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Le Conseil National nous remobilise pour voter Ségolène ...

Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing
14 commentaires

Le rapport du camarade Dartigolles est un peu court pour justifier la défaite ,et notre assemblée de section n’a débattu pendant 2 heures, avec 34 intervenants sur une centaine de présents pour 400 adhérents, que sur le choix de voter Ségolène pour battre le futur "furher" Sarko 1er.

Pas un seul mot sur la stratégie de la bourgeoisie depuis deux ans pour nous éliminer du jeu électoral en faisant la promotion du bi-partisme.Pas un mot sur les divergences entre les Pro MGB et les Pro-Bové qui ont divisé notre section .

L’urgence,toujours l’urgence électoral qui occupe les camarades dans la pratique pour vendre l’huma,distribuer les tracts,aller au porte à porte,organiser un meeting face au danger du nouveau dictateur qui se profile à l’horizon le 6 Mai si nous ne votons pas Ségolène .Toutes ces questions sont remis à plus tard après les législatives pour sauver le groupe parlementaire avec l’aide du PS .

On ne peut que faire ça pour le moment avec une super-manif le 1er Mai anti-Sarko .J’ai proposé une super manif des communistes et sympathisants amis de notre parti par dizaines de milliers à Paris et dans les grandes villes pour montrer à la population que nous ne sommes pas "morts" ou dans le coma irréversible.Dartigolles et le conseil national n’ont même pas pris une décision pour démontrer au peuple et à la droite que nous sommes toujours mobilisés contre le capitalisme . On est obligé de continuer la campagne électorale pour Ségolène,puis les législatives,puis les municipales que Sarko 1er avancera au mois d’octobre pour profiter de sa victoire à plus de 50 % et quelques.

Ce jeu continuel du militant de base n’est pas productif,mais nous continuons sans chercher d’autres moyens pour mobiliser le peuple contre le capitalisme comme des actions plus spectaculaires contre les PDG du CAC40,contre les médias valettisés par Sarko 1er,contre les institutions de la 5ème république type préfecture,CSA,Conseil constitutionnel,Palais de l’élysée monarchisé,contre les privilègiés de la république qui s’offrent des indemnités hors du commun alors que 80 % du peuple vit avec moins de 2000 euros.

Pendant ce temps nos élites préparent tranquillement les réformes que Sarko 1er va mettre en place pour soumettre la France au régime du pain sec et à l’eau dés que les législatives seront passées et les municipales. Bien sûr ,au début pour ne pas perdre les municipales,Sarko 1er donnera quelques miettes au pauvres pour qu’ils se prosternent devant lui électoralement .

Puis une fois installés tous ses copains et coquins au gouvernement,au palais bourbon et dans le maximum de villes possible, Sarko 1er commencera sa politique de soumission de la france aux anglo-saxons capitalistes,privatisera à tour de bras ce qui reste dans la santé,l’énergie,l’éducation etc ...comme le Père ELSTINE en Russie après la chûte de l’URSS dans les années 90.Les requins - copains se serviront pratiquement gratuitement et le peuple anesthésié se paupèrisera à la vitesse grand V,contrôlé par la milice policière embrigadée avec de nombreux "gros bras" pour faire peur .Voilà ce qui nous attend si nous ne réagissons pas très vite par tous les moyens disponibles pour vaincre cette bourgeoisie à l’offensive.

Sommes-nous conscients du drame qui se prépare ? Dartigolles ,le congrès extraordinaire après les vacances sera un congrès de "résistance" si Sarko 1er nous en laisse le temps .

L’heure n’est pas "au bla-bla",il est à la confrontation musclée pour empêcher le Néo-Fascisme de s’installer en France ..........Il est urgent de se préparer à cette confrontation avec le peuple mobilisé pour un passage plus ou moins pacifique au Vrai Socialisme vers la socièté communiste ........

Bernard SARTON,Section d’Aubagne

Messages

  • ..Il est urgent de se préparer à cette confrontation avec le peuple mobilisé pour un passage plus ou moins pacifique au Vrai Socialisme vers la socièté communiste ..

    Stupéfiant, qui est ton fournisseur ?

