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Le coup de grâce de la crise immobilière (U.S.) : le grand crash s’en vient

Publie le vendredi 24 avril 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Le coup de grâce de la crise immobilière : le grand crash s’en vient

Un immense « inventaire caché »

Par Mike Whitney

Le 23 avril 2009

En raison de la levée du moratoire sur les saisies à la fin mars, la tendance à la baisse dans l’immobilier gagne en vitesse. Le moratoire a été mis en vigueur en janvier pour donner une chance de réussite au programme d’anti-éviction d’Obama, un programme qui est une combinaison de modifications et de refinancement hypothécaires. L’objectif de ce plan consistait à venir rapidement en aide à près de 9 millions de propriétaires qui luttent pour garder leurs maisons, mais il est dorénavant clair que le programme va se pulvériser de même que son objectif.

En mars, l’accélération du mouvement à la baisse des prix de l’immobilier indiquait qu’il y aurait de plus importants ajustements à venir. Les tangentes sont plus fortes que jamais - presque perpendiculaires. Les prix de l’immobilier ne sont pas en baisse, ils s’effondrent et ils s’effondrent sérieusement. Maintenant que le moratoire sur l’éviction a pris fin, les Avis de défaut [de paiement] (NOD) ont grimpé à leurs plus hauts niveaux historiques. Dans 4 à 5 mois, ces avis vont devenir des saisies créant une autre série de saisies.

Les analystes du marché prédisent qu’il y aura 5 MILLIONS DE NOUVELLES SAISIES ENTRE AUJOURD’HUI ET 2011. Il s’agit d’une catastrophe plus grande que l’ouragan Katrina. La sidérante augmentation du chômage et la hausse des saisies rendent certain que des centaines de banques et d’institutions financières vont être contraintes à la faillite. Quarante pour cent des propriétaires en défaut de paiement ont déjà évacué leurs maisons. Il n’y a rien qu’Obama puisse faire pour les faire rester. Pire encore, seulement 30 pour cent des [maisons] saisies ont été remises en vente suggérant ainsi encore plus d’entourloupettes au sein des banques. Où sont donc passées les maisons ? Ont-elles tout simplement disparues ?

600,000 « MAISONS DISPARUES ? »

Voici un extrait du quotidien San Fransisco Gate expliquant le mystère :

« Les bailleurs de fonds du pays sont assis sur des centaines de milliers de maisons saisies qu’ils ne sont pas revendues ni même mises en vente, selon de nombreuses sources statistiques. Et les [maisons] saisies, que les banques se débarrassent aux prix d’une vente de feu, sont un facteur majeur qui fait chuter le valeur des maisons.

« Nous croyons qu’il y a environ dans tout le pays 600,000 propriétés que les banques ont reprises, mais qu’elles n’ont pas remises en vente sur le marché », a déclaré Rick Sharga, vice-président de RealtyTrac, qui compile les statistiques sur les saisies au niveau national. « La Californie possède probablement 80,000 de ces maisons. Il pourrait être catastrophique si les banques devaient soudainement inonder le marché de ces propriétés en difficulté. Vous auriez alors plus de dépréciation et de carnage. »

Dans une récente étude, RealtyTrac comparait sa base de données de maisons reprises par les banques avec les annonces de maisons mises en vente sur MLS dans quatre États, dont la Californie. Il a été constaté un écart important - seulement 30 pour cent des saisies ont été inscrites à la vente dans le « Multiple Listing Service (MLS) ». Le reste est connu dans l’industrie sous le nom « d’inventaire caché ». (« Les banques ne mettent pas en vente un grand nombre de maisons saisies » SF Gate)

Si les vérificateurs étaient déployés dans les banques qui gardent hors du marché des maisons saisies, ils découvriraient probablement que les banques sont en fait en train de refinancer le service des hypothèques sur une base mensuelle afin de dissimuler l’ampleur de leurs pertes. Ils découvriraient également que les banques s’efforcent de maintenir les prix de l’immobilier artificiellement élevés afin d’éviter d’essuyer d’énormes pertes qui pourraient les ruiner. Une chose est certaine, 600,000 maisons « disparues » signifient que le prix de l’immobilier est loin d’avoir fini de chuter et qu’un pan plus large du système bancaire est en eaux troubles.

