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Le 29 janvier Public, Privé, pour nos revendications Emploi, Salaires, Protection sociale, Services publics...
Publie le jeudi 22 janvier 2009 par Open-PublishingPropositions et revendications des organisations syndicales du Tarn et Garonne
CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, Sud-solidaires, UNSA
La crise actuelle n’est pas seulement une crise financière, c’est une crise du système capitaliste.
L’origine en est une répartition toujours plus inégalitaire des richesses produites.
Ces richesses vont de plus en plus aux actionnaires et aux spéculateurs au détriment des salariés et de l’investissement.
Par exemple, quand les actionnaires exigent 15 à 20% de rendement sur les sommes placées, c’est tout simplement inacceptable et intolérable et cela ne peut se faire qu’en exerçant une pression à la baisse sur les salaires, les conditions de travail et l’emploi.
Ainsi, en France, sur une année, ce sont près de 80 milliards d’euros qui sont détournés !
Sur le plan national, les pouvoirs publics et le patronat soutiennent une politique ultralibérale au détriment des salariés.
200.000 chômeurs de plus durant le dernier trimestre !
Les banques et les entreprises sont largement soutenues financièrement sans pour autant qu’elles soient contraintes à des contreparties pour les salaires et l’emploi. Mais qui se préoccupe des salariés ?
Les pouvoirs publics passent en force sur le travail du dimanche ou la retraite à 70 ans avec la bienveillance du patronat.
30.000 nouvelles suppressions de postes sont prévues dans les services publics. Les statuts et les salaires des personnels sont menacés. La précarité se développe.
Les attaques contre les Services Publics visent, à privatiser une partie de leurs missions et leur affaiblissement frappe d’abord les plus pauvres qui sont les premières victimes de la crise.
C’est pourquoi, avec les organisations syndicales CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA du Tarn et Garonne, il faut exiger :
de donner la priorité au maintien des emplois dans le contexte de crise économique et privilégier les salariés par rapport aux actionnaires et aux spéculateurs,
de garantir une formation de qualité et un avenir pour la jeunesse,
des politiques salariales qui améliorent le pouvoir d’achat et réduisent les inégalités,
de préserver et améliorer les garanties collectives,
d’orienter le plan de relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat :
une relance de la consommation par l’augmentation de salaires, des pensions et allocations,
une politique de développement du logement social,
une protection sociale (Santé et Retraite) dans le cadre collectif et solidaire,
d’un développement des moyens pour la qualité et la proximité des Services Publics
d’assujettir toutes aides publiques au maintien de l’emploi et des salaires.
Propositions et revendications des organisations syndicales du Tarn et Garonne
CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, Sud-solidaires, UNSA
Alors qu’ils n’en sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d’emploi et retraités, sont les premières victimes d’une crise économique et financière qui menace l’avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités.
Face à cette situation les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA ont décidé d’agir en commun, et d’appeler à une mobilisation massive pour obtenir des mesures favorables aux salariés, en interpellant ensemble les entreprises, le patronat et l’Etat.
Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l’emploi, des rémunérations et des politiques publiques pour une véritable relance économique.
A partir des propositions élaborées au niveau national, les Unions départementales du Tarn et Garonne ont décidé d’élaborer une plateforme revendicative locale :
1 – Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique
La situation de l’emploi en Tarn et Garonne est très préoccupante. Avec un taux de chômage de 8,5% sur 2008, le département se situe bien au dessus de la moyenne nationale de 7,2%.
Les exigences de rentabilité élevée et immédiate qui guident les directions sont intenables. De plus, des entreprises utilisent la crise pour opérer des restructurations tout en maintenant la rémunération de leurs actionnaires. C’est intolérable et inadmissible.
Les fermetures de Ymeris, Leche Pascual, Rotoplastic, et le projet de délocalisation de l’usine Molex à Villemur, cassent l’équilibre économique de nos territoires.
Les restructurations de Bouyer, Guima Sagem/Anovo, La Passarela… cassent l’emploi et menacent la pérennité des sites.
Il faut donner plus de droits aux salariés et à leurs représentants : les Comités d’Entreprises doivent pouvoir imposer la prise en compte de solutions alternatives aux suppressions d’emplois, à l’image de ce qui a été fait pour le site France Télécom de Montauban ou les emplois ont été maintenus.
Les entreprises confrontées aux baisses d’activité utilisent des mesures de sauvegarde d’emplois comme le chômage partiel, les jours de RTT ou de congés… Toutes ces mesures doivent être négociées dans l’objectif de préserver l’emploi et les salaires. Les aides publiques doivent aussi y être conditionnées. Les entreprises doivent améliorer l’indemnisation du chômage partiel et tous les salariés doivent pouvoir en bénéficier. Ces périodes de baisse d’activité doivent être utilisées pour développer la formation professionnelle et renforcer les compétences des salariés. Exemple révélateur à l’hôpital où l’Etat demande de gérer les équipes avec des assistantes médicales et les directions préfèrent miser sur des qualifications inférieures.
Dans la fonction et les entreprises publiques, il est indispensable de répondre aux besoins de notre société et de la population et de leur attribuer les moyens nécessaires.
Partout, les manques de personnels ont des conséquences dramatiques sur les conditions de travail et sur la qualité du service rendu aux usagers.
A l’hôpital de Montauban, c’est 20 postes équivalents temps plein que le personnel a cumulé en récupération pour 2007. Pour 2008, c’est l’équivalent de 30 à 40 postes !