    Claude (coco massicois)

  • C’est ça, votez Blanc, nul ou abstenez vous et ouvrez grand la porte a sarko ! comme ça vous n’aurez même plus le net pour exister :)

  • J’estime avoir simplement fait ce que ma conscience m’a dicté en prenant toute ma part à cette campagne… Je n’en fais pas un plat, et je n’estime pas que cela m’autorise à me poser en donneur de leçons, même si j’ai fait part ici de mon sentiment.

    Mais je veux dire que lire quotidiennement la leçon que vient nous administrer quelqu’un qui nous a déclaré s’être « rallié à la candidature MGB après coup », qu’il lui a fallu pour cela « les déclarations Anti-Castro de Bové et anti-PCF de Onfray »… ça commence à me gonfler !!!

    Des incantations du genre :

    Camarades donnons notre opinion et retroussons nos manches pour un PCF à la hauteur des exigences actuelles pour abattre le capitalisme. Créons partout des comités révolutionnaires…

    Il est urgent de se préparer à cette confrontation avec le peuple mobilisé pour un passage plus ou moins pacifique au Vrai Socialisme vers la société communiste

    ...probablement directement pompées dans les mémoires de Maurice Thorez ne sont pas de nature à faire avancer le débat nécessaire que les communistes ne manqueront pas de mener le moment venu.

    Excusez-moi camarades si je m’emporte, mais je trouve que les militants qui se sont dépensés sans compter, qui ont subi suffisamment de coups tordus de la part d’amis ou prétendus tels depuis des mois, méritent mieux aujourd’hui que ces conseils éclairés de révolutionnaires à la mie de pain !

    Francis de Quincy

  • Entierement d accord avec toi Francis ces théoriciens de pacotilles et autre donneurs de lecon me gonflent aussi au plus haut point.

    Et il n est qu a relire les posts de Sarton de decembre pour voir quelle girouette il est et que son seul combat est de porter des coups au PCF et a ses militants ....

    On a autre chose a faire que de ressacer ces chiméres de la veille du matin du grand soir ......

    Christian Forgeot Vitry 94

    • Les coups au PCf c’est plutôt toi qui les porte par ta diatribe permanente contre les communistes qui ne partagent pas ton analyse "stalinienne" de suiviste MGB.Je respecte tous les adhérents,quelque soient leur analyse politique, et j’entends sans complexe ceux qui veulent absolument qu’on vote Ségolène pour empêcher le nouveau Furher Sarko 1er de gagner.Mais tu ne m’empêcheras pas de critiquer la Direction qui nous a amené à ce score calamiteux.Sûrement que MGB était une bonne candidate et je l’ai défendu contre ceux qui pensaient qu’elle ne faisait pas le poids avec sa simplicité et sa gentillesse .Mon ralliement à notre candidate n’est pas "béat d’admiration" et depuis que je milite je n’ai fait que voter communiste sauf une fois en 81 pour Mitterrand,ce que je regrette amèrement .Krivine ,avec qui j’ai milité à la jeunesse communiste ,appelle comme par hasard à voter Ségolène.Après une campagne anti-socialiste avec Besancenot,son ancien attaché parlementaire européen,le voilà prêt à se recycler au PS comme bien d’autres avant lui .Cela ne m’étonne pas car il pense qu’il n’a pas d’avenir politique en s’unissant avec nous .Beaucoup de militants de la LCR doivent en prendre un coup dans la réflexion révolutionnaire.Alors le vote Ségolène c’est inutile et facteur de désillusion .Mais je n’empêcherai pas les camarades de le faire s’ils en sont convaincus .Chacun est libre de ses choix .

      Par contre le 1er Mai je serai présent car la seule réalité politique qui compte c’est le mouvement social et la révolte des salariés contre le capitalisme dévastateur .
      Je reste persuadé que nous devons être plus "radicaux" dans nos actions contre le pouvoir de la bourgeoisie et je ne crois pas que Thorez est ma tasse de thé .Castro me parait plus digne de foi dans la stratégie de combat contre le pouvoir dominant .Cela étant dit nous préparerons le congrès ensemble malgré nos votes diffèrents.Si tes idées de complet accord avec cette direction gagnent la majorité des adhérents,sache que je ne quitterai pas ce parti pour essayer qu’il devienne un outil performant pour la gagne pour les interêts du peuple .

