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Laurence Parisot, les mains sales...

Publie le vendredi 7 mars 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

de Pierre Marcelle

Le salon est clos

Rentrés aux pays d’attache, les veaux, les vaches, et les cochons et les couvées, que reste-t-il de nos amours agriculturelles ? Une dizaine de secondes de voyeurisme flou qui firent une semaine grand bruit (1) et, dans la foulée, deux autres sondages. Tiens, nous disent lundi LH2 et Libération, Sarkozy plonge derechef de quatre points. Tiens, nous annoncent simultanément Ipsos et le Point, Sarkozy sort la tête du purin et voit sa cote remonter de deux points. Et la vie continue. Tiens, il paraît que dimanche nous avons devoir électoral…

Le rideau de fumée est tiré

Comme dit partout Frédéric Saint-Geours, ignorant (sacré rigolo, va !) ce qu’il est advenu de la vingtaine de millions que Denis Gautier-Sauvagnac (DGS) a mis à gauche (enfin, à gauche…), « laissons la justice faire son travail ». Et n’allons surtout pas, patrons vertueux, nous constituer partie civile ! Nous sommes si vertueux que la seule perspective de collaborer - autant dire « balancer », fût-ce à des juges - nous révulse. Et, tandis que se perpétuent dans les arrière-salles obscures les mafieux arrangements, tout le monde applaudit.

Dansons en rond autour du pilori de DGS, chantons en chœur au banquet des « comités d’éthique » du patronat, et embrassons-nous comme on s’embrasse dans les familles pour en étouffer les secrets honteux. Ceux relatifs, par exemple, au financement occulte de certain parti politique et de certaine campagne électorale. Continuons plutôt de faire semblant de croire que seuls des syndicats de salariés auraient été arrosés par les caisses noires du Comité des forges.

Cette fable, ce conte de fées (du Chabrol grand cru) de la moralisation du capitalisme, il fallait que quelqu’un - quelqu’une, en l’occurrence - l’incarnât. Le Figaro a trouvé dans les grands yeux bleus de Laurence Parisot l’icône ad hoc : femme, jeune encore et d’une adamantine innocence (au sens étymologique du terme : elle ne sait pas, ou plutôt feint admirablement ne pas savoir), qui incarne le pendant exemplaire au barbon Gautier-Sauvagnac, porteur de chapeau très cher dont le cynique silence est d’or. Elle ne veut surtout rien savoir, de ces trafics dont elle avait vaguement ouï dire ; elle savait sans savoir ; selon son aveu de l’automne dernier dans une expression qui restera, elle savait « inconsciemment ».

Ainsi le quotidien que dirige Mougeotte entreprit-il d’ériger la statue de la nouvelle Jeanne d’Arc du capital en top model de la transparence, titrant lundi sur sa une : « Medef : Parisot lance l’opération Mains propres ». Ainsi fut lancée, et quasi unanimement relayée à destination de l’opinion ébaubie, la légende du « bras de fer » entrepris par la vertueuse « patronne des patrons » contre l’entité UIMM.

De cette entreprise de nettoyage qui n’aurait de comparable que celui des écuries d’Augias, la restitution au Medef des mandats de négociateurs dont l’officine aciériste est détentrice constitue l’officiel enjeu. Avec notamment Gérard Filoche, qui a depuis son origine levé le lièvre Gautier-Sauvagnac, on restera plus circonspect. Dans le piètre combat de catch mis en scène par des larrons, la question subsidiaire des mandats dissimule mal cette autre, fâcheuse : à qui et à quoi ont servi les valises de billets que le taiseux DGS a si longtemps distribués sans que nul s’en émeuve ?

On vous l’avait bien dit

Il n’aura donc même pas fallu attendre le printemps : un léger adoucissement de la température aura suffi pour que, reclus aux terrasses des bars, brasseries, bistrots et mangeoires diverses, le fumeur s’y découvre soudain tout aussi tricard qu’au zinc prohibé. Et ils sont de plus en plus enclins, les tenanciers de maisons de restauration, à interdire la cigarette entre 12 heures et 15 heures à leurs terrasses venteuses dont ils nous font pourtant payer assez cher, à l’heure du petit noir, les plastiques opaque et braseros étouffants.

Solution : passer outre leurs diktats qui n’osent encore explicitement s’afficher. L’entrée consommée, allumer une tige. A la première admonestation verbale, faire esclandre et lever le camp sans demander l’addition.

En l’état, le droit est (encore) pour vous.

(1) Edifiante « information », en vérité, attrapée au hasard des yeux et des oreilles numériques qui traînent partout, et que le Parisien acquit pour la somme à la fois dérisoire et monstrueuse de 500 euros. C’est peu pour un item qui généra en deux jours quelque deux millions de connexions sur la Toile. C’est beaucoup pour un propos si peu audible qu’il n’est même pas certain que son destinataire l’ait perçu. Un « pétage de plombs », ça ? Allons donc ! Même pas une « colère » (voir Libération de lundi). Le névrotique énonciateur du « Casse-toi, pauvre con » affiche en l’énonçant le demi-sourire un peu voyou du sale gosse pas très franc, assez conscient de transgresser le code des civilités, et puis quoi ? Et puis rien. L’impeachment médiatique, ça n’existe pas. Ce n’est que du vent, camarade…

http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/smoking/313911.FR.php

Messages

  • Que ces deux la,gaves d’argent demandent aux pauvres ce qu’ils en pensent ?momo11

  • MOMO toi et moi,et d’autres,ce que veulent PARISOT et sa clique nous le savons :l’ESCLAVAGE !

    Mais bon,il faut parfois un peu d’humour,et comme nous n’allons pas nous convaincre sur le plan politique car nous le sommes déjà,je ne peux m’empecher de piétiner le terrain de CHIMULUS.

    Suis le regard de PARISOT sur la photo,moi je verrai bien cette bulle :

    "PUTAIN !MAIS TU BANDES ! VIVE LA JOURNEE DE LA FEMME !"

    Fraternellement LE REBOURSIER

    • Tres bon.Effectivement son regard est éloquent.momo11

    • BI.. qui bande n’a pas de conscience !!!
      Fouffe en folie ne fait pas le tri !!!
      loulou 34

    • Effectivement le reguard de laurence Parisot ressemble à une allégation au Prince. Bien des féministes intellectuelles nous avaient dit : "vous allez voir avec les femmes le pouvoir va changer" (sous entendu : elles sont moins machos et mons préocupées de la représentation du pouvoir que de la réalité social de "qu’elles percoivent mieux") ...De par leur habitude du contact social et de leur souplesse dans la communication elles sont plus humaines... Avec l’exemple de Laurence Parisot, la réalité est tout autre, avec un pouvoir qu’elle sait comme ceux qui l’ont précédé, instrumentaliser à son profit (rien n’a changé) Il existe également des "machotes du pouvoir" et ce n’est pas une question de sexe. La politique de laurence Parisot est le niveau zéro de la nouveauté dans le patronat et l’exemple au féminin de la soumission aux plus forts.