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La recomposition du paysage politique en France
Publie le lundi 30 avril 2007 par Open-Publishing8 commentaires
Nous vivons actuellement, de manière accélérée, une recomposition du paysage politique en France. La rapidité avec laquelle cela s’accomplit traduit simplement le fait que les conditions politiques en existaient déjà depuis un certain temps.
Les faits majeurs, mais qui ne sont peut-être pas les plus importants, en sont :
– le mouvement du PS vers le centre sous l’action de S Royal, qui l’avait annoncé lors des primaires, il y a un an, constate Le Monde. Ce qui éloigne le PS de ses racines socialistes. Cela s’accompagne de la constitution d’un parti Démocrate, nouvel allié objectif, et devrait donc logiquement se conclure par la création d’un parti Social-démocrate à terme.
– La liquidation de l’héritage gaulliste qui s’accompagne d’une union de fait, qui se cache à peine, entre la droite et l’extrême droite.
Finalement ce n’est rien d’autre que la transposition, dans notre pays, d’un schéma européen, - Italie, Espagne …. -. Rien d’étonnant à cela puisqu’il s’agit, avant tout et malgré toutes les promesses électorales dont on connaît la fiabilité, d’accompagner la politique ultralibérale élaborée par la commission de Bruxelles. Et puis de garantir la pérennité du néo libéralisme, - une adaptation du capitalisme (essentiellement financier et spéculatif) au monde moderne qui, après l’expérience Thatcher en Grande Bretagne poursuivie par Blair le fils spirituel, s’est généralisée en Europe sous l’action de la commission européenne-, par l’alternance Sociale démocratie/Droite.
Tout cela comme le souligne également Le Monde, s’accomplit librement à partir de l’affaiblissement de ce qu’il appelle « La gauche de la gauche », dont « certaines composantes sont en voie d’effacement » diagnostique-t-il. Il s’agit avant tout du PC qui n’est pas nommément cité. Il faut d’ailleurs reconnaître qu’à la fois le « modèle européen », ainsi que l’étalage de dissensions internes, qu’il ne faut peut-être pas exagérer mais que le pauvre score de MGB peut amplifier, plaide plutôt en faveur de cette présomption.
Objectivement, il y a, dans tout cela, la place pour un rassemblement politique de lutte contre l’Ultralibéralisme. Le score de « la gauche de la gauche » exprime simplement l’absence de l’unité du mouvement et de la dynamique que celle-ci aurait créée. Mais il reste beaucoup d’obstacles à surmonter afin que les diverses composantes concernées, à l’éventail assez large finalement puisque y compris des tendances du PS actuel sont à prendre en compte, se recentrent sur ce véritable pôle de contre pouvoir. Sur cette question il faut aussi souligner l’aspect très positif de l’existence d’un programme antilibéral cohérent, où subsiste néanmoins des divergences sur des points importants mais qui se clarifieraient d’elles mêmes si ce programme était appelé à être mis en œuvre concrètement. Celui-ci peut et doit être l’élément fédérateur de toutes les véritables forces d’opposition.
Un des obstacles importants se situe au niveau de la pensée et provient du fait que les analyses sur la nature du système néo libéral, sur les effets économiques de l’ultralibéralisme, viennent de l’extérieur. On citera pèle mêle : J Tobin, Stiglitz, R-M Jennar, ATTAC, Le Monde diplomatique….. Une approche marxiste de l’évolution des rapports d’exploitation et de la transformation des classes sociales, - par exemple, en Angleterre, les couches moyennes ont été laminées, régime auquel nous seront probablement soumis en France -, sous l’effet de cette forme moderne du capitalisme qu’est l’Ultralibéralisme en Europe, reste à réaliser.
Enfin, une des données fondamentale pour toute cette refondation politique est la véritable situation du pays. Sur cette question, sans développer, on citera trois points cruciaux dont la situation hypothèquera lourdement l’avenir de la France :
– la désindustrialisation de notre pays,
– la limitation de l’effort de Recherche et sa réorientation vers des objectifs à court terme centrés sur la rentabilité immédiate,
– l’éducation élitiste où la formation du reste des élèves serait limitée au strict minimum et dégradée au niveau de la connaissance fondamentale.
En analysant ces points on s’apercevrait rapidement qu’une solution sociale démocrate qui ne remettrait pas en cause le système, serait incapable de modifier cette orientation funeste.
Un seul exemple pour ceux qui y croient néanmoins, comme le mouvement Sauvons la Recherche qui appelle à voter Royal. Le fait de passer à un financement de la Recherche à 3% du PIB, seuil reconnu et respecté comme au Japon, en Finlande… pour une Recherche dynamique et compétitive, coûterait de l’ordre de 10 milliards d’euros par an. D’où proviendrait un tel financement, sans compter le reste des promesses, dans le programme Royal/Bayrou ?
Jean-Marie Berniolles
Messages
1. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 12:33
MERCI D’ÉCLAIRER MA CÉCITÉ...
– Quel est l’objectif visé par un tel article ?
– Un appel à quoi ? à se coucher ?
– Un appel à faire barrage à Sarkosy ?
