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" La vie sur terre est à un moment crucial " (le ministre de l’environnement allemand)

Publie le mardi 20 mai 2008 par Open-Publishing
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" Seize ans après le sommet de Rio, la vie sur terre est à un tournant crucial ", a lancé le ministre de l’environnement allemand, Sigmar Gabriel, en ouverture de la neuvième conférence de l’ONU sur la destruction des ressources animales et végétales, lundi 19 mai à Bonn.

La Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), adoptée en 1992 au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, s’est fixé en 2002 pour objectif de ralentir de manière significative d’ici à 2010 l’appauvrissement de la biodiversité. "Or, nous sommes toujours sur la mauvaise voie et, si nous continuons comme cela, nous pouvons prévoir que nous n’atteindrons pas cet objectif", a averti M. Gabriel.

"Le taux actuel d’extinction des espèces est 100 à 1 000 fois plus élevé que le taux d’extinction naturelle", a-t-il ajouté. Un mammifère sur quatre, une espèce d’oiseaux sur huit, un tiers des amphibiens et 70 % des plantes sont aujourd’hui menacés.

L’appauvrissement de la diversité de la vie sur terre se poursuivra "tant qu’il sera plus facile de tirer des revenus de la destruction de la nature que de la protéger", a fait remarquer le ministre. Mais chaque année, la disparition d’espèces animales et végétales coûte 6 % du produit national brut mondial, soit 2 000 milliards d’euros, selon une étude intitulée "L’économie des systèmes écologiques et de la biodiversité", dont l’hebdomadaire Der Spiegel a publié des extraits lundi 19 mai.

Pour les pays pauvres, la charge est particulièrement lourde. En outre, ils ne tirent aucun bénéfice de l’utilisation des ressources génétiques de leurs forêts et des connaissances de leurs communautés indigènes, les grands groupes industriels ne leur reversant rien sur la commercialisation de nouveaux médicaments.

"Les pays en développement parlent à juste titre de ’biopiraterie’", a souligné Sigmar Gabriel, appelant à "un partage plus équitable" de ces ressources, "avec ceux qui les sont sauvegardées". "Nous voulons nous mettre d’accord sur des règles internationales sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de leur utilisation à la prochaine conférence de la CDB qui aura lieu en 2010 à Nagoya, au Japon", a-t-il précisé devant la presse. La conférence de Bonn, qui a lieu jusqu’au 30 mai, devra donc établir une feuille de route pour élaborer d’ici deux ans un ensemble de règles contraignantes dans ce domaine.

La déforestation est également à l’ordre du jour à Bonn : "Chaque année, nous perdons l’équivalent de trois fois la superficie de la Suisse en forêts tropicales", a indiqué le ministre allemand.

Les forêts tropicales – les plus menacées – abritent environ 80 % de la biodiversité dans le monde. Le lien doit être aussi fait avec le climat, car la déforestation accentue l’effet de serre, tandis que le réchauffement contribue à la disparition des espèces, a-t-il souligné, évoquant l’ours polaire menacé par la fonte de la banquise.

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