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Le Parti de Gauche renouvèle son offre d’union de l’autre gauche

Publie le mardi 8 septembre 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

Une très bonne nouvelle !

Déclaration du Parti de Gauche

L’université d’été du Modem et les commentaires qu’elle a suscité au Parti Socialiste ont accentué un peu plus ce week-end le glissement des socialistes vers le Centre. Certes, des divergences sont évoquées de part et d’autres mais la discussion s’organise de fait sur les conditions qui permettraient cette nouvelle alliance. La formation d’un camp de « l’alternance » proposé par François Bayrou et les primaires qui ont été au cœur des propositions du Parti socialiste en cette rentrée dessinent un paysage inquiétant pour toute la gauche : celui de sa disparition au profit d’une « opposition » réunie contre un épouvantail commun, Nicolas Sarkozy, mais incapable de proposer un programme alternatif à la politique de la droite. Cette construction politique, on en connait l’issue : la victoire pérenne, électorale et idéologique, de la droite. La situation en Italie le prouve amplement.

Le Parti de Gauche veut construire un autre avenir pour la gauche et pour la France. C’est la raison pour laquelle, dès notre création, nous avons mis en place le Front de Gauche avec le PCF afin de proposer les contours d’un autre projet à gauche. Même incomplète, cette alliance de l’autre gauche a prouvé sa pertinence lors des élections européennes. A l’heure où le PS et ses possibles alliés centristes ainsi qu’Europe Ecologie se projettent jusqu’aux élections nationales de 2012, le Front de Gauche se doit de proposer un débouché politique à la hauteur des enjeux. C’est le sens de notre proposition de « paquet » : l’engagement à s’unir pour les élections régionales, présidentielles et législatives, de toutes les forces désireuses de construire une alternative politique à vocation majoritaire en rupture avec les logiques capitalistes et les modèles productivistes. L’annonce de la construction dans la durée d’un tel rassemblement politique au service du changement serait un encouragement décisif à la bataille politique contre la droite ainsi qu’un formidable soutien aux mobilisations sociales qui la contestent.

A quelques jours du grand rendez-vous que sera la Fête de l’Humanité, nous saisissons nos partenaires de cette proposition. Elle est l’horizon naturel d’un Front de gauche qui ne demande qu’à s’élargir aux forces politiques qui adhéreraient à ce projet. Il ne peut donc inclure le Parti socialiste dont les récentes déclarations de ses dirigeants indiquent au contraire qu’ils choisissent une autre alliance et donc le programme qui va avec. L’objectif du Front de Gauche depuis sa création est toujours aussi pertinent : contester le leadership social-démocrate à gauche parce que c’est le seul moyen de transformer la gauche et donc de battre la droite. Il appartient au suffrage universel, à tous les électeurs de gauche, y compris ceux du PS qui ne se résignent pas à cette opposition molle et sans contours, de trancher entre deux lignes aussi clairement différentes. Nous voulons permettre ce choix tout en rappelant qu’au second tour nous ferons toujours le nécessaire pour battre la droite que ce soit sous forme d’alliance ou de désistement.

Parce qu’il travaille à proposer une alternative cohérente, gouvernementale et majoritaire au pays, le Front de Gauche ne peut se décliner au pluriel ni être à géométrie variable selon les élections. C’est une discussion que nous avons avec notre allié privilégié qu’est le PCF. Engager le Front de gauche dans des « ateliers d’élaboration » qui laisserait supposer que son périmètre peut inclure le PS serait source de confusion et d’illusion. Nous ne changerons pas la gauche ni le PS dans un colloque, mais dans une bataille politique, sociale et électorale permettant de bouleverser les rapports de force. Si nous avons à craindre un reproche de notre peuple ce n’est pas de manquer de propositions concrètes. Les propositions de loi déposées par parlementaires du PG et du PCF montrent en effet que nous n’en sommes pas démunis. Il nous est plutôt reproché de ne pas avoir de stratégie lisible dans la durée. Il nous serait reproché de ne pas savoir lier solidement et durablement projet, campagnes de mobilisations et batailles électorales.

Nous proposons donc de donner toute sa cohérence au Front de Gauche en l’installant dans la durée jusqu’en 2012. Un comité de liaison permanent du Front de Gauche pourrait travailler dès maintenant sur cette voie. Il aurait également pour rôle d’engager des campagnes d’urgences tout d’abord autour des trois propositions de lois déposées par nos parlementaires pour les salaires et l’ensemble des revenus, pour l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui versent des dividendes aux actionnaires, pour la défense et le développement des services publics ; sur les convergences nécessaires à construire pour le droit et le financement des retraites dès l’âge de 60 ans et enfin pour la préparation du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.

