Accueil > Le 29 janvier, Paris, Grève générale et affrontements avec la police.
Le 29 janvier, Paris, Grève générale et affrontements avec la police.
Publie le mardi 3 février 2009 par Open-PublishingEntre 200 et 500 000 manifestants aujourd’hui à Paris. Les bouches de métro de la place de la Bastille dégueulent du monde à n’en plus finir. Une partie du cortège s’est déjà dispersée au point d’arrivée (Opéra) qu’il y a encore des manifestants au départ. Tout le monde est là. Les différentes sections des différents syndicats, les différentes corporations (des hospitaliers aux policiers, en passant par les cheminots ou les métallurgistes), le NPA qui prépare son congrès de la semaine prochaine, les anarchistes, et on aurait même aperçu le PS et Martine Aubry.
Les ballons et les camions sonos se succèdent, certains crachant de la musique aseptisée, d’autres des discours que l’on pensait enterrés (une sombre théorie sur la valeur, qui serait accaparée par les capitalistes, alors qu’elle serait en réalité produite par les travailleurs, bref). Plus on s’approche de l’arrivée, plus le cortège est distendu, par la lassitude et la fatigue. Il reste juste assez d’énergie pour vitupérer contre les banques et « nos milliards » (le cortège passe devant le siège du Crédit Lyonnais, que l’on voudrait bien voir en flammes).
A Opéra il se masse, peu à peu, suffisamment de gens déterminés à continuer, et qui ne veulent pas se disperser sagement dans un tel quartier, pour qu’un front se forme face aux lignes de CRS. Finalement se sont les premiers projectiles qui partent sur la police, les premières charges, les premières contre-charges. On a parlé de 100 à 200 jeunes (pourquoi pas des « anarchos-autonomes » pendant qu’on y est). Il y avait plutôt une masse informe, d’un millier de personnes, jeunes, moins jeunes, autonomes, syndiqués, drapeaux noirs et CGT.
Tout le monde semble un peu surpris de la situation, tant d’un côté que de l’autre. Les policiers s’emmêlent les pinceaux, et se positionnent entre cette foule et le reste de la manif’, qui n’en finit plus d’arriver. Rapidement ils sont pris entre deux feux, obligés de se dégager, de gazer, de forcer tout le monde à se mêler au gros du cortège. Le front se reconstitue, alimenté par un chantier. A nouveau les policiers doivent charger. Cette fois c’est une barricade de poubelles, enflammées. Qu’ils sont obligés de dégager. Cette fois ce sont deux voitures, retournées. Ca n’en finit plus. Les vitres d’une banque tombent. Les BACs arrivent à la rescousse.
Pendant ce temps ceux qui sont restés à Opéra se font arrêter. Après près de deux heures d’une situation étrange, qui aura oscillé entre assauts et statu quo, les irréductibles finissent par se disperser. Jusqu’à la prochaine.
Pour les cortèges syndicaux, comme pour le nouvel An, les déplacements du président ou les manif’s Palestine, les flics vont ils devoir se démultiplier ?
La gestion du désordre trouve ses limites…