Dans l’éducation, alors que les effectifs d’élèves augmentent considérablement dans les écoles et établissements du second degré du département, les dotations en postes restent largement inférieures aux besoins (1 poste pour 40 élèves en plus à la rentrée 2008 pour le premier degré par exemple).
Cette situation est intolérable et entraîne des conditions d’accueil des élèves et de travail des personnels de plus en plus difficiles. Il faut maintenir des moyens humains convenables dans les établissements.
La "modernisation" du ministère de la défense conduit à la suppression de 54 000 postes (14 000 civils et 40 000 militaires). Pour le département si une première lecture peut rassurer : plus 100 agents en Tarn et Garonne, une lecture approfondie (+200 militaires -100 civils) montre la suppression d’une centaine d’emplois civils qui concernera essentiellement la 11 BSMAT et l’établissement d’infrastructure de la défense (EG). Cette diminution de personnels civils, professionnels hautement qualifiés, associé à une "dissolution de la 11 BSMAT (annoncé par la préfecture le 24 juillet dernier) et à des rumeurs de fermeture des ateliers de réparation de rechange ALAT, n’est pas de bon augure.
Dès 2009, le gouvernement doit renoncer aux 30.000 suppressions de postes. Il faut abandonner une politique aveugle de suppression d’emplois et penser autrement l’évolution des services publics dont la qualité et l’emploi constituent une question centrale. C’est le cas notamment dans le cadre de la mise en œuvre des réformes de l’Etat et de la Révision Générale des Politiques Publiques.
Le projet de privatisation de La Poste doit être abandonné et le réseau de bureaux de poste développé afin de garantir un véritable service public postal de proximité.
2 – Politiques salariales et revenus : améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités
Les exigences des actionnaires se sont aussi traduites par une redistribution des richesses privilégiant le versement de dividendes au détriment des salaires et de l’investissement. En 1982, les dividendes représentaient 3,2 % de la valeur ajoutée soit 4,4 % de la masse salariale ; en 2007 ils représentent 8,1 % de la valeur ajoutée soit 12,4 % de la masse salariale.
Comment les ménages pourront-ils réussir à boucler les fins de mois alors que le temps partiel imposé reste une réalité pour beaucoup, notamment pour les plus bas salaires ?
Dans les branches, les entreprises, les fonctions publiques, les négociations salariales doivent assurer au moins un maintien du pouvoir d’achat et une réduction des inégalités.
Les allégements de cotisations sociales doivent être conditionnés à la conclusion d’accords salariaux.
Dans l’éducation les enseignants dénoncent la multiplication des heures supplémentaires et primes qui mettent à mal le travail d’équipe et qui favorisent la division, ignorent le fonctionnement réel des écoles et établissements et apparaissent comme une façon perverse de consacrer la dégradation de notre pouvoir d’achat.
Les retraités exigent une revalorisation conséquente des pensions.
3- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat
Il est de la responsabilité de l’Etat et de l’Union Européenne de décider de politiques d’interventions publiques coordonnées favorisant une relance économique. Celles-ci doivent viser à la fois :
– Une relance par la consommation en améliorant le pouvoir d’achat, en priorité des revenus les plus modestes parmi lesquels de nombreux salariés, demandeurs d’emploi, retraités et bénéficiaires de minima sociaux.
– Une politique de développement de logement social à la hauteur de l’urgence, un encadrement des loyers et un accès au crédit dans des conditions excluant les taux usuraires.
– Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et solidaire
– Des investissements ciblés, en particulier en matière d’infrastructures, d’équipements publics et de services publics, en favorisant la recherche, le développement, l’éducation et la formation.
Les investissements publics et privés doivent notamment être orientés en faveur d’une économie du développement durable mettant en œuvre les principes adoptés au Grenelle de l’Environnement.
– Toute aide accordée à une entreprise doit être ciblée et faire l’objet de contreparties. Elle doit être conditionnée à des exigences sociales, en particulier en matière d’emploi. Elle doit faire l’objet d’une information et d’un avis préalable des élus représentant les salariés. Dans le cas spécifique du secteur bancaire, l’utilisation des aides publiques doit donner lieu à un contrôle direct par l’Etat.
4 – Préserver et améliorer les garanties collectives
Les conditions de vie et de travail pour les salariés des secteurs privé et public, passent par l’amélioration du cadre collectif. C’est pourquoi il faut :
· abroger les dispositifs légaux qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail
· retirer la proposition de loi sur le travail du dimanche.
· respecter le dialogue social sur tous les projets et propositions de loi qui touchent à la réglementation du travail.
· face à la révision générale des politiques publiques (RGPP), mettre en œuvre des réformes porteuses de progrès social.
· retirer tous les projets de lois concernant la mobilité des personnels de la fonction publique, qui vont favoriser les nominations complaisantes, et dégrader encore un peu plus le paritarisme local.
5 – Réglementer la sphère financière internationale
Cette réglementation doit mettre un terme à la spéculation, aux paradis fiscaux, à l’opacité du système financier international et encadrer les mouvements de capitaux. L’Union Européenne doit être au premier plan pour l’exiger.
Il faut aussi imposer le respect des droits fondamentaux et sociaux et des normes internationales de l’OIT dans tous les échanges internationaux. L’aide publique au développement doit être maintenue et améliorée. C’est ce que demande le mouvement syndical international.