Voici plus d’informations sur l’histoire de Monsieur Hypothèque (bloggeur au nom anglais de : Mr. Mortgage) « Le nombre de saisies en Californie va exploser…encore une fois »

« Êtes-vous prêt à voir le futur ? Des dizaines de milliers de saisies se feront dans les 1 à 5 mois à venir, ce qui fera monter le nombre total des saisies à des sommets historiques. Cela va inonder le marché immobilier déjà strangulé avec encore plus de maisons juste à temps pour la saison printemps été de vente de maisons ... Les Avis de défaut [de paiement] (NOD) et les syndics de faillite (NTS) démontrent que l’on se dirige à des niveaux jamais vus depuis la mi-2008. Lorsque le syndic de faillite se pointe, la propriété est saisie par un Palais de justice et mis aux enchères dans les 21 à 45 jours suivants... En fin de compte, c’est qu’il y a une énorme vague de saisies qui frappera à partir d’avril et qui ne pourra pas être arrêtée sans un moratoire national. »

JP Morgan Chase, Wells Fargo et Fannie Mae ont intensifié leur activité de saisies au cours des dernières semaines. Les défauts de paiement ont grimpé en flèche présageant toujours plus de réduction des prix dans un avenir prévisible.

Selon le Wall Street Journal : « Ronald Temple, co-directeur de recherche au Lazard Asset Management, prévoit des baisse de prix dans l’immobilier de 22% à 27% par rapport à leurs niveaux de janvier. Plus de 2,1 millions de maisons seront perdues cette année parce que les emprunteurs ne peuvent pas payer leurs mensualités. Ce nombre s’ajoutera aux quelque 1,7 millions [de maisons] de 2008. » (Ruth Simon, « La crise immobilière est sur le point de prendre encore une fois les devants de la scène » Wall Street Journal)

Un autre 20 pour cent de réduction sera retranché de la valeur des maison aux États-Unis signifiant ici un autre 4 trillions de dollars de perte pour l’ensemble des propriétaires de maison. Cela signifie toujours moins d’épargne pour la retraite, moins de dépenses et une diminution du niveau de vie. La prochaine étape dans le secteur immobilier sera atroce, tous les secteurs en seront affectés. Le plan de sauvetage hypothécaire de 75 milliards de dollars d’Obama n’est qu’une maigre pitance ; il ne réduit pas le montant d’emprunt des prêts hypothécaires et il ne stoppera pas la saignée. Les dirigeants politiques ont décidé qu’ils en avaient fait assez, et ils se refusent d’aider. Ils ne voient pas le tsunami qui surgit de manière évidente devant eux. Le marché immobilier est plongé à des profondeurs abyssales et il va draguer une bonne partie de l’économie en général avec lui. Les actions [en bourse], aussi. 

Article original en anglais : Housing Bubble Smackdown : Bigger Crash Ahead, Huge "shadow inventory", publié le 21 avril 2009 :

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=13283

Traduction : Dany Quirion. 

www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=WHI20090423&articleId=13314

Messages

  • Bonjour,

    Au même titre que l’église est une secte qui a réussit, le capitalisme est une mafia qui a réussit.

    Et nous, nous sommes comme des nases avec nos grèves de 24H et nous participons à des votes pseudo démocratique. (Le choix entre le diable ou ses valets) sic.

    Évidement cela ne se fera pas dans la douceur, mais il y a un choix, 1) A genoux ou 2) Révolution.

