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La police mexicaine cède du terrain à Oaxaca

Publie le vendredi 3 novembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Oaxaca, Mexique. Ecoute en ligne Radio APPO

Les militants et les sympathisants de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO) ont reconquis des zones de la ville contrôlées à ce moment-là par la police, après six heures d’affrontements, près de l’université, jeudi 2 novembre, les forces antiémeutes ont dû reculer devant la détermination des milliers de manifestants.

Ces manifestants sont mobilisés depuis des mois dans le sud du Mexique pour exiger la démission du gouverneur de l’Etat qu’ils jugent corrompu.

La police fédérale mexicaine avait dans un premier temps réussi à démanteler le dernier barrage important dans la ville d’Oaxaca, grâce à l’arrivée de renforts en véhicules blindés. Mais des habitants, excédés par la présence policière, se sont joints aux manifestants.

Depuis fin mai, 70 000 instituteurs en grève et l’APPO réclament la démission du gouverneur, Ulises Ruiz, accusé de corruption et d’incompétence.

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées dans les combats, où les grenades lacrymogènes et les canons à eaux de la police répondaient aux pierres et aux cocktails Molotov des manifestants.

Messages

  • Il règne sur le traitement fait par la presse nationale et les télévisions autour des événements où, par le monde, le feu insurrectionnel de la juste cause des oppressés prend, un silence à tous le moins suspect. Sur la Grèce silence radio. Sur Oaxaca, au Mexique, de même.
    A la lecture de la chronologie des dernières nouvelles parvenues d’Oaxaca, lecture que je dois au site Indymédia, la rage me gagnait. Une première vidéo m’impressionnait et m’émeuvait. On y voit une foule de gens ordinaires, el pueblo, chanter, scander, marcher, subir, contester le pouvoir d’Ulises Ruiz dont ils demandent la destitution. Des instituteurs solidaires viennent par centaine depuis Mexico, dans les villes alentours la population se joint aux manifestants, dans les villages des gens accourent qui bloquent les routes et freinent ainsi la marche des chars sur la ville. Quatre, cinq, peut-être dix mexicains et le cameraman américain Barry Wild y ont perdu la vie. Assassinés par la Police. Quel sort sera fait aux nombreux prisonniers ? Je crains, pour eux, le pire. Une centaine de militaires ont déserté l’armée mexicaine. Depuis le Chiapas vient un soutien au peuple d’Oaxaca. Le président Fox ne déroge pas à sa conduite infernale, il répond par les fusils comme il le fait au Chiapas.
    Il faut voir sortie de la foule, cette vieille mexicaine à la chevelure blanche, hirsute promener un bouquet de fleur de boucliers en boucliers. Des soldats surarmés, agités et inquiets touchés par des fleurs dont la vieille dame se sert comme d’une arme.
    Sur une deuxième vidéo un texte du poète, essayiste uruguayen Mario Benedetti, est lu par lui-même sur des photographies : misères, violences policières, figures de dictateurs et visages du peuple, mutilé, ahuri, entre l’abattement et l’espoir, le sang et la douleur. Les larmes me sont venues.

    (Vous trouverez sur Indymedia Toulouse ces vidéos)

    régis duffour