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Le fanatisme des néo-conservateurs va-t-il détruire les Etats-Unis ?
Publie le vendredi 14 octobre 2005 par Open-Publishing1 commentaire

de Craig Roberts
Cette guerre "qui n’aurait dû être qu’une promenade" dure maintenant depuis deux ans et demie. Les Etats-Unis ont déploré 20’000 morts et blessés. Comme le nombre d’insurgé-e-s irakiens se monte à 20’000, selon le commandement militaire US, chaque insurgé-e est donc responsable d’une perte US. Les troupes US en Irak comptent environ 150’000 hommes.
De toute évidence, elles n’ont pas infligé des pertes comparables aux insurgé-e-s irakiens. En effet, si les troupes US ont peut-être fait 150’000 victimes parmi la population civile irakienne, avant tout des femmes et des enfants, ce sont les "dommages collatéraux" d’une invasion US "légitime" et "vertueuse", qui sèment la mort dans toute la Mésopotamie au nom de la démocratie.
Qu’auraient pu faire les Etats-Unis pour se donner une image plus noire, que d’envahir l’Irak et de massacrer ses habitant-e-s ? Selon le Manufacturing & Technology News du 1er septembre, les services statistiques du gouvernement ont rapporté, qu’au cours de cette « guerre qui aurait dû être une promenade », la consommation de munitions de petit calibre par l’armée US s’est montée à 1,8 milliard de cartouches. Considérez ce chiffre... S’il y a 20’000 insurgé-e-s, cela signifie que les troupes US ont tiré 90’000 fois sur chaque insurgé-e.
900’000 coups de feu pour un insurgé ?
Bien peu ont été touchés. Nous ne savons pas combien. Afin d’éviter toute analogie avec le Vietnam, jusqu’à la semaine dernière, les autorités US évitaient scrupuleusement le body count (dénombrement des morts). Si 2000 insurgé-e-s ont été tués, chaque mort a nécessité 900’000 cartouches.
Le cumul des fabriques de munitions du gouvernement et de l’industrie privée ne peuvent pas produire de cartouches aussi vite que les troupes les tirent. C’est pourquoi l’administration Bush a dû se tourner vers des producteurs étrangers, comme les industries militaires israéliennes. Réfléchissons à cela : débordée, l’industrie US ne peut produire assez de munitions pour venir à bout de 20’000 insurgés.
Les analystes militaires US commencent à se demander si les Etats-Unis n’ont pas perdu la guerre contre le soulèvement. De plus en plus, les porte-parole de l’administration parlent à la façon du Ministre de l’information de Bagdad. Le 19 septembre, le Washington Post rapportait ainsi que le responsable de la communication de l’armée US, le Major Général Rich Lynch, avait annoncé de « grands succès » contre l’insurrection, alors que cette dernière venait juste de causer les pires pertes de la guerre, dont une attaque de trois jours au mortier contre la Zone Verte, présumée sûre.
L’armée US frappe à l’aveuglette.
Anthony Cordesman, un expert militaire au Center for Strategic and International Studies de Washington DC, déclare : « Nous ne pouvons sécuriser la route de l’aéroport, ni empêcher les tirs de mortier sur la Zone Verte, ni arrêter les tueries et les kidnappings ». Le soulèvement contrôle l’essentiel de Bagdad et des provinces sunnites.
En raison d’une capacité de jugement réduite par la frustration, l’armée US maintient 40’000 Irakiens en détention, soit deux fois le nombre estimé des insurgé-e-s. Qui sont ces détenus ? Selon le Washington Post , « la plupart des hommes incarcérés à Tall Afar, la semaine dernière, avaient été arrêtés sur la base d’informations fournies par des adolescents, transformés en informateurs, parfois pour ce que les soldats US suspectent de n’être rien de plus que des petits trafics locaux ». De toute évidence, les Etats-Unis ne sachant pas qui et où sont les insurgés, frappent aveuglément, créant eux-mêmes un plus large soulèvement.
Le gouvernement irakien, bien qu’il soit soutenu par l’armée US, est incapable de contrôler les mouvements au travers de la frontière syro-irakienne. C’est pourquoi l’administration Bush incrimine la Syrie. La fragile Syrie est déclarée coupable de ne pas faire ce que l’armée US n’arrive pas à faire elle-même. Adam Ereli, le porte-parole complètement allumé du Département d’Etat US, à accusé la Syrie de « permettre » aux insurgés de traverser la frontière. Le gouvernement US ne parvient pas à prévenir le flux régulier d’un million de Mexicains qui traversent chaque année la frontière, mais la Syrie est supposée pouvoir empêcher quelques centaines de combattants étrangers de traverser illégalement sa frontière chaque année.
