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La guerre de Gaza se termine par une défaite totale pour Israël
Publie le samedi 24 janvier 2009 par Open-Publishing3 commentaires

de Gideon Levy, journaliste Israelien pour Haaretz, revient sur la "Guerre" de Gaza.
Au lendemain du retour du dernier soldat israélien de Gaza, nous pouvons définitivement dire qu’ils y étaient tous allés pour rien.
Cette guerre est une défaite totale pour Israël.
Et cela s’étend au-delà de la profonde faillite morale, qui est un problème grave en soi, mais confirme l’incapacité d’Israël à atteindre ses objectifs annoncés. En d’autres mots, le chagrin n’est pas complété par la défaite. Nous n’avons rien gagné dans cette guerre, si ce n’est des centaines de tombes, certaines très petites, des milliers de personnes mutilées, beaucoup de destruction et la détérioration de l’image d’Israël.
Ce qui représentait une faillite dès le départ pour une poignée de gens, va peu à peu se révéler l’être effectivement à beaucoup d’autres, une fois que les trompettes de la victoire s’essouffleront.
L’objectif initial de la guerre était de faire cesser les tirs de roquettes Qassam. Ils n’ont pas cessé jusqu’au dernier jour de combat. Ils ont seulement pris fin après qu’un cessez-le-feu ait été arrangé. Les représentants du ministère de la Défense estiment que le Hamas possède toujours 1000 roquettes.
Le deuxième objectif de la guerre : le démantèlement du trafic, n’a pas été rempli non plus. Le commandement du service de sécurité du Shin Bet pense que le trafic reprendra d’ici deux mois. La plus grande part du trafic qui se poursuit a uniquement pour but d’approvisionner en nourriture une population assiégée, pas d’acquérir des armes. Et même si l’on accepte l’argument du trafic d’armes, et ses exagérations, cette guerre a permis de prouver que seulement des armes rudimentaires et de pauvre qualité passaient par les tunnels entre Gaza et l’Egypte.
La capacité d’Israël à remplir son troisième objectif est aussi douteuse. Dissuasion, mon œil. La force de dissuasion dont nous avons soi disant fait preuve lors de la seconde guerre du Liban n’a pas eu le moindre effet sur le Hamas, et celle de cette guerre n’est pas plus efficace : les tirs sporadiques de roquettes depuis la bande de Gaza ont continué ces derniers jours.
Le quatrième objectif, qui lui, n’a toujours pas été avoué, n’a pas été atteint non plus. Les Forces de Défense Israéliennes n’ont pas restauré leurs capacités. Elles n’auraient pas pu, pas en mettant en place une pseudo-guerre contre une organisation misérable et mal équipée d’armes artisanales, et dont les combattants ont à peine relevé le combat.
Les descriptions héroïques et les poèmes de victoire à propos du “triomphe militaire” ne changeront pas la réalité. Les pilotes étaient en mission d’entraînement et les forces terrestres engagées dans des exercices de cohésion et de tirs.
Que les différents généraux et les analystes qui ont pris part à l’opération la qualifient de « réussite militaire » est tout simplement ridicule. Si quelqu’un a été affaibli par cette guerre, c’est le Fatah, dont la fuite et l’abandon de Gaza prend maintenant une signification particulière. A la succession d’échecs qu’a été cette guerre, doit être ajoutée, évidemment, la faillite de la politique d’embargo. Nous avions déjà réalisé son inefficacité depuis un moment. Le monde l’a boycotté, Israël assiégeait et le Hamas dirigeait (et dirige toujours).
Mais le bilan de cette guerre ne s’arrête pas, pour ce qui concerne Israël, au fait qu’aucun objectif n’ait été atteint. Elle va être un lourd fardeau, et pour quelques temps encore. Et quand on évalue la situation internationale d’Israël, nous ne devons pas nous laisser berner par la parade de soutien des leaders européens, venus pour une opération photos avec le premier ministre Ehud Olmert.
