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Le "document de méthode" de la SNCF ne convainc pas les syndicats

Publie le samedi 17 novembre 2007 par Open-Publishing
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Le "document de méthode" de la SNCF ne convainc pas les syndicats

REGIMES SPECIAUX DE RETRAITE

NOUVELOBS.COM | 17.11.2007 | 10:32

La direction propose d’ouvrir des négociations dès mercredi, sous forme de huit tables-rondes, dont deux conclusives les 10 et 12 décembre, en présence d’un représentant de l’Etat.

Le syndicat Sud-Rail, qui déclare ne pas avoir reçu le document de méthode remis vendredi 16 novembre au soir par la SNCF aux autres organisations syndicales, a indiqué en avoir pris connaissance et refuse de "négocier l’application de la réforme".
Deux autres syndicats de cheminots, Unsa et FO, ont indiqué samedi qu’il n’y avait "rien de nouveau" dans ce document, réitérant leur appel à poursuivre le mouvement.
"Alors que les cheminots ne veulent pas de l’allongement de la durée de cotisation, des décotes, de la désindexation des pensions (...) aucun syndicat ne peut accepter d’aller négocier la mise en oeuvre de ces principes", souligne Sud-Rail, le deuxième syndicat de la SNCF dans un communiqué.
"On nous propose de discuter seulement de l’application de la réforme !", s’indigne le syndicat.
Sud-Rail a par ailleurs adressé un courrier, vendredi, au ministre du Travail Xavier Bertrand lui demandant une nouvelle fois de "renoncer à l’allongement de la durée de cotisation de 37,5 annuités à 40 puis à 41, aux décotes, à la désindexation des pensions par rapport aux salaires".
"Nous ne refusons nullement la négociation, nous refusons que vous fixiez vous seul le cadre qui serait celui de la réforme", poursuit-il.
Dans son document de méthode, la SNCF rappelle en effet le cadre général de la réforme et les "principes communs d’harmonisation des régimes spéciaux".

Négociations dès mercredi

L’allongement de la durée de cotisation à 40 ans, l’introduction d’une décote et l’indexation des pensions sur les prix sont les "trois piliers" non négociables de la réforme des régimes spéciaux, le gouvernement renvoyant des points spécifiques aux négociations d’entreprise.
La SNCF propose d’ouvrir des négociations dès mercredi, sous forme de huit tables-rondes, dont deux conclusives les 10 et 12 décembre, en présence d’un représentant de l’Etat.
Plusieurs thèmes pourraient être abordés : mesures salariales et dispositifs d’accompagnement de fin de carrière, complément retraite, adaptation des règles du régime spécial, avantages familiaux et conjugaux, prévoyance, etc.
A la SNCF, la quasi-totalité des assemblées générales ont reconduit vendredi la grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite jusqu’à samedi. Seule, la CFDT cheminots, quatrième syndicat de l’entreprise, a proposé sa "suspension".

Trafic perturbé à la SNCF et à la RATP

Résultat, le trafic national SNCF devait rester "perturbé" et "très réduit" en Ile-de-France, a indiqué la direction.
Les assemblées générales d’agents des métros, bus et RER de la RATP ont décidé elles aussi la reconduction de ce mouvement jusqu’à samedi, voire lundi.
La direction de la régie ne prévoyait guère d’amélioration du trafic samedi, avec une rame de métro sur 5 en moyenne (sauf sur les lignes 1 et 14 où le service est meilleur), des lignes A et B du RER "fortement perturbées" et seulement 40% des bus et tramways.

Appel à la reprise par la CFDT-Cheminots

Seule la CFDT-Cheminots a appelé à la reprise du travail.
Certains syndicats et grévistes espèrent tenir jusqu’à mardi prochain, jour d’une grève nationale des fonctionnaires avec des manifestations dans toute la France.
Du côté du gouvernement, le président Nicolas Sarkozy a demandé vendredi après-midi au ministre du Travail Xavier Bertrand de "poursuivre ses efforts en vue d’enclencher la reprise du travail" à la SNCF et à la RATP, selon son porte-parole David Martinon.
Malgré des signes d’essoufflement de la grève parmi certaines catégories de personnels, la mobilisation atteignait encore des taux records vendredi chez les conducteurs à la RATP. "Les usagers continuent à être gravement pénalisés par un mouvement qui n’a plus de raison de se poursuivre", a déploré David Martinon.

92% des conducteurs de RER en grève

Selon la direction de la RATP, vendredi, 57% des machinistes étaient encore en grève, 81% des conducteurs de métro et 92% des conducteurs de RER.
La CFDT-Cheminots a pour sa part annoncé vendredi après-midi qu’elle appelait les assemblées générales à voter la suspension du mouvement. "Il faut sortir du mouvement pendant qu’on est encore assez fort. Le temps est aujourd’hui à la négociation", a indiqué à l’Associated Press son secrétaire général Arnaud Morvan.
L’organisation syndicale a toutefois annoncé le dépôt d’un nouveau préavis de grève pour le 20 décembre qui pourra être levé en fonction du résultat des négociations tripartites Etat-entreprises-syndicats, le gouvernement ayant donné un délai d’un mois pour mener à bien des pourparlers.
La grève, portée par une base syndicale très remontée contre la réforme, donnait des signes d’essoufflement vendredi, selon les chiffres donnés par les directions de la SNCF et de la RATP en moyenne pour l’ensemble des catégories de personnels, avec toutefois un trafic des trains et des transports parisiens encore très perturbé.

