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La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy
Publie le jeudi 18 septembre 2008 par Open-Publishing16 commentaires
de Peter Schwarz
On reconnait souvent la véritable orientation de classe d’un parti à la façon dont il réagit aux événements politiques, à sa capacité d’estimer les situations nouvelles et de fournir une orientation politique correcte. A en juger par la réaction de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) en France à la récente crise géorgienne, il est clair que les conceptions de ce parti en matière de politique étrangère correspondent en grande partie à celle de l’élite dirigeante du pays.
La LCR, fondée en 1969, est en train de se muer en un « Nouveau parti anticapitaliste » (NPA). Elle présente ce parti comme une alternative socialiste aux partis politiques bourgeois et qui serait entièrement indépendante du Parti socialiste qui est lui, complètement discrédité. Mais sa réaction à la guerre en Géorgie ne se distingue que peu de celle du gouvernement français soutenue aussi par le Parti socialiste.
Ce qui est à remarquer d’abord, c’est que la LCR accorde très peu d’importance à un événement qui domine pourtant l’actualité depuis des semaines et qui nous rapproche dangereusement d’un possible conflit armé entre la Russie et les Etats-Unis, deux puissances nucléaires. Sur leur site internet, qui prend position quotidiennement sur des questions sociales et politiques et qui informe des dernières interventions de son porte-parole, Olivier Besancenot, on ne trouve sur la guerre dans le Caucase qu’un bref communiqué d’une vingtaine de lignes. Et celui-ci est si bien caché qu’on ne peut le trouver qu’à l’aide d’une recherche.
Par son contenu, la prise de position de la LCR se fait l’écho de l’attitude adoptée par les gouvernements européens, qui s’inquiètent de l’éclatement d’hostilités dans le Caucase et soutiennent le président français Sarkozy qui, en sa qualité de président du Conseil de l’Union européenne, a négocié un cessez-le-feu. Comme Sarkozy et l’Union européenne, elle prend l’attitude de celui qui est au-dessus des partis et veut la paix et elle présente sous les couleurs les plus favorables le rôle joué par ces derniers.
A la manière de Salomon, elle déclare : « Mais les raisons de ce conflit sont multiples et les torts partagés » et déclare tous les protagonistes responsables au même degré.
Elle écrit, avec compréhension, à propos de l’attaque de l’Ossétie du Sud par la Géorgie ayant déclenché la guerre : « L’offensive, probablement mal calculée, lancée par les responsables géorgiens est motivée à la fois par la volonté de faire respecter l’intégrité territoriale d’un Etat aux contours contestés et celle de se s’affirmer politiquement et militairement face au voisin russe. »
La LCR reproche aux dirigeants russes de vouloir « montrer à l’UE et aux Etats-Unis qu’ils sont de retour comme force impérialiste de premier plan, qu’ils revendiquent le rôle de gendarme régional et que l’entrée dans l’OTAN de plusieurs pays et régions anciennement membres du Pacte de Varsovie constitue à leurs yeux une menace. »
Et quant à la responsabilité de l’OTAN, elle écrit avec mansuétude : « De ce point de vue, la responsabilité des dirigeants occidentaux est engagée, eux qui font le choix d’élargir l’OTAN, organisation à laquelle la Géorgie entend adhérer. »
Finalement, la LCR dit des dirigeants russes et géorgiens qu’ils présentent de fortes similitudes : « Les deux sont ultranationalistes, autoritaires et militaristes et la majorité de la population de ces pays n’a rien à gagner dans un tel conflit. »
Le communiqué se termine sur un appel général à la fraternité des peuples : « Par-delà les frontières, les intérêts du monde du travail sont partout les mêmes. La fraternité doit s’imposer, ce qui passe par le respect du droit de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes… Tout cela rend nécessaire la construction d’un mouvement de solidarité internationale entre les peuples. »
Ce genre d’appel à la compréhension entre les peuples est, au fond, pacifiste, et tout à fait compatible avec la politique étrangère de Sarkozy et de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
La LCR escamote toutes les questions essentielles : les conséquences catastrophiques de la dissolution de l’Union soviétique, provoquant une nouvelle éruption de conflits nationaux, manipulés et exploités par les grandes puissances ; la marche agressive de l’impérialisme américain et européen vers les réserves de gaz naturel et de pétrole de la mer Caspienne et de l’Asie centrale et l’encerclement militaire de la Russie qui l’accompagne ; la responsabilité des Etats-Unis et de leur marionnette géorgienne, Saakachvili qui ont provoqué cette guerre par l’attaque nocturne de la capitale de l’Ossétie du Sud ; et finalement, la complicité de la France, de l’Allemagne et des autres puissances européennes qui défendent leurs propres intérêts stratégiques dans la région et qui, malgré leurs différences tactiques, ont nettement pris parti pour les Etats-Unis.
