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La "fin de l’histoire" n’aura duré qu’une dizaine d’année, vive Evo Morales !

Publie le lundi 19 décembre 2005 par Open-Publishing
15 commentaires

de Copas

La victoire de l’Indien Evo Morales à la présidence de la Bolivie est symbolique d’un retour de cycle qui voit une immense poussée de la gauche et du progressisme de l’Amérique latine.

Présidente Chilienne de gauche , président indien populiste de gauche en Bolivie, Président "travailliste" Lula au Brésil, Gouvernement Chavez bien populaire, poussée et instabilité profonde en Equateur, gouvernement de gauche en Uruguay, pendant que les états profondement figés dans le cycle precedent voient les rapports de force outre-frontières jouer interieurement pour débloquer leurs évolutions.

Ainsi Cuba, à l’agonie et étranglée, voit à Minuit moins 5 surgir des mains pour reprendre le flambeau de la liberté et de la liberation des peuples. Ainsi la Colombie enfermée dans une impasse de guerres civiles dégénerescentes entre guerillas populaires devenues très douteuses et milices fascistes et armée meurtriere voit de grands frères outre-frontières peser politiquement de plus en plus sur les rapports de force interne.

Une évolution multi-forme, contradictoire, est à l’oeuvre en Amérique latine, mais elle va dans un sens évident : Vers la gauche.

Pire, des politiques économiques independantes des USA se développent en coordination entre états d’Amérique latine...

Ce n’est pas la première fois qu’un gigantesque mouvement de ce type est à l’oeuvre en Amerique latine. La dernière fois il fut noyé dans le sang par les interventions américaines avec les puches argentins, chiliens, paraguayens, uruguayens, bresiliens, dominicains, etc.

L’histoire qui avait été figée pendant trente ans commence à redémarrer pour le sous-continent. 30 ans de perdus. Un crime immense.

Ce nouveau cycle sera-t-il interrompu de la même façon ?

Rien n’est moins sûr, car les USA sont très loins d’être aussi puissants politiquement qu’il y a 30 ans. Jamais ils n’ont été autant isolés diplomatiquement, jamais depuis 80 ans ils n’ont représenté une proportion si faible des richesses produites dans le monde.

Le bourbier irakien semble être une profonde chausse-trappe des interets pétroliers américains, ils voulaient tout gagner, ils risquent de tout perdre.

En Europe, en 3/4 ans, on a vu s’operer un debut de redressement de la gauche réelle au travers de poussées des votes d’extreme-gauche (France, Pays bas, ...), des votes de gauche (gouvernement norvegien), des majorités de gauche évidentes mais sabordées par les seules defections social-democrates (Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne,....) des sursauts populaires de plus en plus coordonnés sur les retraites dans presque TOUS les états europeens, dans les votes de défiance sur l’agression ultra-liberale du TCE.
Ces premières escarmouches bien timides en appellent d’autres.

Le monde bouge.

La "fin de l’histoire" n’aura finalement duré qu’une dizaine d’années...

Messages

  • Au début de ton article tu as oublié l Argentine de Kirchner qui nous est très sympathique depuis qu il nous montré comment qu il faut se comporter avec le FMI ! danes

    • Que les Argentins me pardonnent,

      Je pense également au Mouvement national des entreprises récupérées (MNER), un mouvement né de travailleurs qui ont récupéré des entreprises qui avaient mis la clé sous la porte lors de la crise provoquée par les groupies de l’ultra-libéralisme avec leurs potes de l’OMC, du FMI et de la banque mondiale (Dieux ! Que l’Argentine fut bon élève !).

      Ce mouvement est très interessant....
      Et non limitatif , d’autres mouvements puissants agitent l’Argentine...

      A remarquer que tous ces gouvernements sont complexes et contradictoires... Des gouvernements de gauche bourgeois et des gouvernements bourgeois de gauche, des gauches populistes et des gauches démocratiques, des gauches révolutionnaires, des militaires de gauche et des gauches militaires .... bref il y a de tout... Mais la direction est donnée.
      Des mouvements paysans puissants, des mouvements indiens puissants (mapuches, les indiens boliviens, Equateur, etc...), de vieilles traditions de gauche ouvrieres (Perou, Chili, Argentine, Uruguay, etc...)...

      De plus, tout le monde a noté que ce mouvement touche maintenant le coeur de ce qui fut la révolution bolivarienne.

