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La gazelle ne serait-elle qu’un vieil éléphant décrépi ?
Publie le vendredi 10 novembre 2006 par Open-Publishingde Adrien Coutet
Jack a donc annoncé son ralliement à Ségolène. Nihil novi sub sole. Qui s’intéressait un peu à la question savait en effet depuis belle lurette que l’éphémère candidat à la candidature socialiste n’avait en réalité jamais eu d’autre ambition que de faire pression sur la madone des sondages pour négocier un ministère. Bien sûr, Jack Lang rêve du Quai d’Orsay, il n’en peut plus. Il n’a qu’une envie : retrouver le plus vite possible les ors des palais de la République, les petits fours des réceptions, le pouvoir, les honneurs. Jack ne sera pas regardant sur le programme de sa nouvelle idôle, il n’en a cure. Son seul et unique objectif : récupérer son maroquin ministériel !
L’image de la tendre gazelle Ségolène en prend un sacré coup avec ce ralliement tout droit venu du fond des âges mitterandiens. Royal avait déjà le soutien de tous les apparatchiks du parti jusqu’au dinosaure du Nord Pierre Mauroy, alléchés par les sondages, voilà qu’elle doit maintenant distribuer des portefeuilles ministériels à de vieux éléphants décrépis.
On ne cesse de nous vendre la candidature Ségo sous l’angle du "renouveau". C’est triplement malhonnête. D’abord parce que la reine du Poitou n’a rien d’une petite nouvelle, députée depuis 20 ans, elle travaillait à l’Elysée dès 1981, elle est passée dans plusieurs ministères, de second rang certes, où elle n’a d’ailleurs pas laissé un souvenir impérissable...Par ailleurs, son entourage, son équipe de campagne ont un léger goût de rance qui tourne franchement au moisi ces jours derniers, rien de nouveau de ce côté-là non plus. Enfin, et surtout, les idées de Ségolène sont tellement défraîchies, entre vieilles recettes blairo-libérales et gadgets démagogiques, qu’on ne peut que rire en entendant le mot "renouveau"...
PS : nous apprenons ce soir que Jean-Pierre Chevènement sera candidat à l’élection présidentielle. Nous nous en réjouissons, dans l’intérêt du débat. Sa voix républicaine et sociale sera utile à la gauche, et la saveur de son discours sûrement plus comestible que la vieille soupe de Ségolène et Sarkozy. On peut aussi apprécier le courage du maire de Belfort qui n’a pas cédé aux énormes pressions de la direction du PS, qui n’hésitera pas à manier jusqu’à écoeurement la rhétorique du 21 avril et du supposé "vote utile"...