Le régime russe de Poutine et Medvedev ne mérite évidemment ni confiance ni soutien. Ce régime représente les intérêts de la classe dirigeante des nouveaux riches qui a détruit et pillé l’Union soviétique et qui réprime la classe ouvrière. Mais en gommant les causes de la guerre dans le Caucase, en faisant partager la responsabilité de celle-ci de façon égale à tous, et en accompagnant cela d’appels généraux à la fraternisation des peuples, la LCR désarme la classe ouvrière face aux énormes dangers qui la menace de la part de la politique agressive de l’impérialisme américain et européen. Elle donne de la crédibilité à la politique du gouvernement français, qui cache, lui aussi, ses desseins impérialistes derrière des généralités sur la paix, la fraternité des peuples et l’autodétermination.
Ce n’est pas la première fois que la politique étrangère de Sarkozy jouit du soutien de la LCR. La séparation du Kosovo de la Serbie que le ministre des Affaires étrangères français Kouchner avait fait avancer de façon déterminante, avait été soutenue sans réserve par la LCR.
Kouchner est d’ailleurs une vielle connaissance du fondateur de la LCR, Alain Krivine. Dans les années 1960, tous deux se trouvaient à la direction du CVN (Comité Vietnam national). Kouchner a plus tard rejoint le Parti socialiste et après le succès électoral de Sarkozy, il est passé dans le camp de celui-ci. Krivine est lui, resté jusqu’à aujourd’hui un dirigeant déterminant de la LCR.
Balkanisation du Caucase
Le communiqué de la LCR porte la date du 12 août — cinq jours après l’attaque de Tskhinvali par la Géorgie. Voilà près d’un mois qu’elle ne s’est pas exprimée sur le conflit géorgien, bien que les événements se soient précipités et que la présidence française de l’Union européenne y ait joué un rôle extrêmement actif. Ce silence est, lui aussi, une forme de complicité.
Seule l’édition du 4 septembre de Rouge, le journal de la LCR (qui ne paraît pas au mois d’août), contient un autre bref article sur le conflit caucasien, qui n’est pas de sa rédaction, mais consiste en extraits d’une prise de position du groupe russe Vpered (En avant).
Vpered décrit la guerre dans le Caucase comme un conflit entre deux blocs impérialistes et met la Russie et les Etats-Unis sur le même plan. S’efforçant de toute évidence de prendre ses distances vis-à-vis du régime de Poutine, ce groupe écrit : « Nous refusons toute solidarité avec l’impérialisme russe, ainsi que tout soutien à l’État de Poutine et Medvedev. »
Vpered se dit en même temps « partisan[s] d’une solidarité entière et inconditionnelle avec le peuple ossète » et dit soutenir « le droit de l’Ossétie du Sud à l’autodétermination, jusqu’à la séparation de la Géorgie et à la création d’un État indépendant ou à l’unification avec l’Ossétie du Nord, comme composante de la Fédération de Russie ».
La position de Vpered souffre d’une contradiction insoluble, car elle confie la protection des Ossètes à ce régime russe même vis-à-vis duquel elle prend ses distances. L’article dit : « Ainsi, le rapport de force concret à l’échelle internationale — ainsi que la grande faiblesse du mouvement ouvrier international et géorgien — fait qu’aujourd’hui la population d’Ossétie n’a pas d’autres défenseurs que les armées de la Russie impérialiste. »
L’édition de septembre du magazine en anglais du Secrétariat unifié dont fait partie la LCR, International Viewpoint, contient également deux articles sur le conflit caucasien : le texte déjà cité de Vpered et un article rédigé par le magazine britannique Socialist Resistance.
Ce dernier qualifie lui aussi le conflit du Caucase de « guerre impérialiste opposant les impérialismes russe et américain, la Géorgie étant le représentant des Etats-Unis » ; il donne cependant aux Etats-Unis une responsabilité nettement plus grande que ne le fait Vpered.