Enfin, dans ce cadre nous pensons utile que le Front de Gauche travaille à l’élaboration d’un projet alternatif. Des ateliers qui seraient conçus dans l’esprit du forum débat organisé par le front de Gauche à la Mutualité le 3 juillet (« trois heures pour une alternative de gauche ») permettraient d’associer l’ensemble des citoyennes et des citoyens qui le souhaitent à cette construction : syndicalistes, responsables associatifs, personnalités du monde de la création et de la recherche. Le Front de Gauche se doterait alors d’une plate-forme partagée, qu’il pourrait confronter à des débats publics avec les autres partis de gauche dont, le moment venu, le Parti Socialiste.

A présent, les élections régionales constituent un rendez-vous incontournable. Les choix du Front de Gauche dans cette élection doivent être cohérents avec la méthode qu’il propose pour construire une alternative au plan national.

Nous réaffirmons sur ce point la stratégie qui a déjà été si fructueuse pour le Front de gauche. Nous proposons un accord national qui porterait sur des listes autonomes au premier tour, dotées d’une ambition majoritaire pour les mesures de rupture qu’elles présenteraient, s’engageant à une fusion démocratique avec les autres listes de gauche pour battre la droite au 2èmetour et visant une participation conditionnelle aux exécutifs en fonction du contenu et du rapport de force d’une part et des accords du PS avec le Modem d’autre part.

Cette proposition concerne en premier lieu les forces qui composent aujourd’hui le Front de Gauche, celles qui souhaiteraient s’y associer mais aussi les partis de l’autre gauche qui voudraient une alliance sur cette base pour les Régionales. Evidemment cette proposition s’adresse au NPA que nous refusons de traiter en adversaire et d’ostraciser comme le font les dirigeants socialistes. A ceux-là, nous proposons dès maintenant de mettre sur pied le groupe de travail qui aurait pour rôle premier de travailler à un programme d’alternative à gauche pour les Régionales.

Tel est l’ensemble des propositions dont nous allons discuter d’ici la Fête de l’Humanité avec le PCF et la Gauche Unitaire et que nous mettrons en débat pendant la Fête avec tous les partenaires potentiels d’une telle stratégie.

Paris le 8 septembre

Messages

  • On ne peut qu’être d’accord avec cette proposition ...Les directions du PCF et du NPA sont au pied du mur stratégique ...Les militants communistes doivent peser très lourdement dans ce choix stratégique alors que le PS se débat dans ses contradictions de "sparadrap social" du capitalisme .De plus il va mourir à petit feu devant la fuite de ses militants déçus et écoeurés ....

    Organisons le front révolutionnaire de gauche !!!!!!!!!!!!!!!

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

    • De plus il va mourir à petit feu devant la fuite de ses militants déçus et écoeurés ....

      Et il y en a plus qu’on ne croît qui errent à la recherche d’un nouveau parti.

      Avec le recul, 7 ans après, on peut constater que Jospin et le PS avaient fait le mauvais choix de réduire l’impact des services publics dans notre société, et de dériver résolument vers les côtes centristes, après avoir réduit à trois fois rien le poids du PCF. Aujourd’hui on voit l’erreur monumentale de cette dérive qui n’apportera pas de bonnes réponses aux problèmes actuels, sociaux, économiques, financiers.

    • Une clarté indispensable pour ne pas sombrer dans de nouvelles et terribles désillusions

      Le camarade Bernard s’enthousiasme de l’offre renouvelée du PdG. Qui comme lui ne vibrerait pas d’espoir à la constitution d’un pôle radical en France, actif et porteur de propositions dans les luttes politiques et sociales ?

      Mais précisément, le texte du PdG marque des ambiguïtés et des carences qu’il convient de relever pour progresser dans le débat et dans l’action de terrain.

      Sur le contenu de l’alliance proposée

      Le programme que nous portons dans une élection doit en substance s’articuler aux revendications urgentes que nous défendons dans les luttes sociales.
      Il s’agit de défendre une progression des revenus permettant de vivre, de se loger, de se soigner, de s’éduquer dans des conditions satisfaisantes socialement et écologiquement. il va donc s’agir de chiffrer en termes de salaires direct et indirect. Et d’indiquer les sources de financement : profits des entreprises, redistributon fiscale, etc.
      L’interdiction des licenciements dans les boîtes distribuant des dividendes est un mot d’ordre de combat exigeant explication et conviction tant l’idéologie libérale est prégnante. Mais ne négligeons pas la capacité des entreprises à masquer le profit dans tel pays, filiale, unité de production pour le faire resurgir ailleurs, au regard notamment des politiques fiscales.
      La reconquête des services publics supposent de formuler un programme clair de renationalisation, notamment des services publics privatisés par Jospin/Gayssot et consorts.

