Accueil > La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves.
La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves.
Publie le mercredi 12 août 2009 par Open-Publishing6 commentaires
Ancien recteur, Alain Bouvier est membre du Haut Conseil de l’éducation. Selon lui, une pandémie de grippe A(H1N1) entraînant la fermeture prolongée d’écoles pourrait bouleverser en profondeur le système éducatif français.
Le Monde.fr : En cas de pandémie de grippe A, que se passerait-il pour l’école ?
Alain Bouvier : Des mesures drastiques s’imposeraient : la fermeture d’écoles sur des zones étendues (une circonscription, un département...). Les autorités ne pourront donc recourir aux établissements voisins. De vastes territoires seront "confinés", tous les élèves d’un territoire "interdits d’école" pendant des semaines, peut-être des mois. C’est nouveau. Certes, l’éducation nationale a préparé une riposte pédagogique. Des cours enregistrés seront diffusés par la radio, la télévision ou Internet. Mais, en cas de confinement long, pour la première fois dans son histoire, le système éducatif sera entre les mains des parents et des élèves. Que se passera-t-il ? L’école dépend de l’Etat et son organisation est la même pour tous. En raison du confinement, un système hybride se mettra en place. Aux mécanismes centralisés succédera l’empirisme total : le système sera décentralisé au profit des parents.
Le Monde.fr : Les parents s’impliquent déjà...
Alain Bouvier : Bien sûr, beaucoup de choses se passent déjà autour de l’école, mais celle-ci feint de l’ignorer. Ce qui se passera, en réalité, est donc l’accentuation radicale de la situation actuelle. Alors que les enseignants français peinent à individualiser les enseignements, ce sont les parents qui soudainement le feront. Avec la diffusion de cours à distance, le système éducatif considérera qu’il a assuré sa mission. Les enseignants, qui n’auront plus d’élèves en classe, feront de l’accompagnement à distance, de la correction. Une coupure se fera entre les élèves qui se "contenteront" de ce service minimal et les autres.
Le Monde.fr : C’est-à-dire ?
Alain Bouvier : Il existe plusieurs catégories d’élèves.
1- Il y a d’abord ceux - environ 30 % de cette population - qui sont culturellement accompagnés par des parents cadres ou exerçant une profession intellectuelle. Ces élèves apprennent très tôt l’essentiel en dehors de l’école. Pour eux, le changement sera faible.
2- Une deuxième catégorie, un quart des élèves, regroupe un grand nombre d’enfants des classes moyennes. Celles qui recourent massivement aux 30 000 entreprises d’accompagnement éducatif. En cas de confinement, ces sociétés s’adapteront : elles proposeront de très petits groupes avec de strictes règles sanitaires et un usage généralisé du travail à distance. Contrairement à l’éducation nationale, ils joueront la carte de l’individualisation. Toutes les formes de coaching seront proposées, visant à veiller, pour chaque élève, à la cohérence de ses activités. Dans ce patchwork, il sera difficile de trouver dix élèves faisant la même chose. C’est déjà en partie le cas aujourd’hui. Avec la grippe A, cela deviendra central, et les enseignants, placés en situation périphérique, devront s’adapter.
3- Les élèves (30 %) des familles plus modestes se tourneront vers les associations de quartier, iront sur des sites gratuits. Ils ne bénéficieront que d’un vague suivi à distance, assuré par les enseignants. Certains élèves ont une faible appétence pour les études, peu d’encouragement familial et des résultats souvent insuffisants : ils seront livrés à eux-mêmes.
4- La quatrième population est celle des élèves (de 15 % à 20 %) en très grande difficulté depuis la fin de la grande section de maternelle, souvent absentéiste. Impensable de leur demander de reproduire l’école chez eux. Que deviendront-ils ?
Le Monde.fr : D’où des inégalités accrues ?
Alain Bouvier : C’est un système totalement individualisé qui se mettra en place, de façon empirique et non régulée. D’uniforme, l’école deviendra hybride. De formalisée jusqu’au moindre détail, elle sera indescriptible. Les écarts entre élèves élevés en France risquent de s’accroître.
Le Monde.fr : Mais, après, tout recommencera comme avant ?
Alain Bouvier : C’est peu probable. Dans le primaire, ce sera moins perceptible. Les familles re-scolariseront leurs enfants en cherchant de nouvelles relations avec les enseignants. Au collège, il sera plus difficile de trouver un nouvel équilibre. Les élèves ne voudront pas renoncer à l’autonomie acquise. Les officines ne lâcheront pas les marchés conquis, ni les associations. Placés au coeur du réacteur, les parents n’accepteront pas d’en être à nouveau exclus.