      Salut fraternel quand même..........

      bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Dans le cadre de l’analyse des résultats des élections, Je me permets de vous suggérer la lecture d’un document récent de prospective politico-sociologique élaboré pour le ministère de la défense de Grande Bretagne. Outre l’intérêt majeur de voir comment ces braves gens essaient de fabriquer l’avenir en recensant un certain nombre d’évolutions possibles et en essayant de choisir un chemin parmi les différents possibles en provoquant des situations menant à des enchaînements qu’ ils souhaitent , on trouve page 80 du dit document ,dans l’ analyse des risques à envisager pour le système capitaliste, le passage suivant : lien

    « The Middle Class Proletariat »

    « The middle classes could become a revolutionary class, taking the role envisaged for the
    proletariat by Marx. The globalization of labour markets and reducing levels of national
    welfare provision and employment could reduce peoples’ attachment to particular states.
    The growing gap between themselves and a small number of highly visible super-rich
    individuals might fuel disillusion with meritocracy, while the growing urban under-classes
    are likely to pose an increasing threat to social order and stability, as the burden of
    acquired debt and the failure of pension provision begins to bite. Faced by these twin
    challenges, the world’s middle-classes might unite, using access to knowledge, resources
    and skills to shape transnational processes in their own class interest. »

    Je traduis :

    « Les classes moyennes ( Ingénieurs, techniciens, chercheurs) pourraient devenir une classe révolutionnaire, prenant le rôle envisagé pour le prolétariat par Marx. La globalisation des marchés du travail et la réduction des niveaux de protection sociale et d’ emploi pourraient réduire leur niveau d’ attachement aux états nationaux . L’ écart croissant entre leur situation sociale et celle d’ un petit nombre d’individus hyper riches peut nourrir une désillusion vis à vis de la méritocratie, alors que que la croissance du sous-prolétariat urbain va certainement poser des problèmes croissants à l’ordre social et à la stabilité , du fait que le problème de leur endettement et l’assèchement des réserves pour leurs retraites commencent à les mordre. Face à ces deux challenges, les classes moyennes pourraient s’ unir, utilisant leur accès au savoir, aux ressources et leurs compétences pour modeler le processus d’ internationalisation dans leur propre intérêt de classe. »

    Je suggère (tout en étant sûr de me faire lapider si j’étais à portée de vue) de réviser une certaine lecture historique marxiste qui confond classes révoltée (les esclaves, les paysans du 18ème siècle, les ouvriers du 20ème siècle) et les classes révolutionaires, c-à-d celles qui sont en mesure de prendre durablement le pouvoir et d’organiser la société autour de leurs intérêts (les chefs de guerre devenus féodaux à la fin de l’empire romain, les bourgeois à la révolution française, les cadres salariés demain... et d’ hier dans les sociétés qui se réclamaient du socialisme). Dès que l’on a compris cela, le rôle d’un parti qui se dit révolutionnaire pourrait être de briser cette spirale infernale de la recherche de domination héritée de notre fond animal (ce type de société de classe existe déja chez les chimpanzés - voir les analyse antropologiques récentes-) et de bâtir un projet de société avec ceux que l’histoire portera au pouvoir un jour ou l’autre, mais sur une base autre que des rapports dominants/dominés .

    • Cher Camarade d’Outre-manche,

      Je n’ai pas beaucoup fréquenté les chimpanzés dans ma vie, mais je connais suffisamment la paysannerie pauvre (dont je suis issu par mon milieu familial) et la petite bourgeoisie des chercheurs – techniciens – cadres à laquelle mon statut ma rattache, pour savoir que la paupérisation de celle-ci la rapproche objectivement de la classe ouvrière.

      Etre révolutionnaire aujourd’hui ne peut se concevoir sans avoir intégré cette réalité de notre temps : tu ne seras donc pas lapidé, même à distance !...

      En toute modestie, tu me permettras d’y voir davantage la marque de l’analyse marxiste de la société dans laquelle nous vivons plutôt que d’une quelconque démarche anthropologique…

      Francis de Quincy

    • C’est ça sauf qu’ il faut opérer un renversement dialectique entre les causes et les effets : En quelque sorte, pour caricaturer, l’appropriation privée et le division de la société en classes sociales, a précédé l’apparition de l’ homo sapiens en tant qu’ espèce distincte et la sélection darwinienne à modelé son cerveau sur cette base. Ceci peut être considéré comme un acquis scientifique récent. Si on comprend cela, on comprend ce qui c’ est passé dans les ex pays dits socialistes et on l’ intègre dans ses raisonnements.