Tzigane
1. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 12:49
Il a peut etre pas d’objectif clair en écrivant l’article, mais cela me parle :
1 Les partis se fusionnent (UMP, FN et PS UDF) et les extrèmes gauches ont interet à faire de meme si ils veulent pouvoir porter haut l’espoir d’un autre monde, car le capitalisme est dans la place, et pour le moment, rien ne lui résiste.
2 L’union "centriste" est l’aternative la moins capitaliste, pour cette élection.
L’idrealiste
2. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 18:49
Cet article est un appel à la réflexion afin de comprendre les pièges qui sont tendus aux électeurs.
La première cécité concerne, selon moi, l’état de notre pays en déclin accéléré. Je ne comprends pas comment on peut ignorer à ce point qu’un pays en pleine décrépitude justifie toute les remises en cause sociale et autres. Demain, si elle était élue, ce qui est peu probable S Royal justifierait tout les renoncements avec cette réalité de l’important recul de la France.
Je ne crois pas à l’apocalypse du 6 mai et je n’ai personnellement pas l’intention de baisser les bras quelque soit le résultat.
J-M Berniolles
2. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 13:29
Cher Jean Marie
Si j’étais toi j’éviterai d’aller chercher dans "Le Monde" de quoi nourrir ma reflexion.Entre Alain Minc qui est un soutien de Sarkozy, Philippe Ridet qui est une grouppie de Sarkozy, Eric le Boucher apôtre d’une économie ultra libérale et donc un fervent défenseur du projet économique de Sarkozy , ce journal est devenu "La Pravda du petit Nicolas".Trouve d’autres sources et prends ton temps, car tant que nous n’avons pas le résultat des présidentielles et des législatives on ne peut faire que des suppositions sans fondement.Au fait as-tu encore l’intention de t’abstenir le 6 mai ?MM
1. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 14:19
L’intention de JM Berniolles semble transpirer puisqu’il termine son article par une critique des propositions de Ségolène Royale. Il semble se diriger vers l’abstention et, parlant de la recherche, laisser ainsi Sarkozy liquider ce qu’il en reste.
Si Sarkozy est élu, les Français lui donneront une majorité à l’assemblée nationale et, le temps que des luttes s’organisent, car elles ne sont jamais spontanées, les retraites, la protection sociale, les services publics, le droit syndical seront "nettoyés".
En politique chacun prend ses responsabilités mais il ne faudra pas venir le 7 mai crier misère si le candidat, qui représente la droite et l’extrême droite, est élu et met son programme en oeuvre. Cela n’empêche pas de rester lucide sur les intentions de la sociale démocratie.
Et si demain les luttes s’organisent, va-t-on se priver des gens qui votent et adhèrent aux idées de Ségolène Royale mais qui risquent d’être rancuniers à l’encontre de ceux, anti libéraux, qui auraient permis, par l’abstention, la victoire De Sarkozy.
PP
2. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 19:05
Oui, je connais Le Monde depuis longtemps. Là il décrit simplement une situation très jouissive pour lui. Mais quelle différence avec Libé, apôtre puis chantre de la droitisation du PS, qui se réjouissait également de la situation calamiteuse du mouvement antilibéral ?
Je vais certainement m’abstenir sans faire du prosélytisme sur cette position très personnelle. Sinon j’aurais voté S Royal dès le premier tour.
Maintenant je conseille plutôt à mes proches qui hésitent entre Blanc et Royal de voter pour elle.
Ce sera insuffisant, elle a été battue dès le premier tour. C’est ce que constatent Emmanuelli et Fabius et cela va faire avancer le mouvement atilibéral. C’est ce que je souhaite.
J-M Berniolles
3. La recomposition du paysage politique en France, 1er mai 2007, 00:17
enfin une lecture claire des choses ... un peu de stratégies les amis ça ne nous fera pas de mal ....
3. La recomposition du paysage politique en France, 30 avril 2007, 14:51
Ça prouve surtout qu’on a intérêt à relancer la lutte de classe vite fait bien fait si l’on veut stopper net le glissement vers la droite de toute la société française.
Car, pour celles et ceux qui auraient oublié comment l’on explique aux gens ce qu’est la droite et la gauche, il faut leur dire que pour l’essentiel, la société est divisé en classes :
— Une classe d’exploiteurs composée par un infime minorité de la population (l’immense majorité des petits patrons et des artisans fait par exemple partie des exploités même si leur position sociale leur fait espérer le contraire, et les paysans sont des salariés du Crédit Agricole même s’ils n’en ont pas conscience) ;
— Une classe d’exploités qui est constituée par l’immense majorité de la population. Tous les oprimé-e-s en font partie même s’ils sont étudiants ou chômeurs ;
La droite, c’est tout ce qui prend le parti de la classe des exploiteurs et des oppresseurs en tout genre ; et qui, par conséquent, prône la collaboration de classe. Le but de la droite est que les privilégiés puissent conserver leurs privilèges.
La gauche, c’est tout ce qui prend le parti de la classe des exploité-e-s, et des oprimé-e-s en tout genre ; et qui, par conséquent, prône la lutte des classes dont le but est de faire disparaître à jamais toute forme d’exploitation et d’oppression, de supprimer la division de la société en classes.