Messages
1. La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves., 12 août 2009, 09:10, par Pénélope
C’est un recteur qui le dit !!!!
On l’aurait attendu d’un syndicat, ou d’une organisation poitique !
Ils en rêvaient , ils vont le faire....
Depuis décembre 1995 j’ai compris que nos dirigeants trouvent que l’E.N. coûte trop cher, que l’école pas gratuite c’est beaucoup mieux.Depuis, ils n’ont eu de cesse d’affaiblir le système, machiavéliquement.
En avant pour la régression...
1. La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves., 12 août 2009, 10:12
Propos débiles de Chatel : on va démultiplier les sources ...
Les femmes ne pourront aller travailler !!!!
Qt au cours du CNED, rien de fait pour la grippe... ce" sont les cours habituels qui seront diffusés.
Le tamiflu ne réussit pas sur les enfants : nausée ....
Par contre les hostos ne peuvent recruter !
Par contre , la majo des hostos n’ont pas de kits de tests... mais ca... L’UMP ne le dit pas !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ils doivent (les hostos) appeler le 15 (le samu) !!!!!
COURAGE, SARKO VEILLE SUR VOUS§
Un témoignage australien pour éviter l’affolement.
« Je n’ai pas reçu de Tamiflu »
Sophie Roselli
Témoignage
(cf le temps, ch)
Les liens
Grippe A(H1N1) : les leçons australiennes
Publicité Témoignage
« Oui, j’ai attrapé la grippe A (H1N1) et j’ai survécu… Je fais partie des malheureux élus choisis par la maladie qui a déjà frappé 26 400 personnes en Australie. En réalité, ce chiffre est sous-estimé puisque les médecins ne pratiquent plus systématiquement le test.
»Dans mon cas, je n’ai pas attrapé la grippe A dans un aéroport ni dans un hôtel, mais dans une commune de 900 habitants perdue au milieu du bush. J’ai eu les mêmes symptômes qu’une grippe normale : grosse fatigue, grosse fièvre, toux, nez qui coule. Je n’ai pas tout de suite pensé à la fameuse H1N1, jusqu’au moment où j’ai découvert une affichette sur la porte d’une crèche, annonçant sa fermeture en raison de suspicions de « swine flu ». Au Centre de santé du village, une infirmière m’a confirmé plusieurs cas. Et là, j’ai fondu en larmes. Je m’imaginais subir le même sort que les centaines de voyageurs mis en quarantaine sur leur bateau de croisière au large de Sydney. Finalement pas du tout. Je n’ai pas reçu de Tamiflu, on ne m’a pas obligée à porter un masque, et je n’ai même pas été mise en quarantaine.
Publicité
»J’ai moi-même demandé à passer le test : un prélèvement buccal et nasal très rapide. J’ai dû attendre une semaine pour obtenir les résultats, à cause de l’éloignement. En attendant, j’avais décidé de me protéger le visage, notamment dans l’avion du retour vers Sydney. L’effet masque est garanti. Les voyageurs me fusillaient du regard et l’équipage m’a placée seule à l’arrière de l’appareil. Puis je suis restée clouée au lit deux jours, ne pouvant rien avaler d’autre que mes deux cachets de paracétamol toutes les quatre heures et 2 litres d’eau. Cette grippe m’a mise KO pendant cinq jours. Comme une grippe classique en fait. Mais elle m’a affaiblie. Du coup, je suis retombée malade. Vingt jours après être tombée malade, je suis passée aux antibiotiques pour autre chose… Je viens de consulter mon troisième médecin. »
2. La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves., 12 août 2009, 10:12, par agir 07
... et que deviennent les valeurs de citoyenneté pronées par les instructions officielles pour les enseignants mais qui sont également transmises par les personnels de surveillance, de cantine, d’entretien, de l’administration ... enfin de tout ce qui fait du cadre scolaire une vie sociale : politesse, respect mutuel, respect du matériel, échanges par la parole, calme, régularité, entr’aide, travail en commun... ?????
Où s’apprendra la vie en société quand les cours plus seront transmis exclusivement que par des médias ou des sociétés privées qui ne fonctionnent que par et pour la rentabilité monétaire et financière ????