      Pendant que j’y suis, juste une suggestion pour les 5 ans qui viennent . Nous allons probablement traverser une grave crise économique, probablement plus grave que celle de 1929. L’ économie de la fuite en avant dans l’ endettement est en train de se faire rattraper par les défauts de paiement des endettés. Ne craignez vous pas qu’ il se passe (en France ou ailleurs ) ce qui s’ était passé en Allemagne en 1933 ? Comment envisagez vous de gérer cette éventualité ?

  • ""L’heure n’est pas "au bla-bla",il est à la confrontation musclée pour empêcher le Néo-Fascisme de s’installer en France ..........Il est urgent de se préparer à cette confrontation avec le peuple mobilisé pour un passage plus ou moins pacifique au Vrai Socialisme vers la socièté communiste ........

    Bernard SARTON,Section d’Aubagne ""

    salut Bernard ,

    Alors comme ça à Aubagne , vous avez reçu en premier , les caisses de Kalachs et leurs munitions , avec quelques lances roquettes pour armer le peuple , ou bien simplement quelques flingues pour refaire A D ?

    dis nous le vite , les vacances approchent , et si les armes sont là , il va falloir annuler les réservations au camping !

    claude de Toulouse .

  • « L’identité PCF », ça ne pourra jamais être le Gauchisme !... Il y a trop d’efforts politiques d’un Siècle pour ne pas en rester à « La Maladie Infantile » !... Ces efforts ont produit une Culture, mais surtout ils doivent être poursuivis... Car rien n’était acquis au Parti ni sa force ni sa faiblesse…

    Salut à Claude de Massy, que peut-être je connais...

    Aubert .

  • Bonjour

    Bernard Sarton semble penser qu’une candidature unitaire était possible. Je ne le crois pas, du moins pas dans les conditions que nous avons connus entre l’été et l’hiver 2006. Il ne faut pas être naïf et nous l’avons été en ne voulant pas voir que certains des mouvements qui se mettaient en avant dans le CUAL n’avaient fait un bout de chemin avec nous que par intérêt structurel (se servir du PCF comme structure déjà existante et bien que faiblissante pour compenser leur absence de structure, une technique de recyclage en quelque sorte). Finallement, il a rejoint tardivement la dynamique Buffet (laquelle dynamique est restée limitée par le vote utile, l’anticommunisme médiatique et la difficile lisibilité de notre démarche), ce n’est pas rien et même si l’on peut reprocher à beaucoup d’élus la même lenteur, on ne peut pas leur faire le même reproche que celui que l’on peut faire à Zarka par exemple qui continue encore à parler au CN alors qu’il a fait campagne pour Bové !

    Pour ce qui concerne la décision de voter pour Ségolène et l’appel du CN à voter dans ce sens. C’est ce que moi je ferai mais je ne juge personne et je peux comprendre la réaction de certains camarades qui veulent s’abstenir ou voter blanc. Par contre la remobilisation des communistes pour voter Ségolène ne doit pas nous faire oublier que le combat continue pour défendre nos idées.

    La question de maintenant, c’est quel choix devons-nous faire pour sortir de cette impasse ? S’il ne faut pas tourner le dos à la stratégie "unitaire" (à moins de se contenter d’une simple fonction tribunicienne qui passe de Laguiller à Besancenot), il ne faut pas non plus choisir de travailler avec tout et n’importe qui (surtout quand ce "tout" était "tout sauf le PCF").

    Le PCF perd progressivement son électorat mais reste une vraie force militante (les meetings l’ont prouvé) et si ses militants restent attachés à ces 4 principes, alors "tout est possible" (sans paraphraser "l’Affreux") :
     on assume et on revendique l’héritage historique du PCF avec ce droit d’inventaire qui permet de faire la part des choses entre les ombres et les lumières.
     on assume l’identité communiste (on ne sera pas plus "lisible" en reniant nos couleurs comme on le fait trop et encore moins en se noyant dans un conglomérat "mouvementiste" ou dans un NPC- nouveau parti communiste- cher à Robert Hue qui ne serait qu’une pâle copie de l’ancien ou un ravalement de façade).
     on poursuit le travail à la base pour se rassembler comme les adhésions nouvelles et le retours d’anciens camarades en offre la perspective et on va vers les autres comme le PCF l’a toujours fait et surtout on cesse de perdre du temps avec des analyses d’appareil fastidieuses et stéréotypées comme celle d’Olivier Dartigolle dont j’apprécie le sérieux mais pas la sécheresse administrative.
     on garde le cap d’une radicalité constructive (ni parti protestataire, ni parti réformiste) et si l’on garde la main tandue, on ne se met ni à la remorque de Besancenot, ni à celle de Royal et surtout, on arrête de croire que cela va de soi et que les électeurs connaissent notre spécificité : en ce sens un vrai travail de longue haleine (et pas en période électorale ou la médiatisation empêche toute explication) est nécessaire pour faire connaître le PCF d’aujourd’hui.

