Accueil > La lutte continue à l’usine Michelin !

La lutte continue à l’usine Michelin !

Publie le mardi 9 mai 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Quatrième jour de blocage à l’usine Michelin de Roanne
Les accès de l’usine Michelin à Roanne (Loire) sont toujours bloqués pour réclamer des négociations sur les salaires et dénoncer un plan prévoyant la suppression de 46 postes, selon des sources policière et syndicale.

Les manifestants, réunis à l’appel des syndicats Sud et CGT, font depuis plusieurs jours brûler des pneus et des palettes devant le portail principal de l’usine (930 salariés, production de pneus pour berlines haut de gamme) et interdisent l’entrée et la sortie à tous les poids-lourds.

La direction ayant réussi à faire entrer deux camions par un accès annexe dans la nuit de samedi à dimanche, les manifestants ont multiplié les patrouilles.

Le conflit survient à quelques jours de l’assemblée générale des actionnaires de Michelin, vendredi, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), siège du groupe. Une journée d’actions sur les salaires est programmée dans tous les sites à cette occasion.

Messages

  • Je trouve que ce genre d’infos et d’article est extrêmement intéressant sur Bellaciao. Cela donne une idée de la cartographie des futures joutes révolutionnaires ! Il faudrait multiplier ce genre d’articles - sans même d’intention à chaque fois explicative ou propagandiste -

    Les lecteurs de chaque région, pourrait déjà recenser les dépêches ou article de la presse régionale. Ensuite chaque organisation syndicale de la CGT ou des militants pourraient aussi tout simplement envoyer un bref article relatant ce qui se passe dans tel ou tel conflit. Un rubrique spéciale "conflits d’entreprise en cours", permetrait d’avoir une vue progressivement "élargie" de la réalité sociale ouvrière d’aujourd’hui, réalité en permanence occultée, ou déformé par l’effet de "loupe grossissante" et de miroir non-plan, par quelques reportages médiatique habituels.

    La réalité même des tissus d’entreprises, de leurs connexions, caractéristiques technico-sociales... est largement ignorée par la plupart des contemporains : Chacun évolue dans une sphère "économique" souvent assez restreinte, et n’a qu’une conscience très vague des réalités plus massives (et par exemple la grande masse ouvrière exercant une activité à dimension corporelle, physique et manuelle déterminante - se confrontant aux éléments matériels de la Nature (la terre, la mer, le sous-sol, l’espace, les rebellions des micro-matières aux traitements de normalisation productiven, la résistance des matériaux, les causalités et les écologies complexes des systèmes vivants (une maison, un immeuble par exemple) ; opérateurs clefs, puisqu’ils sont indispensables au bon fonctionnement des infinités d’interfaces qui constitue les circulation de flux de valeur (alors qu’un ordinateur ou son clône humain, peuvent souvent être dupliquer en plusieurs séries sur un même poste, puisqu’ils coutent relativement moins cher puisque abondant : à titre d’exemple c’est toute la différence de qualification et de "fongibilité" de la ressource qui existe entre un opérateur de saisie informatique ou un cariste-magasinier et un soudeur spécialisé, un travailleur en grande hauteur, un plongeur du pétrole, un grutier de grand chantier..).

    Je pense d’ailleurs véritablement ( au sens où je ne crois pas que cela soit seulement l’effet de mon souhait ou de ma crainte), intuitivement, qu’il y a et qu’il va y avpoir ces prochaînes années, une formidable remontée de la conflictualité ouvrière d’entreprise, et de la centralté historico-politique de cette conflictualité. Ses formes pourront être strictement syndicales, ou "anarcho-syndicales", parfois franchement corporatistes, mais ces cycles de lutte semblent à terme inévitable, et seront sans doute très déstabilisant pour tous les acteurs. Un niveau élevé de "judiciarisation" et de criminalisation (mais pouvant jouer dans les deux sens ! aussi bien côté masse salariée que côté "élites" dirigeantes !) des processus conflictuels et contentieux (se posant eux-mêmes souvent d’entrée en terme de "rapport de force", et donc de toujours possible rapide "montée aux extrêmes"). Mais les masses salariés ne sont peut-être pas les moins armées pour affronter la bourgeoisie sur le terrain du Droit, tant cette dernière ne semble pouvoir continuer à prospérer, sur les débris de l’état de droit, et le respect de ses propres règles.

    La bourgeoise au stade impérialite et néo-impérialiste ne peut plus ou pas s’accomoder d’exigence minimale éthique et logique comme l’ "impératif catégorique" de la Loi morale, d’un système rationnel comme le Kantisme par exemple. C’est pourtant ce type de fondement rationnel qui est à la base de toute juridiction fonctionnant selon l’Etat de Droit. Les salariés ont tout intérêt, et ne redoutent plus le terrain judiciaire pour régler leurs conflits avec les capitalistes. Au contraire l’impuissance de l’Institution Judiciaire a imposé les lois aux conglomérats capitalistes puissants transnationaux, pousse à la question plus directement politique du pouvoir international. Sur le terrain le plus politique qui soit, par définition ! (on ne risque donc pas de s’engluer dans le mou syndicalisme d’adaptation dit improprement "réformiste" - "cheval de Trois de la classe capitaliste dans la Classe ouvrière organisée", pour reprendre une vieille expression des années 1920 - Il y a certes les tentatives co-gestionaires de la plupart des directions syndicales.

    Mais ce ne peut aller très loin, tant les contradictions capitalistes sont aujourd’hui insurmontables (rapport Nord/ Sud par exemple, qui "politise" (au sens Kantien du "droit des gens" et de l’état de non-droit des rapports interétatiques mondiaux : la Politique chez Kant, ne put être autre chose que "Cosmopolitisme", celui-là même que tenteront de faire vivre comme programme historique concret des figures aussi différentes que Marx ou Lénine) immédiatement le moindre conflit micro-local).

    Ce sont des questions qu’avaient déjà longuement abordées les philosophes français des années 70, notamment Foucault, mais aussi les althussériens (Rancière, Balibar, Castel)... mais que la contre-révolution libérale des 80’ & 90’ avait rendue "inactuelle". Aujourd’hui que la "force propulsive du reganisme" atteint son point de perte d’énergie et de fin de la trajectoire qui s’était alors dessinée (fin de l’URSS et du bloc est-européen, contre-révolution menée sous couvert d’un certain Islam (le Wahabisme, pour faire vite) par les USA et leurs alliés des "pétro-monarchies", effets des coups d’état fasciste ( plan Condor dans le Cône, narco-trafiquants au Nord-est du continent, "geurres sales" de l’amérique centrale...) en Amérique du sud et aux Caraïbes, normalisation économiques des relations avec la Chine), il y a donc logiquement le retour de certaines questions, de certaines pratiques, et de certains auteurs et expériences du passé, qui aideront peut-être les acteurs contemporains à eux-mêmes expérimenter sur ces anciens chemins, abandonnés un temps, mais qui de nouveau (par le "miracle" ou le "mystère" des phénomènes de "Cycle"), sont en voie d’être redécouvert.

    Un peu en friche, désordonné, mais dont justement l’aspect sauvage et la luxuriance, contraste avantageusement avec toutes les laideurs du néo-libéralisme et ses modes de vie régressifs sur le plan anthropologique. La laideur extérieure des "décors" produit par l’industrie actuelle est l’image exacte, presque spéculaire, de la laideur des coeurs et des sensibilités de l’individu atomisé, agent rationnel de la maximisation de son profit égoïste, qui tend toujours davantage à "pathologiser" son comportement, dans le sens d’une sorte de nihilisme autodestructeur.