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Le MEDEF entre en politique

Publie le jeudi 19 janvier 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Patronat . Devant l’assemblée générale de son organisation, Laurence Parisot dresse un bilan positif du gouvernement Villepin et invite les patrons à influencer davantage la politique.

de Pierre-Henri Lab, Arc-et-Senans (Doubs)

"Votre conseil exécutif est au boulot." La présidente du MEDEF, Laurence Parisot, a signifié, hier au cours de l’assemblée générale de son mouvement, que la transformation du MEDEF en "parti des patrons", entamée par son prédécesseur, Ernest-Antoine Seillière, est bien avancée, pour ne pas dire achevée. En deux cents jours de présidence, la - patronne des patrons a fait évoluer l’organisation du MEDEF pour que, par son intervention toujours plus importante dans le débat public, elle contribue "à façonner le nouveau modèle français" dont, selon elle, la France à besoin.

L’organisation patronale a, ces derniers mois, redéfini le champ d’attribution de ses commissions. Elle en a créé de nouvelles, telle « la commission fiscalité ». Cette évolution interne vise dans tous les domaines économiques, sociaux ou sociétaux à ce "que soient élaborées des propositions favorables à l’esprit d’entreprise et aux entreprises". Cette réorganisation a également pour but de rendre toujours plus pertinente l’intervention politique du MEDEF.

Ainsi, « la création de la commission Europe » s’est avérée nécessaire parce que « le vote du 29 mai a fait réellement bouger les lignes ». Et Laurence Parisot de revendiquer que le - MEDEF s’érige en « porte-parole de l’agenda de Lisbonne ». Le rôle des organisations locales du MEDEF, « les MEDEF territoriaux », a également évolué. Leur mise en réseau, la création de « l’Académie MEDEF », de « l’École des présidents et celle des territoires » visent à faire d’eux « des relais », « des amplificateurs » des idées et des points de vue du « parti des patrons ». Cette réorganisation a produit de premiers résultats, affirme en substance la présidente du MEDEF. Laurence Parisot met ainsi à l’actif de ce « lobbying parlementaire et politique » des « succès » dans le projet de loi de finances de l’État comme de la Sécurité sociale. Et de citer « l’aménagement de l’ISF » ou - encore le maintien des allégements de cotisations sociales ».

La présidente du MEDEF juge, de la même manière, que les propositions en matière d’emploi rendues publiques lundi par le premier ministre constituent « un ensemble de dispositifs qui peuvent avoir des effets positifs ». « C’est à la hauteur de la rigidité (du marché du travail - NDLR) que nous constatons », s’enthousiasme Laurence Parisot. La patronne des patrons ne boude plus l’extension aux moins de vingt-six ans du CNE. Cette mesure ne va-t-elle pas dans le sens de son extension à l’ensemble des entreprises ? Seule ombre au tableau, l’idée avancée par le président de République d’asseoir les cotisations sociales sur la valeur ajoutée des entreprises. Laurence Parisot préférerait l’instauration d’une TVA sociale ou une hausse de la CSG.

Un nouveau vocabulaire pour un même projet

« Je balaierai l’illisibilité de notre modèle économique », a promis Laurence Parisot aux adhérents du MEDEF, fixant « la feuille de route » de son organisation. Une « feuille de route » dont la mise en oeuvre passe par les échéances électorales de 2007. À cette occasion, le MEDEF entend regrouper et publier ses propositions dans « un livre blanc ». « Illisibilité », « nouveau modèle français »... un nouveau vocabulaire pour un projet qui l’est moins. « Le nouveau modèle français » que Laurence Parisot entend façonner ressemble à s’y méprendre à la « refondation sociale » d’Ernest-Antoine Seillière.

Pour Laurence Parisot, « l’illisibilité de notre modèle économique », ce sont les survivances de « l’État providence » que la politique libérale de la majorité UMP et UDF n’a pas encore balayé. Dans le collimateur de la patronne des patrons, le SMIC, les 35 heures et plus généralement l’intervention de l’État dans les domaines économiques et sociaux. « Nous demandons que la décision économique que constitue la fixation du SMIC sorte du champ politique », explique-t-elle.

En matière du temps de travail, la présidente du MEDEF revendique de nouveaux allégements sur les heures supplémentaires, mais propose aussi que « la durée du temps de travail ne soit plus décidée par le législateur mais par des accords de branche ou d’entreprise ». Laurence Parisot réclame plus généralement « qu’un droit à la négociation soit inscrit dans notre Constitution et que l’autorité normative des partenaires sociaux soit affirmée ». Pour la présidente du MEDEF, la loi doit s’effacer devant le contrat. Manière de pousser encore un peu plus loin la conversion forcée de la société française au libéralisme.

http://www.humanite.fr/journal/2006...

Messages

  • L’autre jour, j’ai entendu : qu’une femme élue à la présidence Française amenerait une autre facon de gouverner et bien lorsque je lis cet article et lorsque je penses à Mme Thatcher, Mme Merckel, Mme Bachelet, Mme Royal je dis, et je suis une femme il parait, Non à ce genre de féminisme du soit-disant changement..

    Bon à part cela Mme Parisot, question importante : dans votre petit livre blanc (chacun sa couleur) vous allez bien sur ne pas omettre la directive suivante :

     Reconnaissant que nos entreprises évoluent dans un pays démocratique (à ce jour) et que heureusement pour nous aucun gouvernement passé et présent n’a pu nous empecher de mettre en application notre mot d’ordre : Bénéfices, Bénéfices
    et pour le réaliser mettre en application la délocalisation -" nous voulons bien admettre le remboursement , avant déménagement, des investissements des Français (subventions fiscales, gratuité des terrains ect..)