    Si les militants gardent ce cap et veulent continuer d’être communiste en assumant cela sans chercher à suivre le sens du vent mais en étant seulement "eux-mêmes", alors l’avenir n’est pas si sombre. Si les "rénovateurs" à la sauce Braouezec, Asensi et Perreux (qui ne rénovent rien à part leur stratégie de recyclage), les tenants de la sociale-démocratie veulent des têtes, qu’ils commencent pas les leurs, eux qui n’ont pas voulu respecter le vote majoritaire des adhérents et se sont offerts le luxe de la critique ouverte et contre-productive alors que le combat était difficile et que ce n’était pas le moment ; si ces camarades veulent voler vers d’autres horizons, qu’ils le disent et le fassent et que l’on ne les en empêche pas. il est temps que certains tirent les conséquences de leurs actes et ce n’est pas à la majorité de se dissoudre. Car avant de demander des comptes à Marie George Buffet, ils doivent d’abord se demander quelle est leur responsabilité propre.

    Si demain j’adhère à ce parti, je veux qu’il soit d’abord lui-même, qu’il rassemble bien sûr mais qu’il ne tourne pas en rond. J’attends beaucoup d’un Congrès extraordinaire pour savoir dans quel PCF je pourrai trouver ma place.

    Je ne regrette rien de ce combat électoral et j’approuve la campagne menée par Marie George. Et ce n’est pas parce que l’on est pas entendu aujourd’hui que l’on a obligatoirement tort. Les Communistes sont des gens formidables car ils ne jettent pas l’éponge malgré tout ce qu’ils se prennent dans la figure. C’est ce militantisme franc, digne et courageux que j’admire chez eux. Les opportunistes, les tièdes, les suivistes, les carriéristes, les libéraux, les bobos, les gogos, les arriviste n’ont pour moi aucune valeur et je les vois et les entends bien plus chez les détracteurs du PCF (de gauche comme de droite) que dans ce parti. Croire encore que tout est possible quand tout le monde vous dit le contraire, c’est cela l’espoir et c’est le moteur de la vie.

    BIBI (33)

  • Communisme ou stalinisme

    "Le mort continue à peser sur le vivant" aurait dit Marx, et le stalinisme, bien que désormais il soit depuis longtemps un "chien mort" continue à laisser sa charge négative sur la refondation du communisme et de la gauche anticapitaliste.

    C’est la raison pour laquelle il faut continuer à en analyser les racines et à dénoncer les dégâts qu’il a causés au mouvement ouvrier et à la recherche de construction d’une société alternative au capitalisme.

  • Hors du stalinisme. Pour le communisme

    "Oublier Staline", une tentation toujours présente. Mais, si nous voulons changer le monde, tout refoulement est interdit.

    de Rina Gagliardi

    En 1967, l’Agence NOVOSTI diffusa en Italie une publication de propagande explicite, ayant pour titre L’Union Soviétique. Une petite encyclopédie : un petit livre "naturellement" hagiographique, plein de chiffres et de pourcentages sur l’industrie, l’agriculture et, plus en général, des résultats d’une société désormais acheminée sur la route "de la construction du communisme". La chose la plus singulière de ce texte est qu’un nom y manque complètement : celui de Staline. L’histoire de l’U.R.S.S. - voire de la Russie - y est reconstruite avec une certaine ampleur (à partir du Vème siècle av.J.C. jusqu’à Pierre-le-Grand, de Mikhaïl Lomonosov, fondateur de la première université, jusqu’à la naissance des premières organisations ouvrières), jusqu’à la Révolution d’Octobre. Mais le seul personnage qui y soit nommé est celui de Lénine, puis on passe directement de 1917 au 33ème Congrès du PCUS. Aucune trace de Josif Vissarionovic Dzugasvili, à aucun sujet.

