Accueil > Le WEF embarrassé par un canular publicitaire
LOGO - De fausses affiches aux slogans provocants ont été placardés à Berne, Zurich et Genève.
« Les riches doivent devenir encore plus riches. » Ou encore : « Trop de démocratie nuit aux affaires. » Ou, si vous le permettez : « Les droits de l’homme sont une entrave au commerce. » Et bien sûr : « L’inégalité favorise le bien-être. » Ces slogans ont dû surprendre plus d’un badaud à Berne, à Zurich et aussi à Genève, où ces aphorismes de la pensée ultralibérale ont été placardés durant deux jours sur des panneaux de la Société générale d’affichage (SGA), avant que cette entreprise active dans le domaine du mobilier urbain ne se dépêche de les retirer. Une centaine d’espaces publicitaires « protégés » - ces caissons lumineux que l’on peut découvrir non loin des abris-bus - ont été forcés par des inconnus qui ont glissé à l’intérieur des fausses affiches portant la signature du World Economic Forum (WEF).
« Nous n’avons rien à voir avec », a coupé court, en répondant à nos questions, André Schneider, porte parole de la fondation basée à Cologny, organisatrice de la grand-messe du capitalisme mondial qui se tient à Davos. Et d’ajouter qu’une plainte a été déposée : « Nous dénonçons l’utilisation indue de notre logo », étaye-t-il. Un canular qui va continuer à faire des vagues à l’approche de la prochaine manifestation qui aura lieu en janvier dans la station grisonne.
« CYNISME ILLIMITÉ »
Hier, croyant que le WEF avait bel et bien lancé une campagne publicitaire aux allures pour le moins provocatrices, la coordination suisse anti-OMC a fait parvenir un communiqué aux rédactions des médias suisses. « Nous sommes outrés par le cynisme illimité du World Economic Forum », ont assené les responsables du mouvement.
Du côté de la régie publicitaire, les responsables ne parviennent pas à s’expliquer pas « comment cela a pu arriver », confie Hothmar Casutt, porte-parole de la SGA au quotidien bernois Bund. Car pour ouvrir les panneaux protégés de la société, « il faut une clé spéciale », explique-t-il, avant d’évaluer à une « somme de cinq chiffres » le préjudice financier pour la régie. Quant à la police, elle se dit d’ores et déjà en mesure de mettre facilement la main sur les auteurs du canular, car, selon elle, il y a peu d’imprimeries en Suisse à même de fabriquer des affiches « City », c’est-à-dire le format qui cadre avec les espaces publicitaires.