      Une nouvelle fusée sur ce dernier thème pourrait s’allumer en sucitant un puissant nationalisme américain, malgrés les très vieilles tensions existantes entre Bolivie, Perou, Chili et Paraguay.

      On s’en approchait avec Chavez, on est maintenant au centre avec la Bolivie, ce coeur si longtemps maltraité de l’Amérique du Sud.

      En avant !

      Copas

    • Merci Copas de ce condensé tout à fait positif. Je partage également tes nuances sur "les gauches" latinos. Mais je retiens ta conclusion et ton "en avant".

      Certes l’on doit s’attendre à une poussée accentuée de nationalisme yankie exacerbé par les chemises noires étatiques, profitant de l’absence de contrepoids "officiels" (l’europe fécale étant disqualifiée) ils ne vont pas manquer de diaboliser ce nouveau "danger" pour leur démocratie. Parions une fois de plus que les médias internationaux "libres" leur ouvriront leur portes.

      Si ce nouveau contrepoids "non officialisé" doit nous servir d’exemple, il est de notre devoir de l’aider et de l’amplifier afin de réduire les terrains de chasse de ces canibales déclarés et de ceux obscurs.

      L’AMÉRIQUE (latine) L’EXEMPLE !

      LA FUERZA DE UN PUEBLO ES EL PUEBLO (Esteban)

      Esteban

    • merci mille fois merci de le dire , OUI il faut les aider,c’est la lumière qui nous arrive de ses peuples qui ont payés très cher la liberté. Pour ce qui est du peuple américain,ne pas oublier

      la dernière grosse manif (plus de 50.000 per.) chantant " CHAVEZ PRESIDENT" devant la maison blanche ,un régal Tout comme nous ils en ont "ras le bol "

      salut

    • Ah ! L’équivalent de la RTM est en grêve à New York. Pas de métros, pas de bus....

      Hurlementts de rage du maire de New York, vous savez, ce bon Bloomberg....

      NEW YORK (Reuters) - Pour la première fois depuis 25 ans, les employés des transports new-yorkais ont cessé le travail pour la défense des salaires et des retraites, laissant en souffrance plusieurs millions d’usagers du plus grand réseau de bus et de métro du monde.

      Le syndicat des transports en commun, la Transport Workers Union (TWU), a rejeté une offre de l’Autorité des transports métropolitains (MTA) lundi soir peu avant minuit.

      GRÈVE DES TRANSPORTS EN COMMUN À NEW YORK
      agrandir la photo

      Trois heures plus tard, le syndicat a appelé ses 34.000 membres à cesser le travail, entraînant l’arrêt complet du réseau de transports, qui achemine sept millions de passagers chaque jour. La dernière grève de ce genre, qui remonte à 1980, avait duré 11 jours.

      Tombant au plus fort de la période de Noël, ce mouvement pourrait coûter jusqu’à 400 millions de dollars par jour à la ville, ont averti des responsables municipaux.

      "Les employés des transports en commun en ont assez d’être méprisés", a expliqué le chef du syndicat, Roger Toussaint, aux premières heures de mardi, après plusieurs jours de négociations infructueuses.

      La police a érigé des barrages aux tunnels et aux ponts d’accès à Manhattan, ainsi que sur la 96e rue, sommant les véhicules transportant moins de quatre passagers, et les camions, de rebrousser chemin.

      et ceci pour nos amis de la RTM :

      La grève enfreint une loi fédérale interdisant aux employés du secteur public de cesser le travail. La MTA et la municipalité ont immédiatement demandé à la justice d’ordonner la reprise du travail et de sanctionner le syndicat et les grévistes.

      Travailleurs de tous les pays....

      Copas

    • nous aurons le droit de nous reposer quand les USA seront devenus Révolutionnaires....çà laisse du temps !...mais quand même une "grève" -là-bas- c’est aussi bon qu’une crèpe aux myrtilles.

    • La présidente chilienne de gauche c’est pas encore fait. Il y a un deuxième tour.

  • Oui, cette aventure de la gauche vraie en Amérique latine est assez excitante. Je ne connais pas vraiment l’historique de la situation. Je ne sais pas non plus qu’elles en seront les aboutissements (les dérives ? Oh non, je n’espère pas !)

    Tout ça me paraît être un souffle d’air salutaire qui mérite l’attention et l’intérêt, plutôt que les sarcasmes méprisants des nantis sur un prétendu "populisme" de ces nouveaux gouvernants.