    Un refoulement si éclatant qu’il semble incroyable. Un exemple plutôt maladroit, pourrait-on ajouter, de réécriture de l’histoire par effacement, sinistre technique de type stalinien (immortalisée par Orwell dans son célèbre 1984). Ce refoulement nous livre toutefois un indice intéressant d’une tendance répandue, dans des formes différentes, à l’Est comme à l’Ouest : oublier Staline et le stalinisme. Regarder toute une période historique avec la sensation concentrée, et bien sûr angoissée, d’une "grande et terrible" époque pendant laquelle, comme l’écrivit l’historien américain Stephen Cohen, "une montagne d’énormes réalisations" coexista avec "une montagne de délits inouïs”. Mais s’arrêter là, justement. Chercher secours dans la catégorie de l’"accident historique", fût-il de dimensions importantes, revenir à la fatidique devise de Croce du heri dicebamus. Et surtout résister à l’interrogation de fond : celle du pourquoi et celle du comment tout cela a été possible.

    La réponse "négationniste"

    Les racines du refoulement sont donc très claires et vont au delà de toute recherche historique et politique, même minutieuse, complexe et exigeante. Si la plus grande tentative du XXème siècle de changer une société dans la direction du socialisme s’est terminée, comme elle s’est terminée, par une immense tragédie et par une féroce et sanguinaire dictature, qu’est-ce qui nous garantit qu’il ne s’agisse pas là de l’issue obligée de n’importe quelle transformation révolutionnaire ? Comment redonner à nos mots-clefs - le socialisme, le communisme - le sens qui leur est propre, c’est-à-dire celui d’un grand projet de libération des femmes et des hommes, en les arrachant par une secousse conceptuelle violente, secousse de valeurs et secousse historique, de leurs réalisations concrètes sur cette terre ?

    A ces dures questions, comme nous le savons très bien, une grande partie du mouvement communiste (tout le groupe dirigeant du PCI, par exemple) a répondu en amplifiant le processus de refoulement au-delà de ses limites : c’est-à-dire en statuant que le "mal" était tel déjà dans sa racine et jusque dans ses prémisses. Un siècle et demi d’histoire était ainsi banalisé comme erreur ( "illusion", a dit Furet) et même Staline, dans un sens bien précis, justifié dans ses crimes - en tant que seul interprète autorisé, historiquement légitimé, d’un mouvement, le mouvement communiste, aveugle et auto-trompeur par sa nature même. Vice-versa et parallèlement, le capitalisme et son idéologie spécifique, le libéralisme dans toutes ses acceptions, devenaient le seul horizon possible de l’histoire et de la société - tout juste avec quelques corrections, quelques interventions modestes de la politique.

    Nous remarquons, encore, que cette énorme "reconversion" politique et idéologique s’est vérifiée non pas à la moitié des années 50 quand le voile sur la période stalinienne commençait à se soulever et même pas à la fin des années 60, pendant la longue agonie brejnévienne, mais juste avant la fin de l’Union Soviétique, devenue désormais son propre fantôme. Le PCI fut capable de dépasser le traumatisme du XXème Congrès et du rapport Kroutchev en tant que porteur d’une expérience propre, originale, relativement autonome de la culture politique du stalinisme. En revanche, il ne survécut pas à la chute du mur de Berlin et au moment où le drapeau rouge fut baissé des flèches du Kremlin, parce qu’il avait perdu désormais son identité révolutionnaire, sa raison d’être. Là aussi, il s’agit d’une donnée restée presque inexpliquée, ou peu creusée, dans la discussion de ces dernières années.

    Le stalinisme de Staline

    C’est donc entièrement à nous - aux nouveaux communistes du XXIème siècle, à tous ceux qui ne renoncent pas au projet de la "Grande Réforme du Monde" - d’assumer le poids d’un bilan critique, la tentative d’une véritable mise à plat. Sur Staline, avant tout, et sur le "stalinisme de Staline", aucun justificationisme n’est admissible - surtout si l’on est intéressé, comme nous le sommes de façon vitale, à l’avenir du socialisme.

