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La gauche gagnerait les élections à l’Equateur
Publie le mercredi 11 octobre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
La gauche gagnerait les élections à l’Equateur
Par Nelson F. Núñez Vergara (*)
L’Équateur réalisera des élections générales le 15 octobre prochain, et ses résultats peuvent provoquer des changements importants politiques dans le pays, et un effet important dans la région. Dans les dernièrs sondages, les deux candidats principaux sont Raphaël Correa, représentant de la gauche (33 %) et social-démocrate León Roldós (22 %), qui passeraient au deuxième tour. Conformément aux normes électorales, celui qui obtiendra plus de 40% des voix avec 10% de plus que son plus proche rival, peut être déclaré vainqueur, et Correa est tout près d’atteindre ce but.
Raphaël Correa est un économiste formé dans les universités de Lovaina - Belgique et de l’Illinois - Etats-Unis, qui représente un pari radical de gauche avec un discours antisystème. Ce n’est pas un "outsider", parce que lui et ses collaborateurs principaux ont été liés à la lutte des mouvements sociaux. Correa a été Ministre de l’Économie du gouvernement d’Alfredo Palacios et quitta ce poste à cause des divergences. L’autre des hommes des clés de l’entourage de Correa est Alberto Acosta, un économiste respecté dans le milieu académique et avec des solides relations avec le mouvement social et autochtone.
Il a aussi, le Colonel retiré Jorge Brito, un spécialiste en Intelligence, Doctrine et les Stratégies de Guerre - qui est l’expression d’un secteur nationaliste des Forces Armées, allié avec le mouvement autochtone qui réussit à destituer le président Mahuad. Ces personnalités ont insisté auprès des dirigeants autochtones à cette occasion pour qu’ils ne soutienent pas Lucio Gutiérrez et ils sont des adversaires féroces aussi comme Correa l’est au gouvernement de Bush et à la politique nord-américaine dans la région. Correa a été explicite sur le sujet : "Mon opinion personnelle est que Bush est une personne extrêmement limitée et rappelez-vous que j’ai vécu aux États-Unis quand Bush a gagné la première élection, même en trichant".
Correa n’a pas présenté des candidats au Congrès National, car il a fait remarquer que sa première mesure sera de convoquer à une Assemblée Nationale Constituante pour initier un processus de changement radical du système politique équatorien. Il fait noter aussi que il modifierait le système d’élections, pour éviter qu’un seul parti la monopolise. Il pari sur une représentation directe des secteurs sociaux urbains et autochtones, qui sont sa base sociale. De la même façon, il a réitéré qu’un TLC ne sera pas signé avec les EU et qu’il ne renouvellera pas l’accord pour la permanence de la base militaire nord-américaine à Manta. Il est explicite dans ses relations avec les régimes de gauche de la région, spécialement avec le Venezuela, avec qui il espère avoir des solides accords politiques et commerciaux. Il ne compte pas alimenté le pouvoir de l’Etat et il a dit qu’il va de stimuler l’investissement productif, et pas l’investissement spéculatif ce qui incluse la renégociation de la dette externe, et même la possibilité de déclarer le moratoire unilatéral. Sa politique pétrolière radicalisera les mesures que l’état équatorien a pris, et qui représentent presque 30 % de son budget national. Toutes ces annonces ont provoqué une augmentation du Risque Pays, de 532 jusqu’à 623 points pendant le mois de septembre et l’alarme du secteur patronal, spécialement celui lié à la banque.
