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Le Liban tire à boulets rouges sur le film israélien "Lebanon"

Publie le mardi 22 septembre 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

de Rana Moussawi

Le film “Lebanon” de l’Israélien Samuel Maoz sur l’invasion du Liban par l’Etat hébreu en 1982, Lion d’or à Venise, fait l’unanimité contre lui dans la presse libanaise.

Le film autobiographique “Lebanon”, qui retrace les horreurs de la guerre à travers le viseur d’un tank où sont enfermés quatre soldats, montre “le point de vue israélien”, résumait cette semaine l’envoyé spécial à Venise du quotidien An-Nahar, proche de la majorité parlementaire soutenue par l’Occident.

C’est une opération d’autodéfense où l’Autre n’existe pas, où il n’est qu’un ennemi masqué, absent, que le film traite de terroriste”, note-t-il.

Le film ne sortira pas au Liban en raison d’une politique de boycottage des produits israéliens mais sera diffusé sur l’innercircle(comme ce fut le cas pour le film d’animation à succès sur les massacres de Sabra et Chatila, “Valse avec Bachir”, de l’Israélien Ari Folman. Dans “Lebanon”, les soldats israéliens ne voient du Liban que les massacres qu’ils y perpètrent : femme au bord de la démence après la mort de son enfant, vieillard au regard figé par la haine, agonie d’un âne éventré. Mais ces images ne semblent pas avoir convaincu les journalistes libanais qui ont vu le film durant le festival. “Beaucoup ont pensé qu’il s’agissait d’un film anti-guerre qui critiquait les guerres menées par l’Etat israélien et son institution militaire, mais en réalité, il ne critique rien“, affirme le quotidien Al-Akhbar, proche de la minorité appuyée par la Syrie et l’Iran. “Il parle d’une crise psychologique vécue par quatre soldats à l’intérieur d’un tank”, souligne-t-il.

Samuel Maoz a expliqué que son film n’était pas politique et s’adressait à tous les publics. Mais pour An-Nahar, “le film tombe, comme on s’y attendait, dans cette logique qui transforme le bourreau en victime ou quasi-victime”. “Vingt-sept ans après avoir tué une personne pour la première fois de sa vie, Maoz remplace le tank par une caméra ! Le premier vous tue, le deuxième essaie de vous convaincre… mais la vérité se perd”, affirme le journal.

Le quotidien Al-Moustaqbal, également proche de la majorité, va plus loin en estimant que le jury de la Mostra a pleuré sur le sort des “quatre soldats qui ont +trop souffert+” mais pas pour “les victimes de la guerre”. “Le film ne sert qu’à montrer la soi-disant humanité de l’Etat sioniste qui mène des guerres +malgré lui+ et +dans la douleur+”, ajoute le quotidien qui estime que ce genre de films sert à effacer 40 ans “d’agression” israélienne. Les critiques soulignent également que le film s’inscrit dans la lignée de “Valse avec Bachir”. “M. Maoz a profité de la vague lancée par Ari Folman à Cannes et cette mode
israélienne d’examiner la conscience torturée se poursuit avec succès”, écrit Al-Akhbar, qui titrait son article “Valse avec Samuel Maoz !”.

Sur les blogs, le ton n’est pas plus conciliant. “C’est un film de guerre israélien qui rend hommage aux assassins et aux bouchers de l’armée israélienne spécialisée dans le massacre des femmes et des
enfants”, affirme un internaute sur le blog “Angry arabs news service”, qui avoue toutefois n’avoir pas encore vu le film. “Encore un film israélien qui humanise les soldats israéliens et pas les victimes libanaises et palestiniennes”, affirme un autre sur Twitter, le site internet de micro-blogs.

http://theinnercircle.wordpress.com...

Messages

  • CHERS RÉALISATEURS FRANçAIS

    de Danielle Arbid

    Je suis cinéaste, d’origine libanaise. Et je vis et travaille en France.