      Comment faire avancer ce programme à une échelle populaire

      La prise en compte par les travailleurs et la mise en oeuvre de ces mesures même discutables suppose un degré élevé de mobilisation électorale et sociale. Au plan des institutions, elles supposent une rupture prononcée avec les dogmes de la concurrence et avec la propriété privée. Elles supposent une confrontation sévère avec les forces du capital sous toutes leurs formes.
      Qui peut croire qu’un contrat de gestion régional avec le PS inclurait de telles mesures et la détermination politique de les mettre en œuvre.
      Enfin, peut-on croire que les travailleurs(euses) de ce pays se saisiront de cette bannière si les reculs sociaux dores et déjà suivis s’amplifient dans les mois à venir. Assurance-maladie, retraites, chômage massif et j’en passe.
      Le PdG évoque les reproches qui lui seraient adressés sur son rapport au mouvement social.
      Disons-le sans baratin, Mélenchon s’est strictement aligné sur la tactique des "journées d’action" avec les résultats que l’on sait et notamment l’isolement des Conti, New Fabris et j’en passe.

      Changer le PS grâce à la révolution par les urnes reste l’horizon du Part de Gauche. Je persiste à penser que c’est une impasse.

      Cela ne doit pas empêcher PdG, PCF et NPA de tout faire pour dégager les voies d’un accord durable sensible dans les luttes y compris électorales.

    • Où est le changement dans les régions tenues par la "Gauche" par rapport à celles tenues par la Droite ? je suis dans une région PS et je ne vois aucune différence dans l’application de la politique gouvernementale, en Aquitaine.

  • Le fan-club du blog Mélenchon

    J’ai envoyé un message (courtois) qui demandait à Mélenchon d’éclaicir sa position vis à vis du PC, avec lequel il déclarait ,à la réunion de Remue-méninges, vouloir faire un parti unique avec le PC

    Résultat Modération

    J’ai donc envoyé un autre message, à partir d’un autre ordi, avec un autre pseudo.
    Ce message glorifiait la sagacité de JLM.

    Résultat : aucune modération

    C’est surement cela ce que Mélenchon appelle le débat argumenté, pour clarifier sans langue de bois la nécessaire unité....

    Tu me déçois camarade Mélenchon, et tu risques d’en décevoir beaucoup dans ton propre camp.

    • Oh miracle sitôt mon message ci dessus publié , ici-même sur le thème engagé par le PG pour expliquer le bien-fondé de son offre politique et dont l’auteur surveille à juste titre les commentaires que cela suscite...

      Et bien mon message sur le blog de Mélenchon publié vers midi est enfin autorisé à être publié vers 20h30. Alors que les "bons" messages, eux, n’attendent pas.

      C’est pitoyable, quand on prétend vouloir débattre en toute clarté.

    • Je plussoie tout à fait ; j’ai écrit un commentaire signé "GUDULE"

      Il est apparu comme "soumis à la modération" et ooohh incroyable....

      DISPAROUCHE !!!!

      En ces termes exacts ( vers 14 ou 15 heures je crois) puisque j’ai fait un copier coller de mon comm,mon message disait ceci (je le mets au moins là il passera !!!)

      On pourrait aussi vous demander :

      "Mais pourquoi diable faire des régionales un tel flan, au PdG ?!"

      La question se pose.

      D’autant que vous êtes trop fine mouche et très bon connaisseur des partis de gauche, de leur histoire et de leur fonctionnement, pour ne pas avoir vu venir le "hic" avec le PCF. non ?

      Ou alors vous êtes naïf, ce qui peut être vu comme une belle preuve de jeunesse...mais ne rassure pas sur vos capacités à devenir réellement un leader.

      Finalement, qu’est-ce qui compte pour vous ?

      Vous croyez que ce que vous semblez appeler de vos vœux (une nouvelle union d’une nouvelle gauche pour résumer) se fera en 18 mois ? Vous ne croyez pas que c’est par le débat, la confrontation et la dialectique permanents qu’on arrive à construire quelque chose et à couper les branches mortes ?

      Pas dans des combines d’appareils, mais dans la construction d’un projet populaire c’est à dire avant tout porté et reconnu comme nécessaire par le peuple pour le peuple ?

      Après tout vous pourriez dire "le PG a fait ses propositions pour les régionales, elles ont été refusées, nous ferons donc pour ces élections comme bon nous semble à nous. Si nous considérons ces élections, comme d’autres, comme importantes, dans la mesure où toutes les batailles doivent être menées, et si possible, gagnées, dans et hors les urnes, elles ne nous semblent pas pour autant cruciales (sauf pour d’évidentes raisons financières) et rien ne nous empêchera de travailler à la construction d’un projet, d’un rassemblement, pour renverser la droite"...par exemple.

      En clair : le PG fera les alliances qu’il estime pvr faire selon sa feuille de route et ses principes partout où ce sera possible, en fonction des réponses données par ses "camarades" et ne les fera pas ailleurs.
      So what ?

      La vie continue. Accrochons nous (toutes et tous) sur le fond. ENFIN. Cela seul semble fondamental.Mettons chacun face à ses responsabilités, en théorie, cela ne devrait pas empêcher le débat ni la discussion.

      Quelle politique pour quel projet de société ?

      C’est ça l’important. Non ?

      GUDULE