Correa est un candidat avec une solide réputation parmi la population qui a lutté dans la rue contre Gutiérrez, et qui est très mécontente de tous les partis politiques équatoriens (en incluant Pachakutik). Il n’est pas facile d’être attaqué, parce qu’il a une présence médiatique très bien positionnée. Jeune (43ans), professionnel accompli, lié depuis l’époque de l’université aux secteurs les plus pauvres, catholique, et avec une image de jacobin, il provoque des adhésions dans tous les secteurs sociaux et régions. Il ne peut pas être attaqué par son militariste parce qu’il est civil, ni d’extrémiste (ses mesures sont maintenant presque consensuelles au moins par rapport à ce qu’il dit, pour les autres candidats). Ses manières et façons de faire sont très fermes, mais pas agressives et, chaque fois que les hommes politiques traditionnels l’attaquent, il continue de monter dans les sondages. Les uns disent que c’est un Chávez en col blanc - et des bonnes manières-, ou un jeune Salvador Allende. Il réaffirme son option de gauche et il se définit comme un socialiste. le plus grand doute du citoyen de base, consiste en ce qu’il ne termine pas par trahir ses promesses comme le reste des hommes politiques du passé. Il a réussi à réunir autour de sa candidature les mouvements sociaux, les dénommés "hors-la-loi", beaucoup de cadres intermédiaires, historiques et autochtones, ainsi que les groupes de la dénommée « société civile », des intellectuels, et les secteurs de l’église progressiste.
Les résultats de ces élections peuvent aussi approfondir la crise du mouvement autochtone, dont il ne réussit pas à s’en sortir, malgré les importantes mobilisations qui ont eu lieu en mars de cette année. Un nombre croissant de leaders et de dirigeants autochtones ne sont pas d’accord avec la candidature de Luís Macas de la CONAIE, parce qu’ils ne comprennent pas la raison pour laquelle Pachakutik a essayé de diviser la vote de gauche. Selon les sondages, Macas arriverait seulement à 1 %, ce qui signifiera un grave échec politique de Pachakutik et un important affaiblissement de sa capacité de négociation et de présence autochtone dans les institutions de l’Etat. Ce qui est vrai c’est que la crise de la CONAIE est beaucoup plus profonde qu’elle en est publiquement connue et la candidature de Macas - selon ses critiques - n’a pas été une décision collective des bases, mais des intérêts non indigènes.
Au plan international, un gouvernement de Correa consoliderait les relations avec la Cuba, la Venezuela et la Bolivie, et renforcerait le bloc latino-américain de gouvernements de gauches. Pour Alan García au Pérou, il peut impliquer dans le délai moyen plusieurs problèmes. Si les politiques mises en place par Correa fonctionnent comme la renégociation avec les entreprises pétrolières et l’implémentation d’une politique non néoliberal, cela donnerait plus de force aux mouvements opposés au Pérou et pourrait mettre en question les politiques économiques qui sont suivie. Avec la Colombie, la situation est déjà tendue à cause du refus de l’Équateur de participer au Plan Colombie, des incursions de militaires colombiens sur le sol équatorien pour combattre les FARC, et en plus des dizaines de milliers de réfugiés qui ont fui vers l’Équateur à cause du conflit interne du voisin du nord.
Cela fait déjà quelques mois que le Département d’État a fait remarqué que l’Équateur est "sous une ample observation" et il met la pression au gouvernement pour qu’il s’interesse de plus près au conflit colombien. Ses analystes se sont trompés à nouveau par rapport à qui le prochain gouvernant. Ils ont pensé que tout était résolu, après que le parti autochtone Pachacutik ait refusé une ample unité de la gauche et après avoir lancé Luís Macas comme leur propre candidat. La bataille airait lieu entre le social-démocrate Leon Roldos y Cinthia Viteri pour la droite, qui ont déclaré par exemple, son soutien à la permanence des troupes nord-américaines en l’Équateur. Maintenant ils ne savent pas faire face à ce qu’il arrive. Ils avaient déjà beaucoup de problèmes à cause des politiques nationalistes de l’Etat (Loi d’hydrocarbure, de sortie de l’OXY). Maintenant, ils craignent en plus que le noyau nationaliste de la Forces Armées soit fortifié, en annulant la possibilité de soutenir le gouvernement de Correa, et que le "chavisme" s’étend dangereusement entre les militaires.
Ainsi sont les choses dans la terre de Rumiñahui, de Dolores Cacuango, de Ferdinand Daquilema et d’Eloy Alfaro.
(*) L’Ex-Directeur de Planification de la CONAIE Équateur et Consultant International dans le Gestion de Communication et de Systèmes pour les Peuples Autochtones.
Mail : nelsonnunezvergara@yahoo.com
Messages
1. > La gauche gagnerait les élections à l’Equateur, 11 octobre 2006, 16:23
C’est de la musique à mes oreilles.Venceremos.Danes.67