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La désignation de Ségolène Royal va-t-elle rassembler ou diviser la gauche ?
Publie le vendredi 17 novembre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
La désignation de Ségolène Royal va-t-elle rassembler ou diviser la gauche ?
La désignation de Ségolène Royal comme candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle pourrait amener à une recomposition de la gauche. Au sein du parti, dès l’annonce de la victoire de Mme Royal, malgré leur "tristesse", les lieutenants des deux candidats vaincus ont envoyé un message de ralliement à la gagnante. "L’heure est à la mobilisation contre la droite, a confirmé vendredi Dominique Strauss-Kahn, dans une brève prise de parole. La mienne est totale". "Plus que jamais, je me sens à la disposition du Parti socialiste, de la gauche et de la France", a-t-il ajouté, sous-entendant tout de même, comme son fidèle soutien Pierre Moscovici la veille, que c’est au vainqueur qu’il incombe de rassembler.
Ségolène Royal a tenu à montrer qu’elle recevait le message cinq sur cinq, en faisant vœu jeudi soir de "rassembler" le Parti socialiste. La main tendue visera aussi les partenaires de gauche, au-delà du PS lui-même. "Nous allons rediscuter avec les radicaux de gauche, avec Jean-Pierre Chevènement", a précisé jeudi soir Arnaud Montebourg, le porte-parole de la candidate, sur France 2. Le récent candidat Chevènement a surpris en déclarant, dès son premier meeting de campagne lundi, qu’il n’excluait ni le "retrait" de sa candidature, ni une "concertation" avec le Parti socialiste.
Vendredi, Noël Mamère a montré que les Verts ne comptaient pas rester absents des négociations à venir. "Il faut qu’elle soit la candidate de toute la gauche au deuxième tour. On doit obtenir d’elle et du PS, dès le premier tour, un certain nombre de signes pour l’éventuelle signature d’un contrat de gouvernement", a formulé sans ambiguïté sur i-Télé le député-maire de Bègles, en Gironde, candidat des Verts en 2002 ; des Verts dont il ne peut pas imaginer qu’ils en restent à trois seuls députés. Les appétits semblent s’aiguiser autour de ce qui ressemble de plus en plus à une nouvelle gauche plurielle.
FORCES CENTRIFUGES À LA GAUCHE DE LA GAUCHE
Pourtant, chez les strauss-kahniens et les fabiusiens, réunis pour la soirée électorale jeudi, on pouvait aussi entendre une autre musique, moins douce aux oreilles de Ségolène Royal. "On a créé les conditions pour amener Sarkozy au pouvoir pour cinq ans", a lâché un fabiusien, résumant l’amertume. Sur le blog de Dominique Strauss-Kahn, ou parmi les commentaires des abonnés du Monde.fr, on sentait que la blessure était assez profonde pour qu’un nombre non négligeable de socialistes envisagent clairement de se détourner de la candidate du PS, pour se diriger par exemple vers le centre. "Jamais Ségolène Royal ? Mais qu’entends-je donc ?, tentait d’argumenter en retour Jean Marc G., un internaute fabiusien "rallié", sur Le Monde.fr, vendredi. Vous préférez donc Le Pen et Sarko ?! (...) Aussi, à ce que je lis, il semblerait que ce soit les strauss-kahniens les plus amers, et qui parlent de ficher le camp chez Bayrou ! Reprenez-vous !"
Si des voix socialistes pourraient filer vers le centre, les forces centrifuges pourraient aussi jouer en faveur de la "gauche de la gauche". "Je me demande ce que je vais faire, a affirmé jeudi soir le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon, apparemment très touché. La responsabilité des collectifs antilibéraux est plus grande que jamais : ils doivent arriver à dégager un candidat commun entre eux. (...) Autrement, la gauche va être déséquilibrée, si elle est uniquement appuyée sur le centre gauche."
La Ligue communiste révolutionnaire a envoyé un message vendredi : le choix de Mme Royal "ne peut que renforcer la nécessité d’une candidature anticapitaliste à la présidentielle de 2007, candidature ne développant aucune illusion de convertir le Parti socialiste à l’antilibéralisme, et donc claire sur le refus de toute alliance gouvernementale ou parlementaire avec le PS", a affirmé l’organisation trotskiste. Son candidat, Olivier Besancenot, refuse de participer directement aux négociations sur un candidat unitaire et accuse le PCF de rester un allié du PS, notamment dans les élections locales.
"Suite à la situation nouvelle créée à gauche par la désignation de Ségolène Royal comme candidate du Parti socialiste", les communistes ont décidé de réunir lundi leur conseil national pour discuter de "la responsabilité du PCF". A chaud, jeudi, la candidate désignée par les communistes pour briguer l’investiture unitaire antilibérale, Marie-George Buffet, avait dénoncé vendredi les prises de position de Mme Royal, qui "traduisent et même confirment l’aggravation d’une orientation politique préoccupante du PS". Elle a appelé à des "initiatives fortes" pour le rassemblement de "toutes les sensibilités de gauche" dans la perspective de la présidentielle. Le moment est crucial, car les collectifs unitaires n’ont toujours pas réussi à franchir leur principale difficulté : s’entendre sur le nom du candidat commun.
Alexandre Piquard
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Messages
1. > La désignation de Ségolène Royal va-t-elle rassembler ou diviser la gauche ?, 17 novembre 2006, 22:07
Laissons donc partir le PS vers son destin, c’est-à-dire, aller rejoindre le clan de Bayrou, où il finira sa course comme un des petits partis de l’UDF, et pensons à recréer à gauche. L’espace vaut 50 %. A méditer sérieusement.
En tout cas, merci aux militants socialistes d’avoir choisi SR, ils viennent de rendre service à l’alternative à gauche, l’horizon est dégagé. La gauche va pouvoir mettre en place tranquillement son projet, résolument tourné vers le "principe collectif".
1. > La désignation de Ségolène Royal va-t-elle rassembler ou diviser la gauche ?, 17 novembre 2006, 23:30
Attention aux analyse du monde.L’AU va prendre des coups de la part de ces pseudos journalistes et les déformations des déclarations de ses représentants vont pleuvoir.C’est le genre de chose à prendre avec prudence.
Je signale que JL Mélanchon était au meeting de l’AU à Montpellier (4000 personnes).
Jean Claude des Landes