Les agissements d’Israël ont infligé un coup dur au support de l’opinion publique à son égard. Même si cela ne se traduit pas toujours par une réaction diplomatique immédiate, les répercussions se feront sentir un jour. Le monde entier a vu les images. Elles ont choqué chaque être humain qui les a vues, même si elles n’ont pas ému la plupart des israéliens.
Nous n’avons pas affaibli le Hamas. La grande majorité de ses combattants n’a pas été blessée et le soutien populaire pour l’organisation a, en fait, augmenté. La guerre a intensifié leur esprit et leur capacité de résistance. Un pays qui a nourri une génération entière sur l’esprit de la résistance de la minorité contre la majorité devrait savoir cela maintenant. Il n’y avait aucun doute sur qui était le David et qui était le Goliath de cette guerre.
La population de Gaza, qui a subi un coup sévère, ne va pas être plus modérée maintenant. Au contraire, le sentiment national va de plus en plus aller contre ceux qui ont asséné ce coup – l’Etat d’Israël. Exactement comme l’opinion publique israélienne penche à droite après chaque attaque contre nous, il va se passer la même chose à Gaza après l’attaque massive que nous avons lancée contre eux.
La conclusion est qu’Israël est un pays violent et dangereux, exempt de toute contrainte et ignorant manifestement les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en se moquant éperdument de la loi internationale. Les enquêtes sont en cours.
Plus grave encore est l’impact que cela va avoir sur nos valeurs et fondements moraux. Cela viendra de questions difficiles concernant ce qu’ont fait les Forces de Défense Israéliennes à Gaza, qui arriveront, malgré l’écran de fumée jeté par les médias propagandistes.
Qu’est-ce qui a été obtenu finalement ? Si cette guerre avait pour but de satisfaire des considérations de politique intérieure, l’opération a réussi au-delà de toutes espérances. Le président du Likoud, Benjamin Netanyahu, est de plus en plus haut dans les sondages. Et pourquoi ? Parce qu’on n’est jamais rassasiés de la guerre.
Traduction : Florent Barat

Messages
1. La guerre de Gaza se termine par une défaite totale pour Israël , 24 janvier 2009, 17:51, par momo11
Le seul objectif atteint,c’est le début de l’extermination du peuple palestinien.Pas très ragoutant.momo11
2. La guerre de Gaza se termine par une défaite totale pour Israël , 24 janvier 2009, 19:26, par Brutus
Je doute qu’il faille appréhender les 3 semaines de carnage à Gaza en terme de victoire où de défaite d’Israël.
Il y a une défaite certaine, celle de l’humanisme. Il suffit de regarder quelques secondes les obscènes congratulations des Berluscozy, Merkel et Brown avec Olmert, alors que les cadavres sont encores chauds, pour comprendre le niveau d’inhumanité où sont tombés ceux qui se prennent pour les phares de l’humanité.
Il y a des victimes certaines : les Palestiniens. Pour lesquels la défaite est également évidente. La disproportion des forces sur le plan militaire et leur total isolement sur le plan diplomatique ( seuls quelques Etats Sud Américains ont "sauvé l’honneur") ne leur laissent aucun espoir de s’affranchir à brêve échéance de la main de fer de l’Etat raciste.
Ma conclusion personnelle à ce triste épisode : ne jamais plus me parler de devoir de mémoire.
3. La guerre de Gaza se termine par une défaite totale pour Israël , 24 janvier 2009, 19:54, par jean paul
Concernant les évènements de Gaza, je trouve que la politique étrangère française a été en dessous de tout, servile, permettant à l’État d’Israël de violer grossièrement les conventions internationales, de commettre des crimes de guerre et des infractions très graves et massives aux droits de l’homme.
Pour économiser la vie de ses soldats, au lieu de les envoyer neutraliser « les ennemis » déclarés, le gouvernement israélien avait choisi de bombarder avec son artillerie et par air le secteur le plus peuplé de la planète !
Outre que ce procédé militaire n’a eu aucun effet sensible sur les hommes en armes, ennemis d’Israël (les soldats savent se protéger contre des bombardements), il y a eu une saignée délibérée de la population civile palestinienne et une destruction des infrastructures civiles de Gaza.
