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La réception "courtoise" du chef de l’Etat par le maire de Paris

Publie le jeudi 24 mai 2007 par Open-Publishing

Fidèle à la tradition qui veut, depuis 1913, que le détenteur de l’autorité politique à Paris accueille le chef de l’Etat nouvellement élu, le maire, Bertrand Delanoë, devait recevoir, jeudi 24 mai, Nicolas Sarkozy à l’Hôtel de Ville. "Pas de vague !", a-t-il intimé aux élus Verts de sa majorité conviés à cette cérémonie qu’il veut "courtoise" et "républicaine".

A la perspective de ce face-à-face, le maire de Paris s’est montré, le 14 mai, très affable à l’égard de son futur hôte. "Je n’ai pas d’antipathie, ni de crispation vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, confiait-il, en marge du conseil de Paris. On se dit "tu" ou "vous", ça dépend des jours ! On a des amis communs." Parmi lesquels figurent Line Renaud, Pascal Sevran ou Max Guazzini, le président du Stade français, que les deux hommes ont rencontré chez Dalida.

Un proche du maire rapporte avoir entendu, un jour, M. Sarkozy se comparer à l’ensemble des élus politiques et dire à propos de M. Delanoë : "Avec Bertrand, on est vraiment pareils. On n’est pas comme eux."

A propos du séjour de M. Sarkozy sur le yacht de Vincent Bolloré, M. Delanoë commente : "Nicolas Sarkozy a un certain goût de l’image et il a démontré qu’il la maîtrisait remarquablement." Bref, le maire ne regrette qu’une chose : que M. Sarkozy "ne soit pas de gauche".

M. Delanoë n’entend pas moins rester un "opposant politique" au chef de l’Etat, souligne son entourage. "Je serai très gentil, très bien élevé mais déterminé", prévenait-il, le 14 mai. Le maire de Paris a listé les "dossiers" qu’il voudrait aborder avec le nouveau président : l’achat d’une quinzaine de terrains qui appartiennent à l’Etat pour y construire des logements sociaux, et la remise en question de l’installation, annoncée par Dominique de Villepin, du futur tribunal de grande instance sur le site de Tolbiac (13e arrondissement). M. Delanoë attend aussi de l’Etat plus de places d’hébergement pour les SDF, plus d’argent pour les universités parisiennes.

Le maire souhaite enfin une plus grande "répression" des infractions à la circulation à Paris. Sans réclamer, pour autant, la création d’une police municipale. "M. Sarkozy m’a toujours dit qu’il était contre", précise-t-il. Sur ce point, "je suis plus en phase avec lui qu’avec la droite parisienne", sourit M. Delanoë.

Béatrice Jérôme
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