    "Sous la dictature de Staline", a écrit Aldo Agosti," le processus révolutionnaire a été déformé et défiguré à tel point que le patrimoine d’idées et de valeurs qui avait été à la base de la révolution d’Octobre a été rendu méconnaissable. Le dommage causé à l’image du socialisme, à sa force d’expansion, à sa valeur d’alternative historique pour l’humanité, a été incalculable". Il est vrai : le tyran géorgien hérita, à la mort de Lénine, d’une sorte de mission impossible. La révolution européenne, et surtout celle de lAllemagne, avaient été défaites, noyées dans le sang : la jeune république soviétique où Lénine avait opéré son "forçage" révolutionnaire sur la base de la prévision d’une catastrophe imminente du capitalisme et d’une prolongation indéfinie du conflit mondial, se retrouvait seule - sans amis ni alliés, entourée en revanche d’ennemis internes et externes. Une fois sortie avec succès de cette immense épreuve, elle emprunta le chemin de l’industrialisation accélérée, de la collectivisation forcée de l’agriculture, du dépassement du sous-développement économique : de "maillon faible de la chaîne"impérialiste, la Russie devenait le siège d’élection d’une autre expérience impossible, la construction du socialisme "dans un seul Pays" .

    L’hyper puissance du parti

    Les racines de ce qui a été appelé stalinisme se trouvent avant tout ici, dans le modèle de développement qui a eu le dessus après les grands débats des années 20. En un gigantisme économique concentré surtout sur la croissance quantitative (l’acier, l’industrie de base, l’énergie), sur l’obsession, d’ailleurs logique, de la planification centralisée (les plans quinquennaux), sur une modernisation qui a compromis tout rapport équilibré entre la ville et la campagne.

    Les résultats, mais surtout les coûts payés pour cette véritable "révolution d’en haut" furent d’une portée énorme. Il suffit de citer les chiffres du premier plan quinquennal, 1929 : ils prévoyaient une croissance de la production industrielle de 180%, de l’agriculture de 55%, du PIB de 103%. Des chiffres qui ne furent atteints que partiellement, mais qui restent un exemple de "titanisme" rarement atteint dans un laps de temps si court. Il suffit de s’arrêter aux chiffres approximatifs de la dramatique guerre civile qui se déroula dans les campagnes jusqu’au début des années 30 : plus de 5 millions de paysans déportés, famines, maladies, déplacement forcé vers les villes.

    Les bases structurelles de l’URSS et de la Russie, qui allait devenir une grande puissance économique mondiale, changeaient radicalement.

    Mais les changements, dus à l’époque du système économique entraînèrent ceux du système politique : le parti unique, au long de ce processus et de cette répression gigantesque, devint de plus en plus totalisant, jusqu’à se juxtaposer complètement à l’état et à la source unique du pouvoir. Le parti contrôlait tout, des choix à l’organisation de la culture, la vie politique d’en haut comme celle d’en bas, la vie au quotidien et le sort de chacun. Le parti dictait les plans quinquennaux et contraignait le musicien Prokofiev à réécrire sa Katerina Ismailova selon des critères plus "populaires" et moins avant-gardistes. Le parti dirigeait un développement colossal de l’instruction, de la santé, de l’émancipation de la femme, mais uniformisait tout aux paradigmes du marxisme-léninisme, une doctrine systémique qui aurait donné la chair de poule à Lénine lui-même, un penseur d’un pragmatisme extraordinairement aigu.

    Le parti était son chef, Jozif Vissarionovic Dzugasvili dit Staline, qui transforma toutes les indications léninistes de propositions contingentes en dogmes ossifiés, d’ "états de nécessité" en sempiternels principes. Par le Manuel d’histoire du parti communiste bolchevique, instrument de formation de base pour au moins trois générations de communistes, Staline fit de lui-même un point de repère théorique indiscutable. Prélude aux tueries des années 30 (le mystérieux cas Kirov, l’assassinat de Trotsky au Mexique en 1940) et aux grandes purges de 38, pendant lesquelles furent assassinés tous les grands protagonistes politiques, intellectuels et militaires de la révolution d’Octobre, de Boukharine au général Tukhacewski. Un nombre exorbitant de communistes fut contraint aux "aveux", à la torture, à l’humiliation d’eux-mêmes, à la mort. Et un nombre incalculable de citoyens fut contraint à une vie indigne de ce nom.

