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Le baroud d’honneur des "nonistes"

Publie le dimanche 3 février 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

de Sylvia Zappi

Deux jours avant le vote des parlementaires à Versailles, samedi 2 février, le Comité national pour un référendum, qui rassemble tous les partisans d’une nouvelle consultation populaire sur le traité de Lisbonne, organise un meeting à la Halle Carpentier, à Paris. Lundi 4 février, une autre initiative, plus festive, est prévue devant le château de Versailles.

Voici trois mois qu’ils essaient de relancer une mobilisation digne de l’anniversaire du non, vainqueur au référendum du 29 mai 2005. En vain. Le cœur n’y est plus et les divisions ont pris le dessus. La valse-hésitation du Parti socialiste, oscillant entre abstention et non-participation au vote, n’a pas aidé à clarifier les enjeux de cette dernière bataille. "Notre principal adversaire, c’est le silence. Mais les Français finiront par s’apercevoir qu’ils sont régis par un traité qu’ils ont rejeté et pourraient réagir avec colère", assure François Delapierre, bras droit du sénateur PS Jean-Luc Mélenchon. "On affiche un front, mais on n’a pas réussi à faire bouger les choses", reconnaît Jean-Marc Bouvet, responsable de la communication au PCF.

CACOPHONIE

Les partisans d’un nouveau référendum font comme s’il était encore possible de persuader deux cinquièmes des parlementaires de voter non à Versailles. "On a cherché à organiser une initiative forte, rassembleuse, pour montrer que nous ne renoncions pas", explique Pierre Khalfa, porte-parole de l’union syndicale Solidaires.

Mais c’est dans une certaine cacophonie que les adversaires du traité se rassemblent. Pas moins de vingt-neuf intervenants sont prévus pour fustiger le "déni de démocratie", samedi. "C’est largement unitaire", ironise M. Khalfa. Sont attendus M. Mélenchon, Jean-Pierre Chevènement (MRC), Marie-George Buffet (PCF), Olivier Besancenot (LCR), Arlette Laguiller (LO), Francine Bavay (Verts) ou José Bové, mais aussi les socialistes Marc Dolez, Gérard Filoche et Paul Quilès.

Lundi, l’éventail sera moins large : socialistes, communistes et chevènementistes ont préféré s’abstenir. Le rassemblement festif a été imaginé par une poignée de militants d’Attac, de collectifs antilibéraux et du site Internet Bellaciao, pour "ne pas laisser les parlementaires voter sans rien dire", explique Maël Theulière, de la direction d’Attac.

Après un "pique-nique manifestation" avec la Confédération paysanne, les participants ont prévu de se bâillonner à 16 heures, au moment du vote.

http://www.lemonde.fr/politique/art...

Messages

  • Des représentants d’un peuple dans un pays démocratique, qui ne votent QUE CE QU’EUX-MEMES pensent, c’est sûr, ce n’est pas ce qui peut être appelé honneur.

    Alors, vive le baroud d’honneur des nonistes ; y’en a, d’ailleurs qui resteront à la maison ; car mobiliser des représentants pareils, c’est pire que de dompter des éléphants.

    Nous attendons les prochains épisodes.

    Noniste sachant lire et écrire.

  • La prose toujours aussi objective de Mme ZAppi...

  • Madame Zappi omet juste de mentionner que la forfaiture de la classe politique ne peut se dérouler que grâce à la complicité constante des médias dominants. La presse de madame Zappi aide à bailloner le peuple. Mais cela n’intéresse pas madame l’échotière. Ses confrères préfèrent parler d’atteintes à la démocratie quand des gouvernements gênent le libéralisme, comme en Amérique latine...

    Jean-François

  • On aura jamais vu une telle trahison du peuple souverain par ses élus et représentants, si ouvertement clamée.

    Sarko et la classe mediatico-politique se vantent ouvertement de se foutre de la gueule du Peuple Souverain.

    Les scelérats collabos livrent le pays à des intérêts étrangers, ôtent au peuple sa souveraineté (son seul pouvoir), le tout en se vautrant dans la luxure et en riant de leur vilain tour.

    Mais ce qui a été enlevé au peuple sans son accord n’a pas de légitimité.

  • Tout est dit dans ce qui est un souhait fervant : "baroud d’honneur".

    En fait notre système économique dominant, qui va pouvoir exercer ses ravages sans contraintes avec la mise en oeuvre du traité, souhaite que l’action s’arrête après la forfaiture de Versailles.

    Mais justement, changer les choses en France dans le sens du progrès social, de la relance économique et industrielle, .. nécessitera de remettre en cause des traités : celui-là, Maastricht, Nice ... notamment si l’on veut pouvoir réinvestir au niveau national pour le logement, les transports ... il faut revenir sur l’euro, avec au moins une double monnaie.

    En fait la lutte ne se termine pas, elle commence parce qu’à l’image de la politique ultralibérale de Sarkozy, l’application du traité va vite révéler sa nocivité.

    Si par malheur les forces de gauche ne sont pas capables de s’entendre pour continuer ce combat, ce qui n’est pas exclu avec les multiples compromissions pour les municipales, et bien les gens risquent de se tourner vers l’extrême droite.

    Jean-Marie Berniolles