    Je devais partir à Beyrouth la semaine dernière. Finalement je suis bloquée à Paris, entre Euronews et internet à suivre le cauchemar dans lequel est plongé mon pays.

    Les deux premiers jours de cet affrontement barbare, j’étais enragée contre le Hezbollah. Je pensais, de quel droit ce parti d’extrémistes décide de notre sort ? Aujourd’hui, je trouve que le Hezbollah est bien naïf. Aujourd’hui ma colère se tourne vers l’autoproclamée ‘Seule démocratie du Moyen-Orient’, ce monstre d’acier qu’est Israël. Je me demande si les gens qui composent l’armée de Tsahal, si ceux qui gouvernent là-bas, rôdés à écraser les autres comme des mouches, je me demande si ces gens-là n’ont jamais connu des sentiments, comme la compassion par exemple ou l’amour. Je me demande aussi ce qu’ils peuvent bien apprendre à leurs enfants à l’école, ce lieu de confrontation et surtout d’acceptation de l’autre.

    Israël me fait froid dans le dos.

    Je sais que l’Occident aura toujours une dette envers ce pays. Mais, je refuse que la chair de mes compatriotes civils soit le prix encore de cette dette. C’est pourquoi j’ai honte aujourd’hui de vivre en Occident et en France. J’ai honte du parti pris des socialistes, j’ai honte de celui de Nicolas Sarkozy. Dire aujourd’hui qu’on est l’ami d’Israël et lui reconnaître son droit à se défendre de cette manière. C’est lui reconnaître son droit de tuer à tour de bras. Or Israël a perdu la raison. Il est devenu fou. Et les amis d’Israël, s’ils le sont vraiment, au lieu de pavaner à la télévision, doivent faire tout pour le raisonner. J’ai honte de l’incapacité de la France à réagir, de ses bons sentiments qu’elle traîne comme des casseroles, de son mutisme.

    J’ai un fils et depuis sept jours, je me demande quelles valeurs lui inculquer. Les valeurs d’ici ?! C’est-à-dire s’affaler dans un fauteuil jusqu’à la fin de sa vie et voir les corps des plus pauvres, des sans voix, défiler en nombre sur TF1. Moi j’ai une voix et je l’utilise aujourd’hui pour vous dire que tuer des civils innocents n’est pas « un acte d’autodéfense » et raser un pays entier n’est pas « un acte mesuré ». Et le jour où ce sera le contraire, je souhaite au monde alors de ne plus exister. Je vous écris pour vous dire mon mépris de l’Occident, de son silence injuste.

    Car nous Libanais, étions deux millions à clamer dans les rues de Beyrouth l’année dernière notre soif de liberté et de démocratie. J’étais là. J’ai vu les deux millions représentant les deux tiers de la population. Vous les avez vu aussi à la télévision. Or depuis l’année dernière, notre gouvernement et tous les acteurs civils de notre société n’ont cessé de raisonner le Hezbollah pour empêcher que le pays ne soit pris une nouvelle fois, en otage. Nos hommes politiques ont peut-être échoué mais jusque la dernière minute, ils ont essayé. Et ils essaient encore. Et nous, l’écrasante majorité des Libanais, nous savons qu’il faut croire au dialogue et au compromis.

    Nous le savons parce que nous l’avons payé cher par le passé. Nous l’avons payé de notre guerre civile, des 150 000 morts, de la destruction de nos villes et de nos villages, de notre misère. Nous savons que nous sommes liés, chrétiens et musulmans, pour le meilleur et pour le pire, par un même destin. Par peur de revivre notre guerre civile une deuxième fois, nous ne pouvons pas déclarer la guerre au Hezbollah. Car cela veut dire déclarer la guerre à l’ensemble de la communauté chiite. Nous ne pouvons que dialoguer et négocier et raisonner. Et même réduits aujourd’hui au rang de boucliers humains, nous refuserons cette guerre entre nous et sous toutes ses formes. Nous sommes les démocrates du Moyen-Orient. Car nous avons appris.