Mais les deux articles se rejoignent dans leurs conclusions. Vpered et Socialist Resistance se déclarent sans réserve en faveur du principe de l’autodétermination nationale, soutenant « inconditionnellement le combat des Ossètes pour l’autodétermination », comme le dit Vpered.
Une réalisation conséquente de ce principe aurait pour résultat la balkanisation totale du Caucase, sa division en innombrables petits Etats à base ethnique et en conflit perpétuel à propos de leurs frontières, réprimant et pourchassant les minorités ethniques et devenant — étant donné qu’ils ne sont pas viables dans une économie mondialisée — le jouet des grandes puissances. Elle déclencherait un scénario terrible semblable à celui qui se déroule dans les Balkans depuis la dissolution de la Yougoslavie et tel qu’on l’observe dans une partie du Caucase.
Les marxistes défendent depuis longtemps le point de vue que la solution de la question nationale est inséparable de la révolution socialiste. Ce n’est qu’une fédération socialiste qui puisse garantir une existence pacifique et équitable des nombreuses nationalités vivant dans le Caucase.
La Révolution d’octobre a fourni une telle solution, qui fut cependant vite sabotée par le chauvinisme grand-russe de la bureaucratie stalinienne montante. Déjà Lénine s’était, peu avant sa mort, brouillé avec Staline à propos de la question géorgienne. Avec la dissolution de l’Union soviétique, les conflits nationaux se sont enflammés et furent utilisés par les puissances impérialistes pour pénétrer dans le Caucase et en Asie centrale.
Il est révélateur que la LCR et ses amis politiques au plan international ne prennent même pas en considération une solution socialiste ni ne font référence à l’expérience de l’Union soviétique. Cela en dit long sur leur orientation sociale. L’insistance sur la formation d’un Etat à soi est devenue la marque de fabrique des éléments petits bourgeois qui aspirent à l’ascension sociale et à une relation privilégiée avec les puissances impérialistes.
(Article original publié le 11 septembre 2008)
Messages
1. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 18 septembre 2008, 21:12, par je dis oui
Amen !
Hi Hi HI Hi HI HI
L’article sent la secte neo crypto trotskyste !
1. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 18 septembre 2008, 21:23, par BOP
Cela sent surtout l’acharnement anti LCR.
Beaucoup d’énergie dépensée.
Sur l’alignement de la LCR sur la ligne BUSH, le lecteur appréciera.
Ceux qui veulent laisser les mouches tranquilles liront d’autres articles...
2. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 18 septembre 2008, 22:40
Sinon tu as des critiques sérieuses à émettre ?
Citations tronquées ?
Faits inventés ?
Erreurs de logique ?
3. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 19 septembre 2008, 12:24, par Copas
Ah ah....
Excellente position qui ne se met pas à lécher l’impérialisme russe mais défend le droit des Ossètes à décider de leur destin.
http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1916/01/19160100.htm
Et le clou pour nos amis tireurs de coups de pieds dans les rotules des internationalistes :
Un bijou n’est-ce pas, de près d’un siècle et à questionner au regard de la question caucasienne.
Les communistes doivent défendre bec et ongles le droit des peuples opprimés à l’auto-détermination (qui ne signifie nullement forcement de choisir un destin d’état indépendant ).
Maintenant Lénine (cité par moi) n’est qu’un homme et son point de vue n’a pas à être cité comme un texte de loi auquel il conviendrait de génuflexer dévotement.
Mais puisque nous avions là des gardiens des traditions....
............. et qui luttent contre le droit des peuples à disposer de leur propre destin au motif (déjà dénoncé en 1916) que ce n’est pas possible et que ça émiette (le vieux discours soft des partis de gauche impérialistes).... donc pas de droits....
Bref, demandons à des peuples opprimés ce qu’ils veulent et soutenons-les, ce qui est autre chose que de prendre les patins fluctuants d’un impérialisme de 2eme catégorie.
Sur une fédération des peuples du Caucase c’est OK, ça parait une des possibilités intéressantes, l’autre étant de faire partie d’une fédération comprenant la Russie, tout aussi légitime.
Mais au fond du fond c’est qu’est ce que veulent librement les nations opprimées.
Et c’est ça qui va déterminer le reste, pas d’imposer par le haut des unifications qui sont toujours celles des dominants, celles qui font de certains peuples les peuples élus et d’autres des peuples possessions des premiers.
S’opposer à l’auto-détermination d’un peuple c’est choisir une division parmi les travailleurs qui donne plus de droits aux travailleurs du peuple dominant et moins à ceux du peuple dominé.C’est choisir les patins du colonialisme et de l’impérialisme.