Déja combien d’écoles privées dont l’existence est protégée par des gouvernements et des castes de privilégiés dont eux-mêmes et leurs enfants ne connaissent que ce système en vue d’un enseignement sélectionné et aussi en vue d’une formation où le principal objectif est l’accumalation d’argent ?????
.... fin de l’être humain !!!!!!! ......
1. La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves., 12 août 2009, 10:19
Grippe A : le Tamiflu ne devrait pas être prescrit aux enfants
cf tageblatt
Les médicaments anti-grippe comme le Tamiflu ne devraient pas être prescrit aux enfants, les effets indésirables l’emportant sur les bénéfices, selon des médecins britanniques.
Les auteurs d’une étude publiée en ligne lundi par le British Medical Journal (BMJ) appellent le département de la santé britannique à reconsidérer de façon urgente leur politique actuelle dans le cadre de la pandémie due nouveau virus A (H1N1). Selon le Dr Carl Henegan, médecin généraliste et expert du John Radcliffe Hospital à Oxford (Royaume-Uni), l’un des auteurs de cette étude, la politique actuelle de donner du Tamiflu pour une maladie relativement bénigne est une "stratégie inappropriée". Les effets néfastes d’une prescription systématique - telle qu’elle est pratiquée en ce moment en Angleterre - l’emportent sur les bienfaits d’une réduction d’un jour et demi de la durée des symptômes, d’après lui. Le Tamiflu peut être obtenu facilement sans ordonnance dans ce pays.
L’étude, qui repose sur l’analyse de données disponibles issues d’essais comparatifs des inhibiteurs de la neuraminidase chez les enfants, souligne que le Tamiflu peut causer des vomissements chez certains enfants, pouvant conduire à une déshydratation et des complications. Selon l’étude encore, le médicament a peu ou pas d’effets sur les crises d’asthmes ou l’exacerbation de ses symptômes, sur l’augmentation des otites et le besoin de recourir aux antibiotiques chez les enfants. La publication de l’étude intervient un peu plus d’une semaine après que d’autres recherches ont souligné que les enfants ayant reçu préventivement du Tamiflu ont eu des effets secondaires incluant nausées et cauchemars. Ainsi l’agence sanitaire britannique, la Health Protection Agency (HPA), rapportait que plus de la moitié des 248 jeunes élèves qui avaient eu de Tamiflu, après qu’un de leurs camarades eut contracté la "grippe porcine", ont souffert d’effets secondaires tels nausées, insomnies et cauchemars.
"D’après l’OMS, 50% des patients touchés par la grippe (saisonnière ou porcine) ont des symptômes de nausée ou de troubles de la digestion provoqués par la maladie", a indiqué à l’AFP une porte-parole du groupe pharmaceutique suisse Roche. "Des études cliniques auprès d’enfants traités par Tamiflu ont démontré des effets secondaires comme la nausée, mais ceux-ci sont modérés et il est très rare qu’il faille interrompre pour cette raison un traitement avec le Tamiflu", a-t-elle ajouté. Le Tamiflu peut être prescrit à partir de l’âge de 1 an dans son dosage pédiatrique de 30 mg ou 45 mg en fonction du poids de l’enfant, les capsules de 75 mg étant réservées aux adultes à partir de 18 ans, selon la porte-parole
3. La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves., 12 août 2009, 10:48, par Nicole
Voir la position du Docteur Girard, expert nommé dans un procès dans le cadre de décès de personnes qui avaient reçu le vaccin contre l’hépatite B.
4. La pandémie de grippe A risque d’accroître les inégalités entre élèves., 12 août 2009, 15:48
On voit bien que c’est l’été : Le Monde n’ayant rien à raconter, on racle les fonds de tiroir avec ce genre de prospective à deux sous. L’idée d’une pandémie de gripe qui obligerait à fermer toutes les écoles pendant des mois est tout simplement risible : si la pandémie est massive, très rapidement toute la population y sera passée et donc immunisée. Et la fermeture des écoles ne devrait dans ce cas dépasser quelques semaines. Si au contraire la pandémie se propage lentement, elle pourra rester active pendant des mois, mais elle ne justifierait alors pas la fermeture de toutes les écoles...
D’ailleurs, si on relit attentivement l’entretien, on voit que nulle part Bouvier ne parle "d’accroissement de l’inégalité entre les élèves". C’est au contraire le journaliste du Monde qui utilise cette expression dans sa question, à laquelle Bouvier ne répond d’ailleurs ni oui ni non...