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La naissance d’un géant boursier transatlantique est imminente

Publie le jeudi 25 mai 2006 par Open-Publishing
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La plupart des actionnaires et la direction d’Euronext se sont accordés pour rejeter l’offre d’alliance de Deutsche Börse. Une union avec le Nyse doit prochainement être entérinée.

L’idée n’a plus rien d’une chimère. La venue d’un géant boursier étendant son emprise de part et d’autre de l’Atlantique semble aujourd’hui imminente. Mardi, à l’occasion de leur assemblée générale annuelle (AG), les actionnaires d’Euronext ont rejeté à 54% une résolution qui faisait de Deustche Börse le meilleur partenaire possible pour une alliance. Ce faisant, ils ont de facto conforté la position de la direction de l’opérateur paneuropéen qui dès lundi soir s’était déclarée favorable au mariage proposé dans la matinée par le New York Stock Exchange (Nyse Group). Ce dernier offre pour 8 milliards d’euros de ses propres titres et de liquide pour prendre le contrôle d’Euronext.

Tout en démentant son intention de surenchérir sur l’offre du Nyse, Deutsche Börse a tout fait pour rester dans la course. Dans la nuit de lundi à mardi, elle s’est empressée de préciser les conditions financières de son offre déposée en fin de semaine passée. A environ 8,6 milliards d’euros, dont 2 en numéraire, elle valorise apparemment plus généreusement la Bourse paneuropéenne. « C’est aujourd’hui la seule option qui dynamise l’intégration des marchés financiers européens », martèle le groupe de Francfort. A la dernière minute, il a même été jusqu’à renoncer à l’idée d’une direction bicéphale pour offrir à Jean-François Théodore, le patron d’Euronext, de mener seul pendant dix-huit mois l’entité qui résulterait d’une fusion.

Trop tard. Serge Harry, le directeur financier d’Euronext, a dédaigneusement considéré cette proposition expliquant qu’elle était « la même que celle envoyée ce week-end et examinée en détail par le conseil d’administration hier (ndlr : lundi) ». Plus cinglant encore, les données financières fournies par Deutsche Börse sont trompeuses, selon lui : l’offre allemande valoriserait en réalité Euronext qu’à 58,73 euros l’action contre 68,34 pour le projet du géant américain. Et, si les analystes financiers sont divisés sur le sujet, pour Jean-François Théodore, outre un meilleur prix, le Nyse offre de « meilleures synergies et un moindre risque d’exécution ».

Deutsche Börse, qui tiendra à son tour son AG ce mercredi, n’en démordait pas : « Nous persistons à croire en la forte valeur et la pertinence [...] d’une combinaison entre Deutsche Börse et Euronext », a réitéré Reto Francioni, son patron, mardi dans la soirée. La partie semble pourtant perdue pour la Bourse allemande. Selon sa porte-parole, Euronext a en effet l’intention « de convoquer une AG extraordinaire dans les meilleurs délais pour soumettre à ses actionnaires une recommandation du conseil de surveillance ». En un mot, il leur sera demandé tout prochainement d’entériner un mariage avec le Nyse.

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