Il ne s’agit nullement de construire des frontières au milieu des travailleurs mais au contraire de faire en sorte que des oppressions parasitaires ne viennent diviser ceux-ci.
je ne traite pas là la question du parti international de la classe ouvrière, car on peut avoir ce type de parti (qui a avec mêmes droits et même un peu plus pour les représentants des minorités opprimées de son propre impérialisme) et défendre becs et ongles le droits des peuples à l’auto-détermination , ce qui produisit,entre autres, des Ho Chi Minh.
Se battre pour abattre les frontières n’a de sens que si c’est pour rendre égaux les hommes et les femmes, unifier par la libre détermination des uns et des autres.
Maintenant je conçois qu’aucune réponse par rapport à une question précise n’est chimiquement pure , il n’y a que les malades et les intégristes qui peuvent croire cela, et une question mal-traitée ne signifie pas le passage aux côtés de l’impérialisme d’un courant politique comme essaye de le faire croire cet article aux conclusions loufoques.
Il faut être particulièrement bizarre pour penser cela....
Vive le droit à l’auto-détermination des peuples du Caucase !
Qui ne signifie nullement forcement une indépendance mais qu’on ne leur impose pas un destin par la pression, la menace et la tuerie, mais parce qu’ils le voudraient bien, d’une fédération des peuples du Caucase à une fédération russe, ou un mixte de tout cela, ou d’une indépendance totale.
4. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 19 septembre 2008, 21:51
Sauf qu’en 1916, les peuples allaient au charbon pour obtenir l’indépendance qui leur tenait à coeur, en inde en 1942, c’était encore vrai. S’y opposer c’était trahir les chances d’une révolution et d’une amélioration de leur sort (socialiste si possible).
De nos jours les peuples sont largement les victimes de queurelles entre gangs capitalisto-maffieux qui veulent l’indépendance pour avoir un accés directe aux investisseurs internationaux, seule des petits groupes font le coup de feu. S’y opposer c’est affirmer l’unité fondamentale de la classe ouvrière. Ca ne veut pas dire rejetter les résultats d’un référendum. mais un référendum c’est toujours un choix trop limité pour être définitif.
Ce changement tient aussi à la diminution de la paysanerie du point de vue numérique.
Donc l’hypothése de l’article du wsws me semble mériter aumoins qu’on lui accorde une chance de vérifier le pronostic sur la dérive à droite ede la LCR.
De plus ils expliquent très bien que le principal prédateur ce sont les états-unis.
5. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 20 septembre 2008, 11:24, par Copas
Ca c’est une autre question, necessitant effectivement autre chose pour la traiter que des accusations délirantes qui, en +, partent d’un point de vue de droite.
De droite.
Car tourner autour du pot comme ces braves camarades le font, sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, est un point de vue de droite, c’est accepter que des peuples dominent d’autres peuples, des factions de la classe ouvrière dominent d’autres factions de la classe ouvrière.
Etre de droite c’est un peu comme on critique les luttes des femmes pour avoir des droits et l’égalité au pretexte que ça divise la classe ouvrière.
Qu’il y est des nationalistes bourgeois, petits-bourgeois, nomenclaturistes, etc ne change rien : L’oppression d’un peuple comme celui que comptait faire le gouvernement georgien en niant l’existence de deux peuples qui ne veulent pas être georgisé de fait et de force , c’est le principal frein à l’unité de la classe ouvrière, des couches populaires.
Le gouvernement georgien, non seulement avait écrasé sous les bombes le réduit ossète sous incitation et participation active de factions de l’impérialisme américain mais également avait un projet d’assimilation administrative brutale et forcement inégale (puisque c’est une assimilation par la partie georgienne d’un autre peuple).
L’objectif du socialisme est d’abattre les frontières , mais par les peuples eux-mêmes, pas sous les coups d’un colonialisme, d’un impérialisme quelconque, pas sur le principe qu’il y a des peuples dominants qui eux ont le droit de faire et des peuples dominés qui eux doivent subir .
La bataille pour l"unification et la destruction des frontières ne peut se faire que par libre determination, pas sous le règne du mariage forcé.
Les propos de Lénine, position qui, par ailleurs, date d’avant la guerre de 14 part justement d’une appréciation fine de la question des nationalités et des "minorités" dans l’empire tsariste, et surtout part d’une bataille contre toutes les oppressions parasitaires qui empêchent l’unification de la classe ouvrière.