    Le Yéti

    PS : à propos de la grève du métro à New-York, vous savez quoi ? France Inter a interviewé aujourd’hui des "usagers en..." Eh bien non, figurez-vous, dans ce cas présent, ils (les "usagers") n’étaient même pas en colère ! Pire, ils soutenaient les revendications des grévistes. Comme quoi, tout arrive...

    • Comme en France (le soutien des usagers aux travailleurs en lutte)....
      Mais gageons qu’en passant sur tous les médias unipolaires, controlés par une infime minorité de bourgeois, et rabaché chaque jour, "on" réussira à avoir des sondages contre les grêvistes et non contre les responsables bourgeois de la colère des travailleurs....

      "Alors, dites-nous votre colère contre les grêvistes.... Allez quoi, dites-le.... Dites-nous que vous en avez marre..... allez......"

      Bon, enfin, en revenant à notre sujet, l’évolution du monde depuis quelques années montre un début de réaction contre les politiques bourgeoises assénées aux populations dont la dernière des moutures, l’ultra-libéralisme, provoque d’énormes remous et frappe tous azimuths toutes les couches sociales, dans tous les pays...

      Vu d’ici, des fois, nous avons la tête dans le guidon et nous voyons que nous avons perdu un petit peu de terrain face à la droite, mais c’est très momentané et sur très court terme, mais vu d’une façon élargie, l’éffritement accéléré de la base sociale du "régime" continue ici également, de façon accélérée , comme à l’échelle mondiale.

      La légitimité du capitalisme, et encore plus de sa verson ultra-liberale, s’éffrite à nouveau, après son bref printemps au lendemain de l’écroulement des dictatures bureaucratiques des pays de l’Est.

      (Capitalisme, bourgeoisie, ultra-liberalisme, tous termes furieusement rétros, n’est-ce pas ?)

      Le réveil de l’Amérique latine, après la longue nuit cruelle des dictatures imposées par les USA, participe à ce renouveau, à ce réveil du désir d’une société plus humaine.
      Ce réveil vient également en conjonction avec la croissance des libertés, droits démocratiques dans un grand nombre d’états dans le monde.
      Ce réveil vient également en écho des mouvements dits "alter-mondialistes" qui ont bien mérité du salut et du respect de tous les peuples et travailleurs du monde, dans leur recherche d’une humanisation du commerce, du primat des droits humains, à la prospérité des humains, sur les maneuvres d’une poignée d’immenses multinationales aux pouvoirs corruptifs déterminants dans les grandes instances de négociation.

      Evo Morales est un grand symbole (et je ne sais si la nouvelle gauche arrivée là sera à la hauteur) de ce mouvement de résistance et de contre-offensive mondial. Un symbole venu du plus profond des tripes du continent : les amérindiens.

      La nouvelle est immense pour l’amérique du sud, un indien devenu président c’est cinq siècles de desespérance colmatés et ce sous-continent qui commence à se remettre sur ses deux pieds.

      Copas

    • "un indien devenu président", c’est déjà arrivé au Pérou : Alejandro Toledo.
      Un indien anti-libéral c’est jamais arrivé !

    • précision : Toledo n’est pas indien mais métis par le sang et américain pardon, yankee par son éducation (universités US) et presque bourgeois par son camp, sa classe !
      Evo est 100% indien, 100% prolo (ouvriers paysans nous sommes le grand parti des travailleurs)
      plus analphabete mais ses universités c’est les organisations de lutte etc.
      Ca veut pas dire qu’il va tout faire bien pour les siens, la reaction (bolivienne, internationale, US, les multinationales du pétrole etc) va se battre sur tous les terrains, il faudra seulement pousser plus fort qu’eux tous, derriere EVO et avec lui !!!

    • ...C’est sûr que Pachamama ne suffira pas face aux FMI, Banque Mondiale, Banque InterAméricaine, et autres Exxon/Mobil, British Gas, Repsol...
      On prépare les banderoles : Bolivia ! Solidaridad !

    • ... TOTAL a des intérêts là-bas. On peut les marquer à la culotte, les empêcher de mal se comporter avec le peuple Bolivien... (Accessoirement, on peut demander à Bernard Kouchner de nous aider, il a des contacts chez Total, il sait faire.)

  • Aux dernières nouvelles (officielles), Morales : 54,2% des suffrages, élu.
    Le y.