Actions radicales de grévistes

Certains grévistes se sont d’ailleurs lancés dans des actions plus radicales que ces derniers jours, une situation jugée "inacceptable" par le No2 de la SNCF Guillaume Pepy.
"Ce qui est scandaleux et absolument inacceptable, c’est qu’un certain nombre de grévistes incontrôlés, ou d’éléments extérieurs à l’entreprise, ont mis le désordre en mettant des torches sur les voies, des pétards, des détonateurs qui sont des instruments de sécurité qu’on met sur la voie pour empêcher des trains de circuler", a déploré M. Pepy sur France Inter.
"Des actes de malveillance à l’initiative de certains personnels en grève ’incontrôlés"’ ont eu lieu notamment à Paris Saint-Lazare, Val d’Argenteuil, Lille, Château-Thierry, Sarreguemines ou encore Saint-Quentin, selon la SNCF. Elle a d’ailleurs déposé plainte pour "entrave à la circulation des trains et manipulation de produits toxiques explosifs et inflammables" après l’envahissement de la gare de Bordeaux Saint-Jean en fin de matinée par des cheminots en grève.

32% de grévistes à la SNCF

La direction de la SNCF a comptabilisé vendredi 32,2% de grévistes contre 42,8% la veille et 61,5% mercredi au premier jour du mouvement. La CGT de son côté fournissait un taux "de l’ordre de 36%" vendredi, contre quelque 46% la veille.
Le même fléchissement est observé à la RATP -en moyenne sur l’ensemble des catégories de personnel- avec 23,3% de grévistes vendredi, selon la direction, contre 27,2% la veille et 44% mercredi.
De son côté, Nicolas Sarkozy a reçu vendredi après-midi à l’Elysée les dirigeants des entreprises concernées par la réforme (SNCF, RATP, EDF, Gaz de France), en présence du Premier ministre François Fillon, des ministres Xavier Bertrand (Travail), Michèle Alliot-Marie (Intérieur) et du secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau.
"Les dirigeants d’EDF et de Gaz de France ont indiqué que la situation était redevenue normale dans leurs entreprises et que la négociation tripartite s’engageait comme prévu dans cette branche", a souligné le porte-parole de l’Elysée David Martinon. "Ainsi, la procédure proposée par le ministre du Travail aux organisations syndicales mercredi soir va pleinement s’appliquer". (avec AP)

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20071117.OBS5284/le_document_de_methode_de_la_sncf_ne_convainc_pas_les_s.html

Messages

  • remake à la CFDT

    La CFDT-cheminots, 4e syndicat à la SNCF (11,6% des voix aux élections des représentants du personnel) a "suspendu" vendredi son mouvement et "exige en contrepartie du gouvernement le lancement immédiat de négociations".

    Arnaud Morvan, son secrétaire général, se trouvait pris en étau entre sa base et sa confédération, dont le numéro un François Chérèque, favorable à la réforme mais avec des aménagements, estimait avoir obtenu "les éléments pour suspendre la grève".

    D’un autre côté, soulignait M. Morvan, "nous ne voulons pas revivre 2003 qui nous a coûté plus de la moitié de nos adhérents", lorsque la CFDT avait accepté la réforme Fillon des retraites.

    Le coup de couteau dans le dos des cheminots par la CFDT était prévu, annoncé par la confédération, mais la position personnelle de BT est inacceptable, de même celle de la direction confédérale CGT, qui nous refait le coup du TCE

    Les différentes fédérations de la CGT n’avaient plus qu’à "rectifier" le tir, dans un courrier commun.

    Mais la bataille est très loin d’être terminée : ce sont les AG qui décident, malgré la CFDT

    grève reconductible : l’A.G de Lille du 15 /11 décide la reconduction pour 24 h

    L’assemblée des Syndiqués CGT de Lille réunissant des camarades de nos syndicats execution et maitrises/ cadres s’est prononcée à l’unanimité pour la reconduction de la grève pour 24 h comme rien n’a changé sur le fond.
    Nous sommes toujours comme notre fédération CGT contre cette réforme de notre régime spécial, nous exigeons des avancées côté salaire, le FRET,l’emploi ...

    L’assemblée générale lilloise s’est prononcée également à l’unanimité pour la reconduction.
    (Comme dans les autres sites de la région).

    Aucune O.S sur le site n’appelle à une reprise du travail

    Les chiffres de grévistes fournis par les directions ne sont qu’une manipulation de plus, destinée à démoraliser. Et la SNCF multiplie les dépôts de plainte pour l’intimidation.

    P. Bardet