Son point de vue n’est pas abstrait mais répond à des questions concretes en s’appuyant sur de solides principes libérateurs.
Mais il y a des textes encore plus directs et touchants de lénine sur l’attention qu’il convient d’apporter au concret et dans les actes aux minorités et peuples dominés.
Maintenant Lénine c’est lénine. Chacun ses opinions et il n’y a pas de parole d’évangile.
Seulement que cessent les tentatives d’assimilations de force qui ne résolvent jamais rien et laissent en place des bombes à retardement qui pèteront à nouveau dans 10, 50, 200 ans.
L’assimilation forcée est un mauvais coup porté au prolétariat, il empêche l’unification de celui-ci.
Le combat unificateur de la classe ouvrière ce n’est pas penser faire un parti communiste georgien où on éclate la gueule aux communistes ossètes car ils refusent de se soumettre et d’avoir une position de dominés.
Ca ne marche pas , ça ne marche jamais ainsi.
L’immense puissance subversive du communisme vint de sa double capacité à libérer non seulement la classe ouvrière mais également les peuples. Et pas seulement libérer des peuples dans leur capacité à en maltraiter d’autres.
Sur la question plus générale du Caucase, l’attention doit être extrême car c’est une poudrière à l’immense capacité détonante. Attention extrême doit être portée à la paix, pas à la paix des vainqueurs ou des dominants, mais à la paix qui ne jette pas à la gorge les peuples les uns contre les autres.
La première guerre d’agression de la faction dominante de la Georgie contre ses minorités avait déjà poussé une partie des Ossètes vers le nord (qui fait partie de la fédération de Russie) , lesquels Ossètes avaient contribué à chasser les Ingouches de l’Ossétié du Nord, comme un terrible et épouvantable jeu de dominos.
Appeler à cesser les violences contre les minorités, reconnaitre leurs droits à décider de leur sort, paralellement développer ce qui travaille à l’unification de la classe ouvrière qui a ses objectifs distincts plus fondamentaux et qui necessitent que cessent des oppressions nationales me semble un point de vue censé.
La question de la LCR là dedans est une question liliputienne, d’autant plus qu’on prend argument de deux points de vue existants dans et en bordures de ce courant international pour en faire des tonnes. Le petit courant russe dont il est fait état est-il ne serait-ce que sympathisant au courant international de la LCR ?
Oui ? Non ?
Où bien fait-on une polémique amenant à un point de vue frappa-dingue sur une organisation politique en partant d’un point de vue excentré qui est insuffisant pour juger de la politique internationale d’un parti.
Dans les batailles concrètes il y a toujours une marge d’interprétation où des forces peuvent commettre des erreurs sans que cela caractérise la politique de ce parti.
Le meilleur des partis, le meilleur des "penseurs" fait une foultitude d’erreurs, sa pensée évolue (lénine, voir également l’évolution de Trotsky stoppée malheureusement par sa mort dans la compréhension de la structure de classe de l’URSS et du système politique en question).
La question est de savoir si ça remet en cause des questions de fond. Là j’ai plutôt l’impression que dans l’affaire le courant international qui parle et critique le courant de la LCR fait lui une erreur de fond , ce qui ne m’empêchera pas de bien les aimer et d’apprécier des fois leurs positions. Mais pas quand elles sont si grossières et de si mauvaise querelle, les emportant dans le désir de polémique jusqu’à piétiner des principes basiques de l’internationalisme et du droit des peuples à l’auto-détermination, droit qui prit une tournure très popularisée dans le monde sous l’impact de la poussée du communisme à la sortie de la guerre de 14-18.
6. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 20 septembre 2008, 16:10
Je ne crois pas que l’article dis que les ossétes doivent fermer leur geule en attendant qu’un hypothétique mouvement ouvrier géorgien vienne exiger qu’ils aient les mêmes droits qu’eux.
Il dis que la lutte doit être unie. Mais la stratégie des indépendantistes ossétes actuellement, c’est pas grandes gréves et expropriations comme ca a pu être le cas des mouvements d’indépendance il y a un (sacré) bail. De nos jours, c’est soit gentilles protestations soit guerilla par un petit groupe. Deux voies qui ne marchent pas, en tout cas pas pour améliorer le cas de la classe ouvrière.
