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La mort au travail de Jérôme Bianco
Publie le mercredi 10 septembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire

Le tribunal correctionnel de Grasse s’est réuni le 29 août 2008 pour évoquer la mort au travail de Jérôme Bianco, deux ans après les faits.
Le tribunal à pris la mesure des méfaits de la sous-traitance, de l’absence de protections élémentaires, de l’emploi d’un personnel non formé au travail qui lui était demandé. Pas de fatalité dans ce drame. Simplement des choix et des actes.
C’est la réalité d’un système qui fait peu de cas des vies humaines, tout occupé qu’il est à sa compétition féroce. Mais les grandes entreprises qui agissent de la sorte doivent savoir que la société ne l’accepte pas.
Nous attendons de ce procès qu’il soit exemplaire, pour l’intérêt général du monde du travail, afin que les pouvoirs publics prennent des dispositions pour renforcer la protection de l’intégrité physique des salariés.
Nous attendons de ce procès, qu’il mette les quatre prévenus des sociétés La Maintenance de Paris (groupe TFN) et Galderma (Groupe L’Oréal) face à leurs engagements et rappelle ainsi que la délégation de pouvoir n’exonère pas de sa responsabilité.
Nous attendons de ce procès que la famille de Jérôme Bianco puisse faire son deuil en lui rendant sa dignité.
Communiqué de presse de la Fédération des Bouches du Rhône du PCF
http://www.bdr13.pcf.fr/Communique-de-presse-de-la,6699.html
Mort au travail :Déception en correctionnelle
de Emmanuelle Gaziello
Le tribunal correctionnel de Grasse devra prendre ses responsabilités. Le procès de l’accident du travail où Jérôme Bianco a perdu la vie a eu lieu ce vendredi 29 août.
En Aout 2006, laveur de vitres sur le site de la société Galderma, (groupe Loréal), à Sophia-Antipolis, celui-ci a basculé dans le vide, de plus de six mètres de hauteur. D’une passerelle sans garde-corps, comme l’ont dit les salariés qui ont travaillé sur cette passerelle dans leurs dépositions à la gendarmerie .Mais, le bureau Veritas, les organismes de vérification, mandatés par le maitre d’œuvre lors de la livraison en 2004, eux n’ont rien vu. Ni le vice président, ni le directeur administratif, ni le responsable sécurité/environnement de Galderma. Quand à la réponse de l’avocat de La Maintenance de Paris (groupe TFN) elle est signe de mépris, Jérôme serait mort par maladresse et inattention. Futur père de famille, il y accédait pour la première fois sans avoir passé la visite médicale le déclarant apte à des travaux en hauteur, pour faire des heures supp’. Qui ne lui a pas fourni les protections individuelles et collectives correspondantes liées aux risques des travaux en hauteur ? Qui a mis ainsi délibérément en danger la vie d’autrui ? Quel rôle a joué la sous-traitance en cascade et donc la responsabilité du donneur d’ordre, Galderma laboratoire de recherches et développement, filiale du groupe l’Oréal ?
L’avocat de la veuve de Jérôme et de sa petite fille, née deux mois après l’accident réclamait deux fois 70.000 euros de dommages et intérêts pour « homicide involontaire par imprudence » à l’encontre du responsable de la société de nettoyage et des personnes sus-citées.
Déçus des réquisitions
Michel Bianco, son père, qui s’est battu sans relâche depuis deux ans pour « connaître la vérité des faits » ne cache pas sa déception : « Comment mon fils âge de 32 ans a-t-il perdu la vie en travaillant sur une passerelle placée à 8 mètres de hauteur sans avoir reçu une formation sur les risques encourus ? Malgré un interrogatoire très serré de la présidente du tribunal, je suis pour le moins déçu des réquisitions du procureur qui demande 6mois avec sursis pour le responsable de LMP ( groupe TFN) et 4 mois avec sursis pour le responsable sécurité de Galderma ainsi que 3750 euros d’amendes. Pour dire au final : « Je m’en remets au tribunal concernant la responsabilité morale de l’entreprise Galderma et la responsabilité du vice président et du directeur administratif de Galderma. »
Pourtant, ce n’est pas les délégations de pouvoir en cascade qui devraient les exonérer de leurs engagements en matière de sécurité ! La CGT qui s’était portée partie civile(voir notre édition du 29 Août), représentée par Maître Agnès Albou, a rappelé que dans le secteur des services, « deux accidents mortels sur trois sont dus à des chutes, et leur nombre est à la hausse. » Elle a demandé des sanctions qui feraient réfléchir les entreprises. Espérons avec Michel Bianco que la justice dira « qu’il n’y a pas de fatalité à la mort par le travail ». .Le jugement est en délibéré au 26 septembre.
Emmanuelle Gaziello
Messages
1. La mort au travail de Jérôme Bianco, 11 septembre 2008, 10:56, par fcourvoisier
la sous-traitance est un fléau ... l’"interim" est de la sous-traitance ;autre sous-traitance:la privatisation (avouée ou non) comme la séparation de la SNCF et de"réseau ferroviaire"(ou similaire)qui permet le non-entretien des voies ferrées et autres catenaires avec les conséquences connues mais qui attirent les foudres de la "vox populi" sur les ....."cheminotstoujoursengrève" etc...etc ...
autre exemple pas rassurant:dans les "cités judiciaire" le contôle à l’entrée est confié à des "sociétés privées"(si) !
Et la maintenance des centrales électriques(nucléaires comprises) ?une émission de France inter =Service Public traite de ces problèmes ...
En plus,lorsqu’il y a "accident "(du travail) l’"erreur humaine"est régulièrement évoquée...même si mort s’ensuit !(retrouver l’émission récente consacrée à ce problème)
il ne fallait surtout pas écouter J.... C..... G...... ,alors ministre, lorsqu’il a vanté ...et appliqué(air france ) "l’ouverture au capital" !
Ne plus respecter les travailleurs et leur TRAVAIL au profit ...des profiteurs....