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La der des ders Divagation ?

Publie le jeudi 20 décembre 2007 par Open-Publishing
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de Michel Tarrier

En parcourant la vaste toile du net où de drôles d’araignées tissent leur virtualité, j’ai trouvé Evolutionnaire ce site anti-conformiste et novateur, ici pas de politiquement correct, du spontané, de l’urgence, des coups de gueule comme de coups de cœur.

Le pessimisme n’est pas ce qu’on croit, ce qu’on en dit, c’est une alarme salutaire, lucide, un courage intellectuel, le recours à l’énergie du désespoir qui abat les montagnes (surtout pas !). ...

L’esprit critique et caustique n’est pas le pessimisme avachi. Debout pour défendre la Planète contre ceux qui veulent en abuser en nous roulant dans la farine d’un optimisme imposé et organisé par leurs animateurs bouffons. Sur Evo, l’auteur "évolutionnaire" du livre-brûlot "2050, Sauve qui peut la Terre !" est en famille !

" Et voilà pourquoi aujourd’hui, en 2101, seuls les pays nordiques sont tempérés. C’est la ruée vers la Sibérie, et les soldats sont en poste aux frontières pour refouler les immigrants… "
(Hubert Reeves)

Le 11 Novembre 1918, l’armistice mit un terme au conflit qui endeuilla l’Europe de 1914 à 1918. La " Grande guerre " sonna le glas d’une époque que l’on disait Belle... Dans un fol espoir de paix et de raison, utopie récurrente, on l’appelait la der des ders… L’homo sapiens modernicus, Grand singe de déraison, ne savait pas encore ce qui lui pendait au nez.

Signes avant-coureurs de la fin des temps

Horizon 2100, il n’y a plus de saisons.

Un vent brûlant balaye à longueur d’année toute la surface d’une Planète dénudée, certains continents sont écorchés, d’autres cimentés.
La plupart des littoraux du monde sont plantés d’une pléthore de turbines éoliennes, dont l’émission sonore assourdissante des pales rend la vie impossible et provoqua l’éviction des oiseaux.

Les biocarburants ne servirent qu’à jouer au golf et les grandes métropoles connaissent un tel seuil de pollution qu’il faut aller muni d’un masque à gaz sophistiqué.

Comme on se sent bien chez soi, à l’abri des pestes nouvelles, blotti au plus profond de son coquet bunker underground, dégustant quelque gâteries lyophilisées, les jeunes couples homosexuels attendant l’heureux évènement d’un enfant éprouvette.

Dans la démocratie totalitaire de la liberté dictée et de la consommation obligatoire, les services policiers sont réduits à leur plus simple expression, et les contrôles devenus virtuels. La nouvelle " liberté sécuritaire " est due au fait que " la bête " est marquée, que tout un chacun est porteur d’une micro puce électronique injectée dans la main (pour la caste des manuels) ou sur le front (pour la caste intellectuelle). Les faits et gestes du sujet sont épiés par des centrales institutionnelles. L’argent a physiquement disparu. Les achats et les transactions, les crédits et les débits, les espoirs, les déboires et les pourboires sont directement assurés par le lien permanent des micros puces sous-cutanées avec les entités de la nouvelle conscience financière.

Les droits du robot sont enfin reconnus.

Le monde extra-muros n’est plus comme dans les livres.

L’Amazonie est une steppe aréique et abiotique, au mieux et par place garnie d’un ersatz de pampa subhumide.

L’Amazone connaît de drastiques étiages. Devenu spasmodique, son cours résiduel est largement souterrain.

Les vallées andines n’ont plus d’eau.

Les fleuves Nil, Niger et Congo se sont arrêtés.

La plupart des littoraux maritimes sont gagnés par les algues invasives.

Les embouchures des fleuves sont presque partout galvanisées.

Tout le Bassin méditerranéen est désertique et, au-delà du Guadalquivir au sud, toute culture est devenue aléatoire.

Le Dromadaire rend de grands services pour traverser les Alpes ou les Pyrénées.