Au passage, si tu a lu leurs autres articles sur la géorgie, tu a bien vu que pour eux ce sont les US dont la géorgie actuelle n’est qu’un pion qui sont resposnsables de tout le foutoir en dernière analyse. Notament avec leur reconnaissance précipitée du Kossovo, qui a établi un précédent et porté atteinte aux intérets russes. Une réplique russe était inévitable à partir de là.
D’aillleurs, à l’époque de lénine il existait des indépendantistes socialistes (selon eux-mêmes) en Bavière. Je n’ai pas une connaissance encyclopédique mais ca m’étonnerait beaucoup que lénine et les autres marxistes sérieux aient soutenu ces clowns.
La lutte pour l’indépendance se justifie quand la nation oppressive n’accorde pas les mêmes droits au peuple qu’elle contrôle : par exemple l’Algérie française.
Maintenant est-ce que l’administration Serbe classait les kossovars à part ?
Est-ce que les belges flamands et walons de chaque coté doivent soutenir leurs politiciens véreux respectifs qui demandent l’indépendance ?
Quels étaient les brimades subies par les ossétes exactement (ca je veut vraiment savoir, j’ai trouvé peu d’infoss...)
merci de tes réponses bien argumentées au passage, ca fait plaisir.
2. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 18 septembre 2008, 21:47, par JOSIP BROZ TITO
LA LCR s’est déjà distinguée en 1999 lors des bombardements de l’OTAN contre la Yougoslavie où elle appuyait les revendications de l’UCK en l’occurence l’application du "droits des peuples à disposer d’eux même"....leur idéologue , Mme C. Samary oubliait seulement que ce principe fut élaboré à l’ONU pour permettre aux peuples COLONISES de s’émanciper...dans le cas du KOSOVO, terre serbe depuis la nuit des temps, la Serbie ne colonisait personne ! A postériori on voit où ce discours finalement largement partagé par la clique atlantiste a mené le KOSOVO qui encore en 1998 comptait quelque 200000 non-albanophones. En 2008, le KOSOVO est serbien-rein et est la plus grande base de l’OTAN en Europe : alors Mme Samary ? SATISFAITE ?
VOILA, comment la LCR s’est finalement retrouvée objectivement dans le camp des va-t-en-guerre du PS, du RPR. Et avec eux tous les groupuscules gauchistes étaient de la partie : AL, FA, etc...tous jouant le jeu objectif des inventeurs du concept de dommage collatéral. J’oubliais Philippe Herzog qui saluait l’offensive ILLEGALE de l’OTAN contre un PAYS SOUVERAIN...depuis ce jour je me méfie comme de la peste des europhiles.
Comment qualifier ces gens sans être insultant ?
par un seul terme : DES CHARLOTS.
1. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 18 septembre 2008, 22:32
Pour tenter de comprendre les situations il est nécessaire parfois de se mettre à la place des personnes directement concerrnées.
Surtout si ces personnes sont placées en état d’urgence.
Alors voilà ma question :
Qu’auraient fait les "penseurs" donneurs de leçon de la LCR et d’ailleurs si ils s’étaient trouvés à Tinshkvali sous les bombes des Géorgiens lorqu’ils ont attaqué, et assassiné 2000 civils ?
Seraient-ils restés passifs ? Ou auraient-ils fait come la majorité de la population et auraient-ils pris les armes ?
Auraient-ils conspués les soldats Russes qui repoussaient leus assassins ou les auraient-ils remerciés ?
Ne dites rien, je connais déja la réponse.
C’est pas tout de renvoyer dos-à-dos. Mais faudrait aussi lorsqu’on le fait se mettre à la place de ceux qui morflent sur place.
Et qu’on comprenne bien : Si c’étaient les Marines de Bush qui étaient venus repousser les Geéorgiens je pense que la réaction aurait été la même. Et si j’y avait été ça aurait été aussi ma réaction.
Alors faut stopper le décervelage : Même si Poutine est un salaud, et les Russes pas des saints désinterressés, entre eux, et la Usaméricains et leurs larbins, y a pas photo. C’est pas demain qu’ils les ratrapperont sur le terrain de l’ignoble.
Aussi à prendre position je pense qu’il vaut mieux le faire pour le moins pourri, et surtout pour celui qui peut encore enfoncer des clous dans cette immense poubelle qu’est devenu le système occidental.
Quand au silence général sur le sujet de la part de ceux qui devraient clamer la vérité, ça ne fait que confirmer mon avis qu’il est temps qu’il y ait quelque chose qui saute quelque part. Parce qu’on est des millions à ne pas vouloir se confondre avec ces pourris.