    Hyoo

  • Ceux qui pretendent que l’Europe est a l’abri du tsunami US devraient changer de planete :

    Analyse : la périlleuse situation des banques européennes, par Eric Dor

    23 avril 2009

    L’économiste Eric Dor, Directeur de la Recherche à l’IESEG de Lille, fait le le point sur la situation du système bancaire européen, pour lequel il estime que les pertes pourraient s’élever à 1600 milliards de dollars, dont 900 milliards pour la seule zone euro. « Loin d’être moins critique que celle de leurs concurrentes américaines, les banques européennes sont dans une situation assez périlleuse en raison de facteurs structurels qui leur sont particulièrement défavorables, » juge-t-il, en souligant leur « plus forte exposition aux pays émergents » que leurs concurrentes américaines et japonaises, leur retard dans la constatation des pertes, ainsi qu’une « exposition très forte aux actifs toxiques américains. »

    Par Eric Dor, Avril 2009 (extraits)

    Si la conjoncture mondiale continue à se dégrader, et d’après nos nouvelles estimations, les pertes totales des banques depuis le début de la crise pourraient s’élever à 4508 milliards de dollars sur des actifs originaires des Etats-Unis, et 898 milliards de dollars sur des actifs originaires d’autres parties du monde. Les parts de ces pertes supportées par les banques américaines et européennes s’élèveraient à 2212 et 1607 milliards de dollars respectivement.

    Dans quelle situation sont les banques européennes ?

    Loin d’être moins critique que celle de leurs concurrentes américaines, les banques européennes sont dans une situation assez périlleuse en raison de facteurs structurels qui leur sont particulièrement défavorables.

    Une taille importante relative à celle de leurs pays

    Le total des actifs des banques de la zone euro s’élève à 25000 milliards d’euros, c’est-à-dire 2,7 fois le produit intérieur brut annuel de la zone. Ce montant ne comprend que leurs établissements de la zone euro et exclut les filiales des banques de la zone euro qui se situent en dehors de la zone (Europe de l’Est, Etats-Unis, ...).

    Pour l’ensemble de l’Union Européenne, le total des actifs des banques atteint plus de 41000 milliards d’euros.

    Des ratios de leverage beaucoup trop élevés.....

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2673

  • Le peuple des “dissidents” contre le JSF ?

    23/04/2009 - Bloc-Notes

    Aux USA, le site HuffingtonPost.com est l’un des plus puissants du monde de l’“opposition politique” US, disons comme adversaire de la politique bushiste puis soutien plus ou moins conditionnel d’Obama. (Laissons de côté les arcanes de la critique politicienne qui se sont parfois exercés contre la créatrice du site, Arianna Huffington ; nous parlons ici moins de vertu politique, avec tout ce que cette expression a de suspect, que d’efficacité politique.)

    Disons que ce site représente l’aile gauche modérée, ou centre-gauche, des soutiens à Obama, et l’aile modérée de la “dissidence” plus ou moins antisystème, plus ou moins populiste (grassroots) sur le Web. (Gauche, droite, – certes, HuffingtonPost.com se prétend plus à gauche qu’à droite, s’il faut en juger ; mais nous préférons parler, pour les USA et aussi pour nous-mêmes, pour ce qui est de l’effet objectif des engagements politiques, des antisystèmes contre les partisans du système, des “dissidents” contre l’establishment, etc.)

    L’audience de HuffingtonPost.com est considérable, ainsi que le nombre et le prestige de ses collaborateurs. Par conséquent, ses prises de position ont un poids politique certain, – c’est ce qui nous intéresse ici.

    Le 21 avril 2009, Steve Cobel, l’un des fondateurs du site, a publié un billet du plus grand intérêt, – « How Europe & Canada Could Help Us ! ». L’idée est simple : se posant en soutien critique d’Obama, Cobel cite cinq axes de grande politique belliciste US, ou considérés comme tels puisqu’il leur accorde cette importance, où une pression européenne pourrait aider à “contraindre” Obama à prendre des positions radicales hostiles à ces politiques, ou bien “aider” Obama à justifier auprès de l’establishment de prendre ces positions qu’ils voudraient peut-être adopter mais qu’il ne peut adopter sans une pression extérieure dans ce sens.

    Les cinq cas sont : l’évacuation des forces US d’Irak, la lutte contre la guerre en Afghanistan, la liquidation du réseau anti-missiles BMDE, la recherche de la réduction du réseau des bases US à l’étranger et … la liquidation du programme JSF/F-35.

    Ce dernier point, évidemment, nous intéresse particulièrement, essentiellement par sa nouveauté dans cette appréciation de son importance (les quatre autres sont aussi importants, mais ils sont connus et sans surprise ici).

