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La journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail passée sous silence
Publie le dimanche 29 avril 2007 par Open-Publishing2 commentaires
de Bruno Lamothe
A l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail qui était célébrée hier, l’Organisation mondiale de la santé a souligné que des millions de travailleurs risquent d’être atteints de cancers liés à leurs lieux de travail, alors que les risques de cancers professionnels, qui font 200.000 victimes chaque année, sont évitables.
"La tragédie des cancers professionnels provoqués par l’amiante, le benzène et d’autres substances cancérogènes réside dans le fait que les recherches scientifiques mettent tant de temps à se traduire en mesures de protection", a déclaré Maria Neira, Directrice de la santé publique et de l’environnement de l’OMS.
"Des expositions connues et évitables sont clairement responsables de centaines de milliers de cas supplémentaires de cancer chaque année. Dans l’intérêt de la protection de notre santé nous devons adopter une approche de prévention primaire, c’est à dire débarrasser les lieux de travail des risques cancérigènes", a-t-elle ajouté.
Les principaux cancers professionnels sont le cancer du poumon, de la vessie et de mésothéliome (un cancer malin, appelé aussi "cancer de l’amiante" qui affecte le revêtement intérieur des poumons) pour avoir inhalé des fibres d’amiante et respiré de la fumée de tabac, ou encore de leucémie pour avoir été exposés à du benzène.
Un décès par cancer du poumon sur dix est étroitement lié aux risques encourus sur les lieux de travail.
Environ 125 millions de travailleurs à travers le monde sont exposés à l’amiante sur leur lieu de travail et au moins 90 000 meurent chaque année de maladies liées à l’amiante. Des dizaines de milliers d’autres meurent de leucémie causée par l’exposition au benzène, un solvant organique très utilisé par les ouvriers, notamment dans les industries de la chimie et du diamant.
Les niveaux d’exposition aux cancers professionnels, sont les plus élevés parmi les travailleurs dont les lieux de travail ne répondent pas aux normes en matière de protection de la santé et de la sécurité et ne disposent pas des infrastructures techniques permettant de prévenir la pollution de l’air par des substances cancérogènes, mutagènes et toxiques
Ainsi, si les travailleurs fortement exposés à la fumée passive sur leurs lieux de travail risquent deux fois plus d’être atteints d’un cancer du poumon que ceux qui travaillent dans un environnement sans fumée, le tabac est, et de loin, une cause minoritaire de cancers professionnels.
Alors que le gouvernement, en France, a choisi d’interdire le tabac dans tous les lieux publics, il a aussi volontairement allégé les contraintes pesant sur les entreprises liées à l’environnment du milieu de travail.
Le nombre de maladies professionnelles continue d’augmenter : il a crû de 16,7 % en 2002 par rapport au nombre de maladies professionnelles reconnues en 2001, puis de 7,1 % en 2003 par rapport à 2002. Les résultats (encore provisoires en 2007) de 2004 sont d’ores et déjà en hausse de 6,9 % sur ceux de 2003.
Alors que le nombre de cas de maladies professionnelles était de seulement 3.834 en 1980, il a dépassé les 47.700 en 2004.
Et que dire de la directive Reach, votée par le Parlement Européen à minima pour ne pas déplaire aux intérêts des industriels ?
Actuellement, la plupart des décès des suites de cancers professionnels se produisent dans le monde développé. La cause en est l’utilisation à grande échelle il y a 20 ou 30 ans de différentes substances cancérogènes telles que l’amiante bleue, la 2-naphthylamine et le benzène.
Aujourd’hui ces cancérigènes connus sont contrôlés de manière beaucoup plus stricte sur les lieux de travail dans les pays développés. Cependant, les méthodes de production impliquant l’utilisation de cancérogènes tels que l’amiante chrysotile et les pesticides, ainsi que ceux qui sont utilisés dans la fabrication de pneumatiques et la production de colorants, se déplacent vers des pays où les normes en matière d’hygiène du travail sont moins sévèrement appliquées.
Si l’utilisation incontrôlée de substances cancérogènes se poursuit dans les pays en développement, il faut s’attendre à une augmentation sensible des cancers professionnels au cours des prochaines décennies.
Le 28 avril est la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Bruno Lamothe, Administrateur du GEPMA (Groupe d’Etude des Produits et Matériaux Amiantés) a déclaré "hier, les syndicats du monde entier ont rendu, comme chaque année, hommage aux millions de travailleurs qui meurent, sont blessés ou tombent malades à cause de leur travail. Hier, le gouvernement n’a rien fait. Comme d’habitude, et Laurence Parisot se félicitait du fait que le progremme de Nicolas Sarkozy donnerait de l’air aux entreprises en détricotant les acquis sociaux et la législation protectrice des salariés."
Messages
1. La journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail passée sous silence, 2 mai 2007, 10:17
Bonjour !
juste pour dire : le mésothéliome est un cancer de la plèvre, la plèvre étant l’enveloppe des poumons et non le revêtement intérieur .
Joli article , bein fait ! merci à vous !
Carine Henry
2. La journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail passée sous silence, 3 mai 2007, 10:20
En France aussi, il y a de nombreux cancers professionnels, notamment dû au benzène.
Les normes européennes ne protègent pas les salariés du benzène. Elles limitent à 8 microgrammes par mêtre cube, le taux de benzène dans l’air de nos villes, alors qu’elles autorisent jusqu’à 1 ppm, soit 3250 microgrammes par mêtre cube, le taux de benzène dans l’air de nos usines chimiques.
Si 9 microgrammes peut donner la leucémie, que dire de 3250 microgrammes, en supposant que les normes soient respectées....
François