Les Pays-Bas, les atolls du Pacifique sont des exemples de terres noyées.

La Grande-Bretagne est partiellement immergée.

Suite à la débâcle de la banquise, la grande faune polaire n’est plus.

Quelques derniers singes anthropoïdes détenus se maquillent pour mériter leur nourriture.

Des ultimes félins, on ne signale que quelques sujets erratiques et génétiquement isolés.

Le sol de l’Afrique est largement croûté, et le continent est déserté par les survivants d’une population seulement estimée à 10 % de son effectif du siècle passé. Selon un rapport remontant à l’Âge de l’Internet, lors de gesticulations pathétiques et tout en se montrant avare en médicaments génériques, la Communauté Européenne avait annoncé des mesures autant factices que draconiennes pour lutter contre la disparité Nord-Sud.

Dans cet exode apocalyptique, toute " législation " étant devenue un vœu pieux, aucune mesure n’est apte à dissuader les déferlantes de migrants dans leurs remontées vers le Nord.

Les trois quarts de la population occidentale sont maintenant métissés, de peau brune ou noire, y compris la descendance de certains vieux tribuns d’extrême droite.

Suite à d’effroyables incendies caniculaires, l’Australie et la Tasmanie, ainsi que de nombreux États Nord-américains, ont été biffés de la Planète.

Des ouragans d’une puissance inouïe, et qui n’ont plus de saison, ont mis à mal toute l’Amérique centrale et balayé l’essentiel des Caraïbes.

Le Pays du soleil levant n’a pas résisté à un typhon de force majeure, conjugué à des mouvements tectoniques.

Il y a plusieurs décades que le mythe du péril jaune est devenu réalité, que la Chine éveillée et débridée adopta au quotidien le modèle promu et promis de l’American way of life. Dominante au sein de l’ex-OMC, la Chine a habillé le monde entier de ses textiles. Plus d’un milliard d’automobiles (trois voitures pour quatre habitants selon l’exemple donné…) circulaient et, pour les absorber, les infrastructures routières et les parkings couvraient l’équivalent de la surface consacrée à la culture du riz. À cette cadence, le pays nécessitait quotidiennement 99 millions de barils de brut, alors que la production mondiale n’avoisinait pas les 80 millions. Les énergies alternatives ne s’étant pas montrées à la hauteur des espérances, la Chine fut vite étouffée par sa consommation, asphyxiée par une circulation qu’aucun PIB vert n’avait pu refréner. La croissance chinoise s’arrêta brutalement avant 2050 et un cimetière d’automobiles jonche toujours les grandes villes.

Dans ce qui reste de l’Asie, non ravagé par des tsunamis récurrents, sévissent des querelles sanglantes pour l’appropriation des ultimes ressources.

Désormais de mauvais augures, les oiseaux migrateurs ne font plus le printemps. Ils ont été largement décimés par de redoutables virus évadés de nos anciens poulaillers en batterie, où il n’y a pas si longtemps, les poules n’avaient toujours pas de dents, mais naissaient sans plumes.

Les derniers légumes modifiés aux gênes de poisson et de scorpion par les successeurs de Monsanto (Prix Nobel 2085), poussent hors sol dans les serres des appartements des beaux quartiers et sont l’apanage des classes privilégiées adeptes d’un néo-biocentrisme.

Les réserves pétrolières sont depuis longtemps largement épuisées, et celles aquifères sont revendues à la pompe par des " émirs " de l’eau, partenaires des héritiers de Busch et de Krupp.

Le glas eschatologique (*)

Du Big-Bang au fiasco planétaire…, le Monde est à son point non-retour.
C’est la dernière guerre vitale, la vraie cette fois, celle d’une multitude de maigres contre une oligarchie de gros.

Le monde arabe n’ayant finalement jamais eu accès à la moindre démocratie, ni connu son " Voltaire arabe ", son " Sartre persan " ou son " Rousseau berbère ", exalté par la folie de dieu, un Musulman sur mille, cent, dix, … est (5-4-3-2-1-0…) une bombe humaine.