    Voici ce que Cobel en dit, après avoir énuméré les quatre points précédents, – en s’y attardant effectivement, preuve qu’il s’agit d’une complète nouveauté dans la bataille générale antisystème.

    « …(5) Push the political leadership of your own nations to pull out of the F-35 Joint Strike Fighter program, before it’s too late to stop it. The time is now, when President Obama’s budget is being considered in Congress.

     »Since this last point is not as well-understood as the other four above, let me spend a couple more paragraphs on it. Grassroots activism against the F-35, a hugely expensive high-tech addition to the global arms race, is particularly critical in the 8 nations that have agreed to jointly build the F-35 with the U.S.– the United Kingdom, the Netherlands, Denmark, Italy, Norway, Turkey, Australia, and Canada.

     »Since the Pentagon’s proposal is to build 2,458 of these F-35 Joint Strike Fighters, at a minimum cost of $100 million apiece, the future costs are huge. Some experts believe that the life-cycle costs of the F-35 will approach a trillion dollars, more than Obama’s first stimulus package !>D>

     »And I must say, when I look at this list of F-35 partners, I am particularly disappointed to see the Netherlands, Norway, Denmark, and Canada on it. I sort of expect the U.K. to go along with whatever grandiose military ideas the Pentagon comes up with, since even massive Labor Party antiwar activism could still not stop Tony Blair from his stupid, illegal, and disastrous backing for George W. Bush’s invasion of Iraq. But why is the Netherlands building F-35s ? Why are Norway & Denmark ?

     »Perhaps the NDP in Canada can begin to make a fuss about the Joint Strike Fighter, putting pressure on the Liberals to oppose the Harper government on this wasteful spending. Perhaps the Labor Party in Australia can take another look at these outlays, now that they have come back to power. And when the Italians next get around to voting out that buffoon Berlusconi again, maybe the left coalition can revisit these fighter planes. One can only hope.

     »In the meantime, it comes as no surprise to Europeans and Canadians that the American peace movement, based as it is in the heart of the Empire, is too weak to roll back our military/industrial/petroleum complex on our own.

     »We need a little help from our friends. »

    Nous avons toujours pensé et affirmé que la bataille du JSF est fondamentale, qu’elle déborde largement le cadre des armements ; que c’est d’abord, dans ses outils et dans sa tactique, une bataille de communication, parce qu’elle est basée sur l’influence et concerne un projet totalement virtualiste, mais dont les ambitions naturelles se retrouvent dans l’idée de l’asservissement d’une partie non négligeable de la puissance de pays extérieurs au système de l’américanisme ; qu’elle doit être sortie de son cadre, justement parce que ce cadre dissimule l’enjeu de la bataille, et trouver un champ populaire pour s’exprimer ; que la pression populaire pourrait alors mettre à jour les véritables caractères de ce programme, et en faire un débat politique d’importance.

    La chose commence à être en bonne voie en Europe :

    Le JSF dans le chaudron du doute européen et grandissant

    http://www.dedefensa.org/article-le_jsf_dans_le_chaudron_du_doute_europeen_et_grandissant_23_04_2009.html

    même si elle n’est pas encore pleinement perçue en tant que telle.

    La partie US, qui en connaît un bout en matière d’influence et de communication, commence à réaliser l’importance du JSF, et le message de Cobel le montre. Les “dissidents”, qui se trouvent dans une position d’une certaine ambiguïté avec Obama au pouvoir, commencent à comprendre que la chute du JSF serait un coup terrible porté au système, au complexe militaro-industriel, à l’establishment.

    Le message de Cobel est un signe extrêmement réconfortant parce qu’il concerne la réalisation des vraies menaces et des véritables dangers.

    Que le JSF soit placé sur le même plan, en fait de nuisance systémique, que l’Irak, l’Afghanistan, le BMDE et les bases US à l’étranger, est un formidable progrès dans la conscience de la hiérarchie des dangers.

    Mis en ligne le 23 avril 2009 à 11H47

    http://www.dedefensa.org/article-le_peuple_des_dissidents_contre_le_jsf_23_04_2009.html