    Je vous remercie de votre vigilence, vraiment Mme Parisot cet objectif donnerait raison à l’autre façon
    "féminine" de gouverner

    Vlan , encore un reve

    Nicole

    • Quel discours étonnant pour une femme !
      On n’est pas spécialement féministe parce qu’on aimerait que l’autre moitié de l’humanité ait accès au "pouvoir", c’est un désir légitime. Ca me gêne moi, d’être gouvernée par des hommes uniquement ! Et je reste quand même persuadée que 50% d’hommes et 50% de femmes au pouvoir changeraient le monde, non pas parce que les femmes auraient plus de qualités ou je ne sais quoi encore, mais simplement parce qu’elles sont différentes dans leur façon de fonctionner et cela rétablirait l’équilibre. Je ne vois pas pourquoi le monde doit être dominé par les hommes !! Il y a tellement peu de femmes qui gouvernent, qu’elles sont toutes célèbres et on leur demande d’être meilleures que les hommes ! Pourquoi ne pas être aussi exigeants avec les hommes au pouvoir ? Et il est facile de sortir les quelques Tatcher et compagnie alors que des milliers ou des millions de femmes n’ont rien à voir avec cette carricature de femme (qui imite l’homme dans ce qu’il a de plus mauvais), et qui apporteraient beaucoup au monde si elles avaient le droit à la parole..

      Pascale

  • A la télé, l’autre jour, J’ai entendu cela d’un cadre du medef : il voulait faire un compliment et il a dit "Ce petit bout de femme" à propos de Laurence Parisot.

    Je ne sais pas comment elle prendra le compliment.
    moi, si j’étais une femme, je l’aurais très mal pris.

    Elle est la caution "douce" d’une politique dure : le but étant d’essayer de rénover l’image d’un vieux truc, le CNPF (ancien nom du syndicat des patrons), reac et vraiment pas féministe.

    les femmes sont mieux vues que les hommes, car elles ont en général moins d’agressivité, et plus de talent pour arrondir les angles et résoudre des conflits.

    L’hypocrisie réside dans ce terme "Ce petit bout de femme" , sous-entendu elle est bien gentille mais on s’occupe du reste.

    Allez les filles, soyez de grandes femmes !
    Allez donner des leçons au MEDEF !!!!

    JYD

    • "petit bout de femme" vous dites Jyd, et alors Madame Parisot se permet quoi ? on ose bien se moquer de M. Sarkosy qui fait partie de sa chapelle.
      Mme Parisot pour moi , est un etre à cent lieu de ce que je désire pour mon pays, Mme Parisot est pour mois une personne qui ne se réfère qu’aux dividentes des entreprises (si ce nom en a encore le mérite) qu’elle représente.

      Nicole

    • Moi, je suis un mec, immense et on me dit parfois" le grand monstre"... je n’ai jamais pris cela au tragique, au contraire ça me fait bien rire... parce que je pourrais aussi l’interpréter de manière totalement péjorative.

      Arrêtons de délirer sur la signification des qualificatifs qui sont interprétés par des névrosé-es de manière systématiquement négatives. "Petit bout de femme" pour une nana mince est tout à fait sympathique... j’avoue même que dans ces cas je dis "ma poulette" et ne suis jamais tombé sur une malade qui en fasse justement une maladie...

  • Le MEDEF entre en politique

    ah bon il en était sorti ?...combien de patrons au Parlement, dans toutes les structures ?

    Quand à celles et ceux qui sont pour les "femmes" au pouvoir : ils sont satisfaits ils ont MADAME parisot, et alors ???

    quand la Politique redeviendra la vie de la cité, loin des effets de manche, des caméras et des jeux de jambes : le citoyen restera intéressé par QUELLE POLITIQUE !

    arlequin

  • Une petite remarque, qui a son importance, c’est écrit dans le texte et celà découle de la doctrine néolibérale : il faut remplacer les lois, expression de la démocratie et des citoyens par les contrats de droit privé.
    Celà va dans le sens de la marchandisation du monde. Ex : contrat d’assurance voiture, peut être dénoncé tous les ans par l’assureur, trop d’accidents, donc on dénonce et vous êtes inscrits sur le fichier agira que tous les assureurs peuvent contacter !! BONJOUR LA HAUSSE DES TARIFS ! ça m’est arrivé jadis.
    Imaginez la même chose pour la santé !! Mieux vaut être beau, riche, bien portant que....
    Vous remarquerez que le mot contrat revient souvent dans la bouche des libéraux. Evidemment les deux parties ne sont pas à égalité !!
    Pour le reste, heureusement qu’il y a d’autres femmes que Parizot et Thatcher. Dans l’association où je milite, elles sont très actives et décidées.
    La femme est l’avenir de l’homme.

    Cordialement

    André

  • Le Medef n’a rien à voir avec la science economique et comptable qui s’enseigne dans les lycees professionnels et les ecoles decommerce et la fac.

    Par contre il ne fait qu’appliquer ces principes comme le boulanger respecte les gestes qu’il a appris pour faire du pain.
    Pourquoi en France quand on parle d’economie : c’est le Medef.
    A croire que le reste des francais n’a jamais appris cette science !.ce qui eviterait à certains d’etre surendettes.