La justice populaire rend un début de verdict dans l’affaire DSK

Comme le dit si bien Marie-George Buffet, députée et ancienne ministre communiste, à propos de l’abandon des poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn « le refus de faire juger l’affaire dans laquelle l’ancien directeur du FMI est accusé de viol est une mauvaise nouvelle pour la justice et une mauvaise nouvelle aussi pour les femmes. Car à ce jour la vérité n’est pas dite, ni pour le présumé innocent ni pour la présumée victime. ».

J’ajouterais, un grave recul, en particulier pour la femme noire travailleuse.

Il est de notoriété publique qu’au Etats-Unis, on a le plus souvent affaire à une justice de classe et de couleur.
Le procureur, Cyrus Vance, qui nous déclare que son rôle consiste à ce que la vérité éclate, mais qui de concert avec les avocats de DSK, étouffe en réalité l’affaire, en est un bel exemple.
Pourtant, la confrontation entre experts sur l’interprétation des preuves matérielles de « rapports sexuels précipités » selon les termes du rapport Vance, aurait sans doute permis d’aboutir à une conclusion. Le procès aurait aussi été la confrontation entre la parole de l’une contre celle de l’autre. (Le procureur Cyrus Vance et les avocats de DSK ont trouvé des zones d’ombres dans la vie de Naffissatou Diallo, ce qui diminue sa crédibilité. Sur les questions de dépravations sexuelles dans la vie de DSK, il y a peu de zones de lumière. Pourtant Cyrus Vance n’a pas enquêté sur DSK en France, malgré ses engagements envers les avocats de Naffissatou Diallo.)

Le procès aurait donc été une parole à crédibilité affaiblie de Nafissatou contre une parole sans crédibilité en matière sexuelle (Au début de l’enquête, il affirmait, par la voie de ses avocats, qu’il n’y avait eu aucun rapport sexuel avec madame Diallo !!!), celle de DSK.

Il est donc vraisemblable que le procès pénal, s’il avait eu lieu, aurait permis de faire éclater la vérité. DSK a préféré demeurer suspect à jamais à confronter son accusatrice !!! C’est un demi aveu !

Dans ces conditions, on comprend mal comment une certaine presse de gauche, se refusant à tout journalisme d’enquête, affectait, contrairement à toutes ses traditions, de faire confiance à la justice étasunienne. Il y a sans doute eu des débordements médiatiques, mais le pire débordement a été de ne pas monter une campagne d’opinion pour qu’un procès équitable ait lieu. La droite strauss-khanienne, étasunienne, sans oublier Cyrus Vance lui-même, ont tout fait pour étouffer l’affaire et éviter le procès. Les associations féministes et les mouvements pour l’égalité des Noirs n’ont pas reçu beaucoup de soutien de la part de la Gauche française, pour qu’un procès équitable ait lieu.
Heureusement le procès civil, qui a pour objet principal l’obtention de dommages et intérêts, apportera peut-être en plus quelques éclaircissements sur le viol présumé, s’il a lieu !!!
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Les démocrates en France et ailleurs, incluant cette fois-ci la gauche, lutteront enfin, espérons-le, pour que l’affaire Tristane Banon ne soit pas étouffée elle aussi.
De toutes les façons, même si une certaine nomenklatura de gauche prétendait que l’affaire DSK détournait des véritables problèmes du peuple, le peuple lui, qui suit cette affaire avec passion parce qu’il s’agissait de savoir si le potentiel prochain président de la France serait un criminel ou non, commence à rendre son verdict de justice populaire. Selon un sondage CSA pour BFMTV/20Minutes/RMC du 25 août 2011, une bonne majorité des Français « ne souhaitent pas que DSK revienne sur la scène politique française ».