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Le Brésil a besoin d´un Hugo Chavez

par Eduardo Guimaraes

Publie le vendredi 3 février 2012 par Eduardo Guimaraes - Open-Publishing
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Le massacre des habitants de Pinheirinho par la police de Sao Paulo

(NDT : Le 22 janvier, à la suite d´une sentence en faveur d´une société immobilière, la police du gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckhim (de droite) a vidé de ses habitants la favela de Pinheirinho. 2 000 policiers anti-émeute, lourdement armés, soutenus par des hélicoptères ont pourchassé les 6000 habitants. Au moins trois personnes ont été assassinées par les forces de sécurité, dont un enfant.)

Pour tous ceux qui se sont émus face au martyre de milliers de familles agressées violemment par l´Etat brésilien, la gifle administrée hier soir (1 février) par TV Globo et par son agent Geraldo Alckmin a été particulièrement dure.

On peut imaginer ce que les familles massacrées par le bourreau qui dirige Sao Paulo au service d´une poignée de milliardaires auront éprouvé en le voyant de nouveau exposer son concept de la démocratie à la télé.

Il est impératif de réfléchir sur le fait que si quelque chose n´existe pas au Brésil, c´est la démocratie. Comment pourrait être démocratique l´expulsion à coups de bombes de milliers d´hommes, de femmes et d´enfants et de personnes âgées pour le bénéfice exclusif d’une entreprise privée ?

Le gouverneur de São Paulo aurait pu avoir la décence de dire que le capitalisme est ainsi fait, que c´est un système économique dans lequel, comme le dit son nom, le capital prévaut au détriment de l´être humain et que ce n´est pas sa faute su le Brésil a choisi de vivre sous un tel système.

Alckmin confond régime politique et système économique. En démocratie c´est la majorité qui prévaut, et non la minorité. Dans une démocratie, ce sont beaucoup de personnes qui décident ; sous le capitalisme quelques personnes seulement prennent des décisions auxquelles tous doivent obéir.

Que l´État lance des troupes pour arracher violemment des milliers de personnes de leurs maisons et les jeter ensuite à la rue ou dans des abris immondes pour le profit d´un groupe de richissimes qui ne rempliraient pas un ascenseur est tout simplement le résultat du capitalisme, pas de la démocratie.

« Ah, mais nous ne faisons qu´appliquer la loi ! » Même cela est faux : Il y avait conflit entre les instances juridiques (étatique de Sao Paulo et fédérale). Et si le pouvoir judiciaire n’est pas en mesure de comprendre que la démocratie ne peut servir l’intérêt de quelques uns qui massacrent beaucoup, c´est qu´elle n’est pas démocratique. C´est la deuxième fois sur une courte période qu´Alckmin associe la démocratie aux actions violentes de la Police Militaire, alors que le paradigme principal de la démocratie est de substituer la violence par le dialogue.

C´est une une gifle à la démocratie qu´un téléjournal national diffuse le mensonge absurde selon lequel les résidents auraient été poussés par les dirigeants à rester sur place le jour de l’expulsion. Des centaines de sinistrés ont témoigné par écrit, ont signé leurs déclarations, et aucun n’a fait état d´une telle chose.

Donc nous avons d´un côté des milliers de personnes avec nom, prénom et image expliquant qu´il n´ont pas tenté de résister sous l´emprise de quelque dirigeant mais pour la simple raison qu´il ne disposaient pas d´autre endroit pour vivre ; et de l´autre l´enregistrement d´un anonyme, sans visage et qui peut être falsifié.

Nous avons un homme sans personnalité qui déclare qu´auparavant les sinistrés vivaient dans des logements précaires et que maintenant ils vivent dans des logements dignes, et une télévision qui diffuse ces propos sans le moindre scrupule, sans montrer que c´est à présent qu´ils vivent dans des logements de fortune, pour ne pas dire plus.

Qui défendra ce peuple ? Les médias inventent, mentent, déforment, omettent et pas un seul politique de poids (auquel on ne pourrait refuser un espace d´expression) pour démasquer une escroquerie qui ne résisterait pas à trente secondes de contradiction.

Le peuple brésilien qui vit en grande partie dans des conditions un peu meilleures que celles que connaissaient les sinistrés de Pinheirinho avant d´être jetés à la rue, se retrouve sans défense face á la furie du capitalisme sauvage.

Ce pays a besoin d´un leader fait de chair, d´os et de sang dans les veines et qui soit capable de s´indigner devant cette honte, devant ce crime de lèse-humanité qu´est la nouvelle classe de « démocratie » de Geraldo Alckmin.

Le Brésil a besoin d´un Hugo Chávez.

Source : Blog da Cidadanía de Eduardo Guimaraes

http://www.blogcidadania.com.br/2012/02/brasil-precisa-de-um-hugo-chavez/

Traduction du portugais : Thierry Deronne

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1916&lang=es

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