L’usage de l’artillerie de campagne n’a jamais été le moyen de défaire un ennemi en milieu urbain densément habité par des civils. Et l’argument « des combattants ennemis qui se cachent dans les écoles de l’ONU ou dans des mosquées ou dans centres de soins » ne convainquent que ceux qui y croient d’avance. Les témoignages récents et actuels de médecins français ont fixé les responsabilités criminelles d’Israël.
Pour tous les gens avertis de la chose militaire, il est clair que les motivations de l’establishment israélien furent d’ordre électoral parce que sur le plan militaire, après les bombardements ou bien les Israéliens iront chercher les résistants un par un en payant un prix très lourd inacceptable (période électorale oblige !) ou Israël devra s’accommoder dans l’avenir à la présence des troupes adverses qui seront encore là, avec un prestige grandi par leur résistance.
L’objectif était donc psychologique. Et ce moyen de l’atteindre est tout simplement proscrit par les lois de la guerre, d’où l’accusation de crimes de guerre, reprise par toutes les sources indépendantes crédibles.
Et la responsabilité de ce carnage, n’incombe pas à la résistance légitime et par tout moyen de la population palestinienne contre l’oppression étrangère (Charte de l’ONU). La responsabilité de ce carnage est celle de l’État d’Israël : il diffère depuis plus de 40 ans l’application de résolutions de l’ONU qui si elles avaient été appliquées auraient apporté la paix à la région.
Mais, alors que l’État d’Israël dépend de manière conséquente des différentes et nombreuses aides de la France et de l’Union Européenne, ni la France ni l’Union Européenne n’ont pris leur responsabilité pour lui imposer le cessez-le-feu avant le millier de morts, les milliers de blessés, les destructions massives de structures urbaines.
La Russie dépend beaucoup moins des aides françaises ou européennes ; elle avait une grande légitimité en repoussant les troupes géorgiennes. Et pourtant, il y a à peine six mois, des moyens très puissants d’ordre diplomatique, commercial ont été utilisés pour stopper son action militaire légitime dans un délai beaucoup plus court : la vie des Palestiniens semble valoir moins pour la diplomatie française que celle des Géorgiens.
L’État d’Israël est issu d’une ONU colonialiste des années d’après-guerre. Sa nature intrinsèque est basée sur une discrimination par la race et par la religion. Cela est contraire :
– à l’article 1 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
– et à l’article 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Dans la situation actuelle, l’action d’Israël est en contradiction flagrante avec l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme dans la mesure où une population civile est assassinée sous des prétextes militaires non recevables comme on l’a vu plus haut :
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Face à ces comportements en opposition avec des valeurs françaises essentielles, on constate une passivité de la diplomatie française, contraire à notre Constitution française (paragraphe 1 du préambule) et contraire aux obligations internationales de la France.
Les va et vient verbeux, les gesticulations diplomatiques bienveillantes à l’égard des candidats aux prochaines élections en Israël ou à l’égard du premier ministre Israélien qui a besoin d’améliorer son image personnelle avant de passer pour escroquerie devant les tribunaux de son pays ont choqué beaucoup de Français : si, par minoration, on ne compte que les Français de confession musulmane et leurs familles, les mécontents sont plus de dix millions de personnes, soit 15% de la population totale du pays. Cette déception commence à s’imposer à l’opinion française malgré les manipulations de l’information de masse, notamment publique et malgré le matraquage médiatique auquel est soumise la population française. Le fait de repousser les images des crimes israéliens en fin de journal télévisé ne réussit pas à occulter la vérité et à éteindre l’indignation des Français.
On voit s’installer des formes anarchiques de haine inter-communautaire à cause de l’arrogance des ultras pro-israéliens et aussi à cause de la carence de la politique étrangère française. Les conséquences à moyen et à long terme de cette situation ne sont pas encore visibles.
L’on finit par répondre à cette question, si le choix d’avoir implanter artificiellement Israel dans cette région arabe avait été erroné, surréaliste ou expérimental. Les historiens ont déjà leurs conclusions, comme en medecine, qu’il fallait toujours s’attendre au rejet après l’implantation d’un corps étranger chez un être humain quel qui soit.