Accueil > La justice donne raison à deux profs désobéisseurs
La justice donne raison à deux profs désobéisseurs
Publie le vendredi 14 août 2009 par Open-Publishing4 commentaires

de Flore Galaud
Le tribunal administratif de Marseille a ordonné l’annulation des
sanctions financières sur leur salaire, décidée par leur hiérarchie pour
avoir refusé d’appliquer certaines réformes de l’Education nationale.
Le tribunal administratif de Marseille a donné raison jeudi à deux
professeurs « désobéisseurs » de l’école des Convalescents, dans le
centre-ville de Marseille (Ier), auxquels leur administration avait
retiré 32 jours de salaire sur trois mois de travail, au prétexte qu’ils
n’avaient pas effectué les tâches requises.
Erwan Redon et Christine Jousset s’étaient vus sanctionnés sur leur
fiche de paye pour avoir refusé d’appliquer « l’aide personnalisée » pour
les enfants en difficultée (2 heures par semaine), voulue par l’ancien
ministre de l’Education Xavier Darcos.
Contestant les vertus pédagogiques de ce dispositif, qui alourdit les
journées, les deux instituteurs avaient préféré mettre en place des
« ateliers éducatifs du Midi », une initiative approuvée par le maire de
la ville. Ces ateliers consistaient à des activités calmes type jeux
éducatifs, lecture, ou encore ordinateur, à raison de trois fois trois
quart-d’heure par semaine. Un projet qui n’empiète pas sur les heures de
cours mais sur celles de la pause déjeuner. « Avec ces ateliers nous
proposons une autre approche pédagogique. Cela fait du bien aux enfants
et permet de les rendre plus calmes pour les cours de l’après-midi »,
explique au figaro.fr Christine Jousset.
1.000 euros versés à chacun
Si l’initiative a séduit la municipalité de Marseille, qui réfléchit
aujourd’hui à développer le projet à plus grande échelle, l’Education
nationale, en revanche, a pénalisé les deux désobéisseurs. Le tribunal
admnistratif de Marseille a lui estimé que « les modalités des
obligations de service que devait exécuter M. Redon n’ont pas été
précisées. Cela est de nature à faire un doute sérieux quant à la
légalité de la décision attaquée ». Des arguments repris pour le cas de
Christine Jousset. En conséquence, l’exécution des décisions par
lesquelles les deux enseignants se sont vus priver d’une partie de leur
rémunération « est suspendue », a conclu le tribunal. L’Etat a par
ailleurs été condamné à verser à chacun des deux professeurs la somme de 1.000 euros.
Erwan Redon s’est félicité de la décision du tribunal : c’est « une bonne
nouvelle pour tous les enseignants qui d’une manière ou d’une autre ont
désobéi à leur hiérarchie, parfois avec leur bienveillance, en
n’appliquant pas la directive de l’aide personnalisée, aberrante pour
les enfants et destructrice pour les emplois d’enseignants spécialisés
du réseau d’aide (Rased) », a-t-il rappelé. Reste que ce verdict pourrait
bien encourager d’autres démarches judiciaires : plusieurs professeurs à
travers la France auraient en effet été récemment financièrement
pénalisés pour ne pas avoir respecté les nouvelles directives de
l’Education nationale.
Messages
1. La justice donne raison à deux profs désobéisseurs, 14 août 2009, 12:49, par Mengneau Michel
Ce qui fait plaisir c’est que Darcos est en train de passer pour un con...je n’écris pas la suite vous l’avez déviné !
2. La justice donne raison à deux profs désobéisseurs, 14 août 2009, 14:13
bonne nouvelle
bravo à la justice et à ces 2 profs courageux
3. La justice donne raison à deux profs désobéisseurs, 18 août 2009, 13:05, par François
Une fois n’est pas coutume mais ça fait sacrément plaisir.Pas de doute la lutte paie.
4. La justice donne raison à deux profs désobéisseurs, 18 août 2009, 16:43, par lauren91
SUPER NOUVELLE !
Voilà des inspecteurs (sic) de l’éducation nationale irrespectueux du droit administratif !
Quelle baffe à tous ces rouages serviles de l’autorité du ministère
et quel encouragement, quelle reconnaissance pour tous les enseignants respectueux du droit et du bien-être de leurs élèves !
Pour une modeste enseignante, quelle revanche sur des rappels à l’ordre dédaigneux, des menaces, des observations subjectives dictatoriales, des ordres à soi-disant ne pas discuter....
J’espère que cela va faire jurisprudence !
J’aimerais accéder au texte du jugement pour l’imprimer puis l’encadrer dans ma classe... Si quelqu’un peut envoyer le lien...
Merci !
Lauren