G.L.
2. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 18 septembre 2008, 22:41
Euh...... fallait pas prendre cet article au premier degré tu sais. Des sectes "neo crypto trotskystes" (comme il dit au dessus) qui prétendent que les positions de la LCR sont alignés sur celle de Bush, faut juste rigoler un bon coup et passer à autre chose ! :)
3. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 19 septembre 2008, 09:54, par Cop
Ré-activation d’un impérialisme russe,
qui n’intervient pas sur du vent (il ne faut pas les prendre pour des cons) et qui va s’appuyer sur des aspects justes de certaines luttes nationales.
L’Ossétie est casher, la Tchétchénie rasée et massacrée.
Comme le Kosovo est casher, l’Irak écrasé.
Il y a un impérialisme plus agressif et plus armé que les autres, mais les autres ne sont pas non plus des danseurs en tutus et dentelles roses.
Le gouvernement français n’est pas spécialement seulement un caniche américain, tout seul et comme un grand il continue ses attaques et son comportement impérialiste en Afrique, aux Antilles et en Nouvelle Calédonie.
Il n’est qu’un petit pékinois agressif que dans les grands interets américains.
Sur la question de l’impérialisme russe, son opposition sur certaines lignes de fracture avec l’impérialisme américain n’en fait pas un pays du tiers monde qui mène une juste lutte de libération mais un complexe militaro-bourgeois, avec ses hommes liges au pouvoir (comme aux states avec le parti pétrolier) qui se défend face à au gouvernement US qui essaye de rogner sur sa zone d’influence.
L’impérialisme russe n’envahit pas la Géorgie et ne souhaite pas y rester mais va consolider l’arrimage de deux provinces où il y a un fait national évident en Georgie, de même que les USA se sont payés la Serbie en jouant sur un faut national évident , le nationalisme kosovar qui a donné beaucoup de révolutionnaires à la lutte en Yougoslavie contre le despotisme au tout début du 20eme siècle.
4. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 19 septembre 2008, 11:25, par sam 82
la LCR est égale a elle même , après avoir soutenu les bombardements de l’OTAN sur la Yougoslavie , elle soutient aujourd’hui l’agresseur géorgien ,au coté des usa et de l’Europe , je ne crois pas que l’on puisse être surpris , vu le parcours politique de la LCR . ça donne une indication de ce que sera NPA . peut être la roue de secours du système au cas ou le ps aurait des difficultés a jouer encore les illusionnistes de la gauche . avec le NPA/ LCR c’est autre chose , c’est la photo sur papier glacé du chevalier blanc , et donneur de leçons de la gauche de la gauche , qui jaunit quand sa pratique politique est en contradiction avec ses envolées théoriques . sam 82 .
1. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 19 septembre 2008, 15:34
Pure diffamation.
Pas une seule citation pour étayer cette thèse délirante, et pour cause...
Bravo à l’auteur.
Chico
2. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 20 septembre 2008, 07:52
Puisqu’on peut affirmer des choses comme ça sans aucune citation (tiens, d’ailleurs, vous saviez que la LCR a soutenu Georges Bush dans sa campagne en Floride, à coups des millions d’euros qu’elle a dans ses caisses ? Et même, la LCR mange les enfants !!!), autant se prendre la peine de se rappeler un minimum que la LCR (et d’autres) étaient à l’origine des manifestations contre les bombardements à l’époque, dont le slogan était "Ni OTAN NI MILOSEVIC, NI BOMBARDEMENTS". Un soutien aux bombardements de l’Otan on ne peut plus clair non ?
Sinon, pour ceux que ça intéresse, retrouvé sur le net (donc, finalement, pas si dur à trouver que ça des sources...), la position officielle de la IVème Internationale dont fait partie la LCR
3. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 20 septembre 2008, 08:12
Les convois humanitaires en yougoslavie ont été soutenu par un certain nombre d’organs de gauche et "extreme" gauche en europe.
Ces convois qui partaient sans savoir s’ils pourraient arriver et se faisaient généralement bloquer, ont surtout servis de prétexte aux puissances occidentales pour envoyer des troupes et faire croire à l’opinion que les serbes étaient les seuls responsables.
Ca arrangeait tout le monde les revendications d’indépendance, : les allemands sauvegardaient leurs investissements en Slovénie et Croatie, les Anglo-américains s’installaient en Bosnie, puis tout le monde s’est mis d’accord sur la macédoine, le Monténégro et le Kossovo.
