Accueil > La question des stages maltraitée par le syndicalisme étudiant
La question des stages maltraitée par le syndicalisme étudiant
Publie le mardi 6 décembre 2005 par Open-Publishing5 commentaires
Le principal syndicat étudiant, l’UNEF propose de réglementer les stages ...
A part le syndicalisme révolutionnaire, c’est d’ailleurs l’ensemble du syndicalisme étudiant qui a "oublié" de mettre en cause cette forme particulièrement perverse de servitude volontaire, conçue par la complicité entre le monde scolaire (écoles, université) et les entreprises.
Les stages permettent aux entreprises d’utiliser les étudiants quasi-gratuitement pour maintenir la pression à la baisse sur les salaires, pour les salariés sous contrat.
Puisqu’elles payent zéro cotisation patronale sur les stages, les entreprises qui exploitent les stagiaires contribuent au déficit du budget de la sécurité sociale.
La pratique des stages apporte entreprises un surcroit de flexibilité, et permet souvent de ne pas recruter en maintenanat un turn-over de stagiaires.
Cette pratique contribue au maintien du chômage à un niveau élevé, tout particulièrement le chômage des jeunes.
Les stages mettent en concurrence les étudiants, en favorisant ceux dont les parents peuvent permettre à leur enfants de travailler, alors que les enfants des classe populaires doivent travailler le jour pour le stage et la nuit pour la survie alimentaire ;
Le syndicalisme étudiant "responsable", et l’UNEF en fait partie, se moque des étudiants :
Il n’y a pas à réglementer les stages, mais à les interdire.
Messages
1. > La question des stages maltaitée par le syndicalisme étudiant, 6 décembre 2005, 20:56
Les enseignants du service public, leurs syndicats, ne seraient-ils pas bien inspirés en refusant de cautionner cette pratique antisociale, qui agrave les inégalités, le chômage, et les déficits sociaux, alors le système éducatif est basé sur la fameuse égalité des chances ?
2. > La question des stages maltraitée par le syndicalisme étudiant, 7 décembre 2005, 08:08
Les stages ne peuvent pas être interdits, ils sont incontournables dans beaucoup de secteurs pour former les gens.
Un stagiaire accueilli dans des conditions correctes ne rapporte rien , il coûte du temps et de l’attention, si bien que dans certains domaines, ils ont du mal à trouver des lieux de stage, alors que c’est obligatoire et indispensable à leur formation.
Mais pour faire de l’extérieur la distinction entre un stagiaire accueilli dans des conditions honnêtes, et un stagiaire frauduleusement utilisé comme salarié sans salaire, faut réfléchir un peu plus. "Interdire", c’est un peu court.
MC
1. > La question des stages maltraitée par le syndicalisme étudiant, 8 décembre 2005, 18:12
réponse à MC 82***4**
Les stages "ne peuvent etre interdits" écrivez-vous.
pourquoi ne peuvent-ils pas être interdits ?
Parce qu’ils sont "incontournables" répondez-vous.
Le type de raisonnement auquel vous avez recours s’appelle une tautologie.
Rester dans le cadre des arguments développés, réfléchir,répondre, débattre sur les liens entre le développement des stages, du chomage, des déficits sociaux, du blocage des salaires, et des inégalités sociales entre étudiants....
Si quelque chose est "incontournable"(comme on dirait sur TF1), c’est bien ces questions-là.
3. > La question des stages maltraitée par le syndicalisme étudiant, 7 décembre 2005, 08:55
Dans la grande entreprise qui m’emploie, il y a environ 70 stagiaires en permanence (pour env. 600 salariés). Beaucoup occupent des fonctions à part entière, disposent même souvent d’une ligne téléphonique pour eux tout seul. Certains postes autrefois confiés à des emplois étudiants ou à des intérimaires sont désormais assurés par des stagiaires. Alors tout autoriser est aussi parfois un peu rapide.
4. > La question des stages maltraitée par le syndicalisme étudiant, 7 décembre 2005, 13:59
Les stages n’ont d’intérêt que pour les patrons. D’une part, un étudiant en stage n’est pas à la fac et donc ne coûte rien, ensuite en entreprise le stagiaire occupe la place d’un salarié, mais sans être payé !
Il faut savoir que le code du travail impose que lorsqu’un salarié est embauché, l’entreprise doit le former, ce qui représente pour le patronat un coût. Le but des stages est pour les entreprises de transférer ce coût vers les étudiants, futurs salariés.
Les gouvernements répètent régulièrement qu’il faut développer les stages pour lutter contre le chômage des jeunes. Ce n’est que de la pure propagande : d’une part, s’il n’y a qu’un million d’emplois pour deux millions d’étudiants, on pourra réformer l’université dans tous les sens, il n’y aura toujours qu’un million d’emplois pour deux millions d’étudiants. Au contraire, en permettant de remplacer des emplois salariés par des places de stagiaires occupées par des étudiants, on ne peut qu’entraîner une hausse du chômage, et sûrement pas l’inverse !
Le chômage n’existe pas à cause des étudiants ou de l’Université , mais à cause du système capitaliste lui-même et de son organisation du travail : le travail salarié, le "travail transformé en marchandise" (Karl Marx).