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La poubelle technologique occidentale cachée sous le tapis africain

Publie le samedi 27 janvier 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Ordinateurs, vidéotéléphones, téléviseurs délaissés pour de nouveaux modèles échouent dans les Pays pauvres

de Sandro Podda Traduit de l’italien par karl&rosa

Des montagnes de déchets technologiques aux effets toxiques. Voila le paysage apocalyptique qui attend les Pays pauvres de la planète, tandis que dans les nations les plus riches la course à l’achat de nouveaux pocket PC, de vidéotéléphones, d’ordinateurs, d’écrans au plasma et de tout ce qui est livré par l’industrie technologique et proposé sous des formes alléchantes comme une nécessité aux consommateurs augmente exponentiellement.

L’obsolescence rapide des produits électroniques, le consumérisme effréné, les prix cassés qui rendent un nouvel achat préférable à une réparation, sont quelques unes des raisons pour lesquelles chaque année, selon les estimations du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (Unep), les Pays riches génèrent cinquante millions de tonnes de poubelle électronique, l’e-waste.

Cette énorme masse de superflu que nous abandonnons dans la Planète a été au centre de l’intervention, au mois de novembre à Nairobi, d’Achim Steiner, directeur de l’Unep. En particulier, l’agence des Nations Unies a concentré son attention sur les effets toxiques et hautement polluants de nos déchets et de leur impact sur l’Afrique, en sponsorisant la nécessité de réviser et de rendre plus efficace la Convention de Bâle pour réduire le transport de matériaux toxiques.

Les « bénéficiaires » de ces déchets sont devenus lors des dernières années les Pays africains, car des règles plus strictes ont réduit leur entrée dans les nations asiatiques comme la Chine et l’Inde. Un paradoxe de la globalisation qui révèle l’efficacité du principe suggestif énoncé par Lavoisier au 18ème siècle : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Ainsi, les précieux composants et métaux lourds présents dans nos ordinateurs, téléphones portables, téléviseurs sont extraits des profondeurs du continent africain en en appauvrissant les ressources et ils sont souvent la cause de guerres et de mort. Une fois utilisés et abandonnés pour les raisons les plus disparates, ces précieux éléments retournent dans ces Pays, transformés en une nouvelle arme mortelle.

Plomb, arsenic, trioxyde d’antimoine, cadmium, sélénium, cobalt, mercure sont quelques uns des éléments présent dans les tubes cathodiques, dans les circuits pressés, dans les bactéries. Des éléments hautement polluants, spécialement s’ils ne sont pas éliminés d’une façon adéquate. Des fumées toxiques, des nappes phréatiques polluées, des écosystèmes détruits sont le résultat du non recyclage d’objets ayant une valeur très basse dans le premier monde.

Cent mille ordinateurs, remplacés par de nouveaux modèles sur nos bureaux, entrent chaque mois dans le port de Lagos, au Nigeria. Récemment, en Côte d’Ivoire, les fumées toxiques produites par l’incinération de ces produits ont entraîné la mort d’au moins dix personnes et l’intoxication de soixante dix mille.

Et pourtant, le recyclage et la responsabilité environnementale pourraient être une véritable affaire à l’avenir même pour les grandes corporations productrices. Elle pourraient d’un côté utiliser d’une façon vertueuse la précieuse intuition de Lavoisier pour récupérer des matières premières précieuses (pas seulement économiquement). De l’autre côté, les comportements éthiques vis-à-vis de l’environnement semblent recevoir une réponse très positive de la part des consommateurs eux-mêmes.

Selon des sondages réalisés par Greenpeace, les consommateurs ont de plus en plus tendance à choisir des « machines vertes », c’est-à-dire des ordinateurs construits avec des critères d’éco-soutenabilité, pour lesquels ils seraient disposés à dépenser plus (même 200 dollars). Une nouvelle qui a déjà mis la pression aux laboratoires de recherches d’industries telles que Dell, Hewlett Packard, Sony Ericsson. Apple, qui s’est distingué jusqu’ici pour l’attention à l’argument environnemental, est visé par une campagne efficace de Greenpeace l’invitant à réduire encore davantage l’impact environnemental de ses produits, surtout à la veille d’un autre probable record de ventes après l’I-Pod, c’est-à-dire l’ I-Phone.

Précédé par un battage publicitaire qui en a fait la nouvelle frontière du désir, le nouveau pocket PC de Apple va probablement remplacer nombre de nos vieux portables. Il ne va pas résoudre nos vies, il ne nous rendra pas plus heureux mais, comme rien ne se perd…

http://www.liberazione.it/giornale/070125/archdef.asp

Messages

  • Le même problème existe avec les véhicules automobiles anciens ou dont la vétusté est avancée. Ces carcasses de fer très polluantes atterrissent en Afrique au lieu de passer à la casse. Et les conséquences sont autant nuisibles que celles provoquées par la poubelle technologique objet de l’article.

    hm

  • Allez voir sur ce site, vous verrez, c’est interessant !

    http://www.kmb.fr/reprise.php

    C’est un site africain "KMB" ;

    Cela commence comme cela ;

    "
    La nouvelle réglementation (entrée en vigueur de la directive européenne DEEE le 13 août 2005) impose que les matériels électriques et électroniques soient éliminés dans les filières spécialisées. Cette directive préconise le réemploi autant que possible.
    Nous prenons en charge votre parc et le valorise au mieux.
    "

    Et puis cela ;

    "
    L’activité de KMB consiste à :
    Ouvrir des débouchés en Afrique et en France avec des réseaux de distribution déjà établis - organiser le transfert de technologie et de savoir-faire pour une mise à niveau des PME-PMI en l’Afrique - organiser les réseaux d’entreprises et les communautés de pratique France-Afrique dans les deux sens, de la France vers l’Afrique et de l’Afrique vers la France, dans les domaines suivants :

    DE LA FRANCE VERS L’AFRIQUE

    Usines clés en main

    Contenaire France =>Afrique

    DE L’AFRIQUE VERS LA FRANCE

    S’adapter aux exigences du marché Européen

    Fruits et Légumes hors saison

    "

    Et oui !

    Pas de hasard, c’est encore une fois une volonté politique affichée de se servir de l’Afrique comme dépotoir.
    Et pour cela il faut des complicités locales, comme toujours.
    Un libéral vous dira ; cela crée de la CROISSANCE !!!

    Qui pense encore que la colonisation est une histoire ancienne ?

    jyd.