    Ma colère est là, intacte. Je la ressasse à longueur de journée. Les pétitions affluent. Les appels au secours aussi. Les mails et les sms désespérés pleuvent. Je me demande ce que vous, Français, réalisateurs, artistes, pouvez encore faire pour nous ? Je me dis que la plupart ne feront rien. Mais que peut-être certains signeront des pétitions, iront à des manifestations, souriront en rêvant à une Beyrouth en paix qu’ils connaissent déjà... C’est à ceux-là que je m’adresse en leur demandant de ne pas nous oublier, de faire tout ce qui leur est possible. Car là-bas, sous les bombes, ils se sentent si seuls, lâchés par le monde.

    Danielle Arbid

    http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=31603

    • "Les deux premiers jours de cet affrontement barbare, j’étais enragée contre le Hezbollah. Je pensais, de quel droit ce parti d’extrémistes décide de notre sort ? Aujourd’hui, je trouve que le Hezbollah est bien naïf."

      vous aussi car si le hezb n’avait pas bougé Beyrouth était encore occupé ; en tous cas le liban était détruit ,et le moral d’israel au plus haut ce qu’il n’est plus !
      la guerre avait té décidée par l’état major israélien bien avant !

      et vous aussi qui croyez que vous pouviez vous mettre la tête sous l’oreiller et dire :"nous on les aime les israéliens leur veut pas de mal c’est oublier un peu vite l’eau du litani , c’est oublier les survols de leurs avions c’est oublier que l’irak désarmé a été beaucoup mieux et plus facilement détruit, c’est oublier les massacres de cana etc...ou bien c’est se souvenir que nous devons notre salut à des musulmans c’est cela qui vous gêne peut être

      je vis au liban et ne suis pas chiite, je suis chrétien mais je pense que nasrallah est plus notre bouclier que nous ne sommes le sien !
      je suis français de souche et comme disait mon père ( résistant ) je me serai allié avec le diable pour repousser les nazis

      pour repousser les nazisionistes je m’allierai avec le diable s’il le faut !!!!!!!!!!!!

      ET COMME DIT HORTEFEUX un ça va c’est quand ils sont nombreux que ça pose problème

    • Merci pour votre témoignage.
      J’ai vécu au Liban et y ais enterré des genscque j’aime.
      j’ai vu l’horreur , indescriptible du LIBAN mis à sang.
      Aujourd’hui il nous faudrait plaindre les soldats Israéliens...ben voyons.

      La victime c’est la population LIBANAISE et pas le soldat Israélien qui savait qu’il venait détruire un pays et qui perpétue une idéologie.
      Son idéologie :créer le grand Israel.

  • Merci pour cet article qui rejoint celle du film "valse avec Bachir".
    Les vrais victimes ne sont pas le soldats Israéliens mais des civils qui ont vu leur pays basculer dans la guerrre.
    En 76 nous avons vu avec horreur le LIBAN se faire envahir et les civils fuir, mourir, voir les enfants tués.
    Quel film en parle ?
    AUCUN
    Alors plutôt que de vouloir que l’on s’apitoie sur le sort de "pauvres militaires" j’attends un film d’un ISRAELIEN qui donnerait la parie aux libanais qui savent rester, dignes eux !

    Les vétérans du Vietnam sont revenus cassés et pour la plupart ont jamais pu se"réinsérer" dans la vie (stress pot traumatique aiguë).
    Nous n’allons pas rendre hommage à ces vétérans et les plaindre des horreurs commises au Vietnam.

    EN 1962 la France ne s’est pas honorée en Algérie :à quand un film de soldat qui viendrait nous vendre ses pleurnicheries ?

    Il n’y a que Les israéliens pour jouer la manipulation de la souffrance de des militaires !

    Facile :"nous tuons mais vraiment ça nous rend malade".
    Alors arrêtez de tuer et ça ira mieux !