    Un héritage dramatique

    Mais combien a pesé la culture politique du stalinisme dans l’histoire des communistes du XXème siècle ? Evidemment beaucoup. Comment aurait-il pu en être autrement, L’Union Soviétique a été, forcément, pendant 70 ans, le repère des communistes (mais aussi de nombre de socialistes, travaillistes, démocrates) : elle était la preuve concrète qu’on pouvait aller au-delà du capitalisme et même avec des résultats de premier ordre. Et, avec la victoire de Stalingrad et le tribut de sang et de sacrifice payé à la lutte contre les armées allemandes, il était aussi et surtout le pays auquel l’Occident tout entier devait d’avoir été sauvé de la barbarie nazie. Quels autres modèles étaient disponibles, reconnaissables, utilisables ? Il y avait, c’est vrai, heureusement, la voie italienne vers le socialisme, avec laquelle Togliatti construisit un parti "nouveau", de masse, assez différent du modèle soviétique.

    Mais Togliatti lui-même n’arriva pas à aller au-delà de l’idée d’un camp socialiste, par rapport auquel une grande autonomie était de mise mais dont la croissance, même contradictoire, demeurait en tant que garantie objective de sa propre position stratégique : la preuve du fait que les communistes avec tous leur distinguo et toutes leurs spécificités nationales, étaient du bon côté de la barricade de l’histoire. Il y avait certes la Chine de Mao qui, pendant plusieurs années, expérimenta un équilibre différent entre industrialisation et agriculture - en allant jusqu’à l’audace de la révolution culturelle qui mettait en discussion la division sociale des rôles, le rapport entre travail manuel et travail intellectuel, la centralité absolue du "Quartier Général". Mais elle était physiquement et culturellement lointaine - et surtout elle n’apparut jamais comme une expérience "gagnante". Il y avait Cuba, avec sa révolution spéciale et autochtone - mais qui rentra bientôt dans l’orbite du système soviétique. Pour toutes ces raisons et pour beaucoup d’autres, la culture politique du stalinisme été forte, rayonnante et enracinée.

    Les nombreux stalinismes

    La vérité est que peut-être, tandis que le "stalinisme" est une abstraction difficile à motiver, en-dehors du contexte historique et politique où il murit, il y a eu (et il y a) en revanche plusieurs "stalinismes". Il y a le stalinisme de qui, comme de vastes masses de millions de communistes, a admiré inconditionnellement ce "merveilleux" georgien et n’a jamais cessé de l’admirer avant et de penser à lui nostalgiquement après. Un mélange d’amour pour le leader fort - l’homme, plus ou moins, de la providence - et pour le leader puissant capable de représenter à lui seul tout l’espoir de rachat de l’humanité subalterne et souffrante. Il s’agit là du stalinisme des "justificationnistes", ceux qui, en suivant à la lettre la dictée de Croce, jurent sur le fait que l’histoire ne se fait pas avec des "si", et donc que tout ce qui est réel est rationnel - étant donné que les goulags, les purges et la terreur sont une donnée inévitable de l’histoire et de la construction du socialisme.

    Il y a aussi le stalinisme comme hérédité, "métabolisée" mais jamais vraiment mise en discussion, de l’agir politique : une hérédité qui attribue au pouvoir, à sa conquête et à son maintien un rôle si privilégié, qu’on finit par considérer "mineure", par rapport à l’horizon du communisme, la dimension de la transformation sociale, culturelle, interpersonnelle. Evidemment, tous ceux qui ont le culte du primat du pouvoir politique ne sont pas des stalinistes. Et d’ailleurs, tous ceux qui ont le culte de l’état ne soutiennent pas pour autant une conception brutale et autoritaire du rôle de l’état. Toutefois, c’est exactement là que se niche le dérapage qui - dans le régime stalinien - devient erreur systématique et horreur : dans l’absolutisation de la sphère du pouvoir, dans la séparation permanente entre fins et moyens pour les atteindre, entre le lieu unique de la "conscience" (le Parti) et donc de la vérité, et les nombreux lieux du désordre (la société), de la partialité, du non savoir. Oui, notre révolution est redevenue pleinement actuelle. Il sera bon cette fois, de la gagner pour de vrai, dans le politique et dans le social.

    Sans partis uniques et sans dépositaires de la conscience extérieure (extérieure à qui ?).
    Si possible, avec les masses.

    Liberazione, 5 Mars 2003

    Traduit de l’italien par Karl & Rosa de Bellaciao

    Rifondazione Paris