Je parie qu’on va nous refaire le coup d’ici quelques années avec la belgique.
5. La guerre en Géorgie : La LCR dans le sillage de la politique étrangère de Sarkozy, 20 septembre 2008, 10:13, par Bakounine
GÉORGIE
Un coup d’esbroufe manqué
Rouge n° 2266, 18/09/2008
En s’offrant comme médiateur dans la crise géorgienne, Sarkozy a voulu se donner une posture d’homme de paix. Il ne fait que révéler son impuissance, comme celle, également, de l’Union européenne.
« On doit tout faire pour [...] la paix... Ce qui a été résolu aujourd’hui est assez considérable », se félicitait Nicolas Sarkozy, le 8 septembre, après sa rencontre avec le président russe Medvedev, pour convaincre celui-ci de retirer ses troupes de Géorgie, conformément à l’accord qu’il avait déjà signé… un mois auparavant.
Les troupes russes ont effectivement commencé à se retirer de Géorgie, mais, dans le même temps, le gouvernement russe s’apprête à signer un accord de coopération militaire avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, et il a indiqué que 7 600 soldats y seraient maintenus. Au même moment, le gouvernement géorgien recevait, le 15 septembre, le conseil de l’Otan et son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer. Celui-ci, de façon provocatrice, a jugé « inacceptable » le maintien de troupes russes en Abkhazie et en Ossétie du Sud, et il a déclaré que « l’élargissement de l’Otan serait continué ».
Dans cette affaire, Sarkozy n’est intervenu que comme le bras droit diplomatique de l’Otan, comme l’a confirmé Jaap de Hoop Scheffer, en affirmant qu’il soutenait « toujours pleinement les efforts et l’accord négocié par le président Sarkozy au nom de l’Union européenne (UE) ».
Les tensions aux frontières de la Géorgie et des deux régions sécessionnistes sont loin d’être apaisées. Elles ne manqueront pas de se traduire, dans un premier temps, par des incidents armés dont les populations civiles seront les premières victimes. Celles-ci sont prises en otages des rivalités entre, d’un côté, les États-Unis et l’Otan, qui comptent consolider leur mainmise sur l’est de l’Europe pour s’assurer le contrôle de ressources en énergie et, de l’autre côté, la Russie qui, à défaut de pouvoir envisager de récupérer les territoires autrefois sous domination de l’URSS, voudrait au moins, pour les mêmes raisons, y rétablir une partie de son influence perdue.
Lors de sa rencontre avec Medvedev, Sarkozy, en tant que président en exercice de l’UE, était accompagné du président de la Commission de Bruxelles, Manuel Barroso, et du président de l’Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE), Javier Solana, que certains appellent parfois le « chef de la diplomatie européenne ». Les dirigeants russes ont fait fi de l’UE. Il n’y avait que des drapeaux russes et français, et aucune tribune pour Barroso et Solana. Loin d’eux l’idée, on s’en doute, de s’incliner devant une quelconque « grandeur française », mais bien une façon de dénier à l’UE toute prétention à jouer un rôle indépendant sur la scène internationale.
Sarkozy, cependant, lui, n’aurait même pas pu intervenir dans la crise en tant que chef d’État français, comme il a pu le faire avec Kadhafi, et il lui fallait, comme il le faut aussi à chacune des anciennes puissances européennes, s’appuyer sur l’Union européenne, pour au moins se donner l’illusion de son importance.
Mais, dans la nouvelle configuration du monde qui se dessine, entre la puissance encore bien réelle, bien que sur le déclin, des États-Unis, et les nouvelles puissances que deviennent la Russie et la Chine, l’Union européenne est bien incapable de jouer un rôle de premier plan, sans même parler du mythe de l’Europe puissance dont ont pu rêver certains. Elle ne peut, au contraire, qu’être fragilisée par ses contradictions internes qui vont être considérablement accentuées par la crise économique terrible qui s’annonce.
Oui, nous souhaitons, comme beaucoup, que l’Europe devienne un facteur de paix, mais il faudrait pour cela que les frontières en soient abattues, comme les États nationaux qui garantissent les privilèges de chacune de ses bourgeoisies. Cela, seuls les travailleurs et les peuples en sont capables, unis dans la lutte contre ceux qui les divisent et les opposent. ■
Galia Trépère
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