Affamées, expoliées au nom des évangiles, puis du dollar par mille croisades colonisatrices, flouées par le mensonge, l’esclavage, la prostitution, le tourisme et la biopiraterie, criblées par une dette extérieure tant inimaginable qu’imaginaire, les dernières hordes grégaires de maigres en provenance de tous les pays humiliés, foule émigrée d’un environnement saccagé, avancent dans le bruit d’os d’un charnier vivant, les yeux exorbités, soutenues par les fantômes de dix mille ONG de Mr Hyde and Dr Kouchner…

Ne manquent à l’appel que les heureux élus des génocides successifs et des pandémies patronnées par les derniers Veaux d’or vaticanesques.

La marche suicide s’en va à la conquête désespérée des vestiges d’un premier monde occidental, peuplé de clones à l’" intelligence " hypertrophiée.

Dans le camp de cet ennemi, historiquement oppresseur et tyrannique, le moindre représentant avoisine le poids d’une demie tonne, un Michael Moore en illustrant alors une ombre anorexique.

Ce surhomme est l’héritier gros-malin de générations de banquiers bétonneurs et pollueurs devant l’Eternel.

Globèse, surdoué et super compétitif dans sa visqueuse immobilité, il y a longtemps qu’il nous était promis par les premiers sujets flasques et rebondissant comme des éponges glaireuses, puant le diplôme convenu, le fast-food, les indices du Nasdaq et du Dow Jones.

L’habitat de cet aspect larvaire de la pensée sans action, sont les alvéoles bureautiques de ces ruches informatisées de centaines d’étages blindés, mais… éminemment fragiles, que frôlaient parfois des avions vengeurs aux ailes d’airain, envoyés par de lointains antéchrists troglodytes.

Une grosse tête glabre et sans cou, émerge à peine d’un amas de viande suant les phobies et les dividendes.

La plupart de ces décideurs sont gynandromorphes, parthénogénétiques ou asexués, majoritairement stériles car gavés de substances organochlorées.

La femelle ayant définitivement tourné le dos à son invalide mâle, c’est in vitro que par l’entremise des plus virils se fait la fertilisation. La stimulation par des images porno-nostalgiques d’un vieux kamasoutra numérisé, permet le prélèvement d’une semence de moins en moins fertile (un spermatozoïde suffit !), émise par un clitoris masculin émergeant à peine de testicules naines et rabougries, appendice résiduel de l’ancestral phallus que l’on disait partie honteuse.
Les pieds sont définitivement palmés et inaptes à la marche, gangrenés dans des souliers plombés par les exigences du design sécuritaire.

D’une petite main potelée, rendue caduque par manque de courtoisie, dépassent quelques doigts boudinés ayant perdu l’ongle à cause de l’adaptation forcenée aux formules codées et aux claviers de toutes sortes.

L’apparence de l’index est à s’y méprendre celle d’une grosse larve de coléoptère xylophage, ergonomie néodarwinienne qui atteste bien d’un créationnisme fatalement et finalement satanique…

Face à l’international péril de la jacquerie des maigres, cet index vraiment dégueulasse de mutant génétiquement fliqué, appuie alors sur un bouton rouge et fait tout sauter.

En 2100, on ne fait plus dans la dentelle.

(*) Homonymie troublante :

Eschatologie : ensemble des doctrines et croyances portant sur le sort ultime de l’homme et de l’Univers. En espagnol : escatología.

Scatologie : propos ou écrit grossier où il est question d’excréments. En espagnol : escatología.

N.B. : Ce texte achevait le manuscrit initial du livre " 2050, Sauve qui peut la Terre ! " publié aux Éditions du Temps. Avec l’accord de l’auteur, il fut retiré de la version éditée, peut-être pour son caractère disparate avec le reste de l’ouvrage dont la fantaisie n’est pas le trait principal !

Michel Tarrier
 http://evolutionnaire.free.fr/lader...

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