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Le MRAP salue l’arrivée de la Marche des Sans Papiers du Nord ...

Publie le vendredi 9 mai 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

10 MAI, Journee nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage :
Le MRAP salue l’arrivée à Paris de la Marche des Sans Papiers du Nord
(CSP 59),
appelle à la convergence solidaire des luttes
contre les politiques gouvernementales d’immigration
et pour la régularisation des travailleurs sans papiers

Alors que la France s’apprête à commémorer la difficile abolition de
l’esclavage sur l’ensemble de son territoire et, tout particulièrement
de ses ex-colonies, il importe de dénoncer avec vigueur la persistance
de l’esclavage moderne que constitue l’exploitation des travailleuses et
travailleurs sans papiers aujourd’hui en France et dans l’Union Européenne.

Le MRAP salue l’arrivée à cette date, en Ile de France et à Paris, de la
Marche des Sans papiers du Nord qui ont choisi cette date symbolique
pour en appeler à la solidarité de l’ensemble des salariés et des
citoyens. Le MRAP appuie vigoureusement leur demande que soient enfin
tenues par le préfet du Nord les promesses de régularisation des 55
grévistes de la faim de l’été 2007, alors que seuls 29 d’entre eux l’ont
été à ce jour, dans un climat délétère marqué par interpellations,
arrestations et expulsions.

Le MRAP se félicite des mobilisations croissantes et du mouvement de
grèves enclenché par les Sans papiers soutenus par la CGT et Droits
devant ainsi que, sur certains sites, par SUD solidaires et la CNT. Ces
mouvements apportent une plus-value importante, en termes de visibilité
et de solidarité avec l’ensemble des salariés de France, aux
mobilisations de longue date de milliers de Sans papiers. Ils mettent
clairement en évidence que la présence de migrants représente une
véritable chance pour le France.

C’est pourquoi le MRAP tient à mettre en garde le gouvernement contre
toute tentation électoraliste et utilitariste de mise en concurrence des
travailleurs et salariés Français et immigrés, avec ou sans papiers.

La mobilisation d’un nombre importants de patrons des entreprises
concernées par ces grèves vient battre en brèche la politique
gouvernementale d’immigration « choisie » qui voudrait, au nom de la « 
préférence communautaire » Européenne, tourner le dos à l’accueil et la
régularisation de travailleurs migrants originaires de la rive Sud de la
Méditerranée ou du Moyen Orient.

Cette politique de rejet et de criminalisation de l’immigration – à
laquelle s’ajoute chaque jour davantage la criminalisation injustifiable
de la solidarité à l’égards de migrants vulnérabilisés et précarisés -
n’engendre que violations graves des droits fondamentaux des
travailleurs migrants et des membres de leur famille, tels que protégée
par la convention internationale du 18 décembre 1990, que la France et
l’ensemble de l’Union Européenne se refusent à ratifier.

Enfin le MRAP demande avec force l’acceptation par les préfectures de
toutes les demandes de régularisation de travailleurs sans papiers ainsi
que de membres de leurs familles, qu’elles émanent de syndicats,
d’associations ou de personnes individuelles.

C’est pourquoi il participera au rassemblement Place Clichy à 14h30 le
10 mai 2008

Parcours : place Clichy - rue d’Amsterdam - rue du Havre - rue Auber -
bd des Capucines - bd des Italiens

Arrivée : 30 bd des Italiens devant la pizzeria Marzano occupée par les
travailleurs sans papiers en grève

Paris, 7 mai 2008 (cd)

Messages

  • 8 mai 1945 – 8 mai 2008
    Hommage aux combattants étrangers qui ont libéré la France du nazisme

    Le 8 mai 1945 était signée la capitulation sans condition de l’Allemagne
    nazie. A cette victoire sur le IIIe Reich et sur le fascisme ont
    contribué, à côté des alliés – Américains, Anglais et Soviétiques, pour
    la plupart – de nombreux « indigènes » venus d’Afrique noire et du
    Maghreb, enrôlés dans les armées régulières françaises. Ils étaient
    rejoints par de nombreux étrangers, réfugiés, apatrides (comme on disait
    alors), venus de l’Europe toute entière pour fuir l’idéologie fasciste
     qui avait d’abord triomphé en Italie, puis en Allemagne et enfin en
    Espagne - mais aussi pour fuir les lois antisémites mises en œuvre dans
    les pays conquis par l’Allemagne nazie.

