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Le PS a voulu devancer Nicolas Sarkozy

Publie le jeudi 22 novembre 2007 par Open-Publishing
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de Freyssenet Elsa

Désireux de mettre le chef de l’Etat en difficulté sur l’une de ses promesses phares, le PS fait des propositions destinées à montrer que le gouvernement pourrait limiter les hausses de prix. Sur les salaires, c’est plus compliqué.

Plusieurs interpellations du gouvernement dont des interventions le même jour, mardi, de Ségolène Royal et François Hollande, une propositions de loi débattue jeudi prochain à l’Assemblée et une campagne de « tractage » début décembre... Pour la première fois depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, les socialistes pensent pouvoir le mettre en difficulté en poussant des revendications sur le pouvoir d’achat, grand thème de campagne du candidat UMP. Et avant que le chef de l’Etat n’annonce de nouvelles mesures, ils se dépêchent d’avancer les leurs.

Le premier secrétaire du PS qui, précise son entourage, n’a pas cherché à être exhaustif, a fait mardi quatre propositions, dont trois destinées à limiter la hausse des charges pesant sur les ménages : « l’encadrement des loyers en 2008 au niveau du coût de la vie », une pression sur les marges de la grande distribution pour favoriser une baisse des prix et la « mise en place immédiate du chèque transport », dispositif annoncé en 2005 par Dominique de Villepin et toujours pas opérationnel.
Proposition de loi

François Hollande n’a pas évoqué le rétablissement de la TIPP flottante, mais ce mécanisme d’amortissement pour les consommateurs de la hausse des prix du carburant sera incluse dans la proposition de loi socialiste, inspirée des travaux du président de la commission des Finances, Didier Migaud. Ce texte précisera le financement de ces mesures et tentera de les rendre acceptables pour les écologistes. Ainsi, le chèque transport ne pourrait pas s’appliquer à l’utilisation de voitures individuelles. Côté financement, l’Etat trouverait de nouvelles ressources avec la suppression de l’exonération de TIPP sur le carburant des avions, une modulation de la taxe sur la carte grise pour dissuader l’achat de trop grosses voitures et enfin une taxation « des superprofits » des compagnies pétrolières. Le PS voulant prendre l’exécutif en défaut, ces mesures-là dépendent toutes de l’Etat.
Le SMIC, sujet sensible

Pour l’augmentation des salaires, c’est plus compliqué. Sur ceux de la fonction publique, le PS veut une négociation : toute augmentation est très coûteuse mais les socialistes renvoient invariablement aux « 15 milliards d’euros gâchés » lors du paquet fiscal. Pour le privé, François Hollande a réclamé une conférence avec les partenaires sociaux avec, comme moyen de pression, le « conditionnement » des exonérations de cotisations patronales à la conclusion d’accord salariaux.

Sur la même longueur d’onde, Ségolène Royal y a rajouté la revalorisation des petites retraites. Mais ni l’un ni l’autre n’ont parlé du SMIC, sujet sensible au PS, notamment depuis que Ségolène Royal a confessé, en juin, avoir dû reprendre dans son programme une proposition « pas crédible » de Laurent Fabius de le porter à 1.500 euros d’ici à 2012. L’ancien Premier ministre socialiste est l’invité d’Europe 1 dimanche, et son entourage ne le voit pas éviter la question du salaire minimum.

http://www.lesechos.fr/info/france/4651990.htm?xtor=RSS-2010

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