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La newsletter de l’appel contre la guerre à l’intelligence...
Publie le jeudi 4 mars 2004 par Open-PublishingNewsletter de l’appel
Deux semaines après son lancement dans Les Inrockuptibles, l’appel contre la guerre à l’intelligence a recueilli plus de 70 000 signatures et entraîné des réactions en chaîne : adhésions enthousiastes, jugements critiques, lectures biaisées, nouvelles prises de parole. Pour accompagner ces débats, Les Inrockuptibles (qui publient cette semaine une liste de 50000 premières signatures) lancent une newsletter hebdomadaire à l’adresse des signataires .
Edito : 100% Politique (Les Inrockuptibles du 3 mars 2004)
Lu, entendu, discuté, largement répercuté dans les médias, l’appel contre la guerre à l’intelligence a contribué à ouvrir un large débat en synthétisant un profond malaise, en pointant "un nouvel anti-intellectualisme d’état" : une politique accélérée d’appauvrissement, de précarisation et de démantèlement des secteurs de la culture, de la recherche, du savoir et du lien social.
Avec force, cette mobilisation fait résonner dans l’espace public une protestation générale en rapprochant les luttes des intermittents du spectacle, de chercheurs, d’enseignants et d’étudiants, de psychanalystes et de médecins, d’architectes et d’archéologues, d’avocats et de magistrats.
"C’est une initiative 100% politique", a commenté un conseiller du ministre de la Culture. 100% politique certes, mais aux antipodes d’une "manœuvre politicienne" ou d’une démarche électoraliste à la veille des régionales. Quoi de plus politique en effet qu’un texte qui cherche à fédérer les luttes, à transcender les particularismes et à mettre en marche un "intellectuel collectif" ?
En appelant les responsables politiques à ne pas déserter la réflexion, ce mouvement demande quelle place nos systèmes démocratiques accordent à la pensée, et revendique pour elle la reconnaissance de son caractère vital pour l’ensemble de la société. Cette mobilisation repose donc la question essentielle du rapport entre le savant et le politique à l’heure d’une sur-professionnalisation politique qui achève de couper la représentation nationale de la société civile ; d’une médiatisation qui favorise le simplisme en décourageant toute tentative pédagogique ; d’une mainmise de la finance sur l’économie qui fait du court terme notre nouveau temps universel.
6 mars : Manifestation contre la précarisation et pour de nouveaux droits. RDV à 14 h devant l’Unedic (80, rue de Reuilly, Paris XIIe).
8 mars : à partir de ce jour, Jean-Jacques Aillagon reçoit responsables syndicaux, patronaux et " l’ensemble des acteurs " concernés par la réforme du régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle.
9 mars : journée nationale de mobilisation pour la recherche à l’appel du collectif "Sauvons la Recherche" : démission collective des directeurs de laboratoire et lancement d’Etats généraux si le nombre de création de postes réclamés par les chercheurs n’est pas obtenu d’ici là. A Paris, rassemblement à 12 h sur le parvis de l’Hôtel de Ville puis départ en cortège à 14 h vers le ministère de la Recherche.
9 mars : Bureau de l’Unedic qui devrait annoncer le nombre de chômeurs radiés pour cause de " conversion des droits, c’est-à-dire d’entrée en vigueur de filières d’indemnisations plus courtes ".
11 mars : manifestations nationales pour la défense de l’hôpital public.
12 mars : grève nationale des personnels de l’Education et de la Recherche.
13 mars : à 14 h, manifestation contre les expulsions sans relogement puis à 16 h, manifestation pour la convergence des luttes (RDV place de la République, à Paris).