    Colonisés, ces combattants espéraient, comme on le leur avait promis
    pendant ces combats, que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de
    cette liberté chèrement acquise pour sortir du statut colonial et
    devenir des citoyens de leur propre patrie. On sait qu’il n’en fut rien.
    Non seulement ces « indigènes » furent exclus du défilé de la victoire à
    Paris le 8 mai 1945, mais, ce même jour, une répression terrible
    s’abattait en Algérie, dans la région de Sétif, Khérrata, Guelma,…
    parce qu’un drapeau algérien, symbole de l’indépendance, avait été
    brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire. Il y eut des dizaines
    de milliers de morts.

    Cette répression, qui n’a été considérée officiellement qu’en 2005, par
    l’ambassadeur de France puis le Ministre de l’époque, comme "une
    tragédie inexcusable", n’a toujours pas été à ce jour reconnue comme un
    crime contre l’humanité, et condamnée en tant que tel.

    Aujourd’hui un très grand nombre des enfants et petits enfants de ces
    combattants coloniaux morts pour la France sont sans papiers, sans
    droits, sans reconnaissance ; et ceux qu’on a fait venir par dizaine de
    milliers, dont les enfants sont Français, restent trop souvent victimes
    du racisme, de la relégation, de discriminations et de la pauvreté.

    Il est opportun de rappeler qu’on n’exigeait pas de papiers des
    combattants étrangers de la résistance : ceux du groupe Manouchian de la
    Main d’Œuvre immigrée (MOI) désignés comme terroristes sur l’Affiche
    rouge, pas plus que de ceux qui, dans des chars baptisés Guadalajara
    Ebro, Teruel, Brunete, Madrid – mais également Don Quijote ou Durruti,
    ont largement contribué à libérer Paris.

    C’est en regard d’une telle dette qu’apparaissent aujourd’hui sous
    leur véritable jour l’amnésie, l’aveuglement et l’ingratitude des
    politiques de la France d’aujourd’hui et ses gouvernements successifs
    qui ont choisi de criminaliser les héritiers immigrés et sans papiers
    des libérateurs de la France.

    C’est à tous ces combattants étrangers qui ont lutté pour que la devise
    Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un vain mot que le Mrap veut
    rendre hommage aujourd’hui. Et quel meilleur hommage que de continuer
    leur lutte en oeuvrant au long cours pour une société plus juste d’où le
    racisme et l’antisémitisme auront définitivement disparu.

    Paris, le 7 mai 2008

    • Aujourd’hui un très grand nombre des enfants et petits enfants de ces combattants coloniaux morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance

      Et pourquoi diable faudrait-il "reconnaître" des gens qui, pour reprendre la célèbre formule, ses sont seulement donnés la peine de naître ? Les gens qui se sont battus au péril de leur vie pour la France ont droit à sa reconnaissance. Mais les "enfants et petits enfants" n’ont droit à rien du tout à ce titre.

    • Aujourd’hui un très grand nombre des enfants et petits enfants de ces combattants coloniaux morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance

      Et pourquoi diable faudrait-il "reconnaître" des gens qui, pour reprendre la célèbre formule, ses sont seulement donnés la peine de naître ? Les gens qui se sont battus au péril de leur vie pour la France ont droit à sa reconnaissance. Mais les "enfants et petits enfants" n’ont droit à rien du tout à ce titre.

      Cette déclaration est d’ailleurs révélatrice du glissement idéologique du MRAP vers le communautarisme. Le 8 mai célèbre l’ensemble de ceux qui ont oeuvré pour la défaite du nazisme. C’est terrifiant de constater que chaque communauté cherche à rendre hommage non pas à l’ensemble, mais seulement et exclusivement aux individus qui relèvent d’elle. Ici, le MRAP déclare "c’est aux combattants étrangers (...) que le MRAP veut rendre hommage aujourd’hui". Et les combattants français ? Pourquoi les exclure de l’hommage ? Ils ont la gale, peut-être ?

      Le MRAP mérite de moins en moins son nom. Pour une organisation censée oeuvrer "pour l’amitié entre les peuples", ce genre d’hommage discriminatoire devrait être vu comme une monstrosité.

      XXX