Le déchainement de violence policière à Berlin

La police berlinoise est intervenue violemment pour disperser plusieurs milliers de personnes, en majorité des kurdes, qui ont manifesté samedi 26 novembre contre la « complicité » du gouvernement Angela Merkel avec la Turquie.

Après l’interdiction par les autorités allemandes d’une manifestation kurde, prévue le même jour, plusieurs milliers de kurdes ont voulu se joindre à la manifestation organisée à Kreuzberg par les groupes antifascistes et de gauche.

Des dizaines d’autocars qui transportaient des manifestants kurdes venus de différentes villes proches ont été arrêtés à l’entrée de la ville de Berlin.

Des milliers d’autres qui ont pu franchir les barricades de la police ont commencé à marcher sous le slogan « Non au fascisme, au fascisme vert (gouvernement turc), au racisme, à la répression et aux interdictions ».

Quelque 300 personnes interpellées

Plus de 2000 policiers ont été déployés pour disperser les manifestants qui appelaient le gouvernement allemand à supprimer le Parti des travailleurs du Kurdistan de la liste noire et à mettre fin à sa politique de criminalisation des kurdes.

La police a interpellé environ 300 personnes et a blessé des dizaines d’autres, en faisant usage de gaz lacrymogènes, selon des sources kurdes. Des policiers d’origine turque ont fait de la provocation, a dit un manifestant.

La Fédération des associations kurdes en Allemagne (YEK-KOM) a condamné la violence policière, affirmant que les pratiques antidémocratiques du gouvernement allemand à l’égard du peuple kurde ne se différencient pas de la répression policière en Turquie et en Syrie.

Attaque raciste après la manifestation

Dans la soirée, la brutalité de la police a laissé la place aux attaques des groupes racistes turcs qui ont poignardé un manifestant à Kreuzberg où vit une importante communauté turque, a-t-on appris auprès des manifestants.

Le 20 novembre, une association kurde à Berlin avait été perquisitionnée par la police allemande. On ignore toujours les motifs de cette perquisition qui coïncide avec à 33e anniversaire de la création du PKK, qui lutte pour les droits fondamentaux kurdes.

Les kurdes sont souvent victimes des relations économiques et politiques entre la Turquie et l’Allemagne. Selon les estimations, l’Allemagne compte environ 800 000 kurdes.

Mi-septembre, les organisations kurdes en Allemagne avaient déposé au parlement fédéral les 60 000 signatures collectées en 15 jours dans le cadre de la campagne « les kurdes demandent leur statut ». Les organisateurs avaient appelé les élus allemands à voter pour la reconnaissance de l’identité kurde et la suppression du PKK de la liste noire.

(Pour voir les photo : www.actukurde.fr)