La Syrie et l’Iran en ligne de mire
Ereli présente fallacieusement l’incapacité de la Syrie comme de la « mauvaise volonté », qui démontrerait les liens entre la Syrie et les terroristes, non seulement en Irak, mais aussi au Liban et en Palestine. Cela n’annonce-t-il pas qu’une invasion de la Syrie se prépare ? Selon les dépêches de presse du week-end dernier, l’ambassadeur US en Irak, Zalmay Khalilzad, a prédit que les troupes US entreraient bientôt en Syrie. En même temps, l’administration Bush tente désespérément d’orchestrer une affaire, qu’elle puisse utiliser pour attaquer l’Iran. Dans l’impasse en Irak, les abrutis de la Maison Blanche ont l’intention d’attaquer deux pays de plus.
A la Conférence sur les droits humains du 9 septembre, l’ancien Premier ministre de Malaisie, Mahathir Mohamad, a décrit les Américains comme des gens « qui ont du sang sur les mains ». « Qui sont les terroristes », demandait Mahathir, les Irakiens ou les Américains ? Le monde entier se pose cette question...
Paul Craig Roberts, ex-secrétaire-assistant au Trésor sous l’administration Reagan, est co-auteur de The Tyranny of Good Intentions. Il peut être contacté à : paulcraigroberts@yahoo.com
Messages
1. > Le fanatisme des néo-conservateurs va-t-il détruire les Etats-Unis ?, 14 octobre 2005, 09:24
La maison blanche est devenue un navire ivre, les néo-liberaux commencent à se déchirer entre eux, le modèle ultra-libéral est en train d’imploser dans ses sous-variantes où des membres de l’administration Busch ramassent, au travers des entreprises où ils ont des interets, des marchés concédés par l’état, l’Irak ne sort pas de la boucherie dans laquelle le gouvernement américain l’a plongé, réussissant le tour de forces d’être encore plus meurtriere que le règne du Tyran Sadam,
La base sociale du gouvernement américain devient de plus en plus light....avec un président qui a des visions et entend Dieu lui parler dans les oreilles....
Ce gouvernement est une terrible calamité pour les Irakiens, les peuples palestiniens et israeliens, pour l’écologie de la planête, et evidemment pour les Américains.
Mais pour l’Europe, il est indeniable que ce gouvernement américain religieux, corrompu, dangereux, incapable, recessif coûte de + en + cher à l’offensive neo-conservatrice et ultra-liberale des anti-democrates européens (les Clans de soutien au TCE, très grandes entreprises, les bureaucrates burxellois et leurs épigones locaux de chaque état, les flagorneurs des médias liberticides de concession d’état, etc), leur bébé baveux (à nos néo-cons européens) est de + en + infrequentable et montre les consequences ultimes d’un délire anti-social et integriste : Le chaos.
Il a déjà été ravageur dans ses exces en montrant le bordel issu du cyclone Katrina pour les chances de la pouliche allemande des ultra-liberaux en fin de campagne électorale allemande (les images de l’irresponsabilité ultra-liberale avec des scènes de tiers-monde du pays le plus puissant de la planête ont été un repoussoir efficace et desastreux du liberalisme)...
Le recul des USA dans le monde est également l’image de l’echec du liberalisme dans les têtes en Europe. C’est une bande dessinée qui se déroule sous les yeux des Européens sur le sort qu’un puissant establishment européen, qui controle la quasi-totalité des médias, leur réserve et leur promet ici.
L’agressivité et le délire Buschien cache mal un affaiblissement profond des USA. Même un Chavez peut maintenant tirer les moustaches du tigre, sur ce qui compte réellement, en annonçant que ses reserves en dollars basculeront en reserves en Euros, la Chine réfléchissant comment sortir des 700 milliards de dollars qui lui brulent les doigts et qu’elle a accumulé...
La dérive buschienne est bien le point d’arrivée ultime du liberalisme, la consequence logique et chaotique qui attend l’Europe qui a enfourné avec une vigueur encore plus délirante l’ultra-liberalisme, ...
Busch est le point d’arrivée logique des Sarkos, des Blair, de nos deux chancelliers jumeaux, des Berlusconis...
Le frénétique Sarko mène son Irak à lui, sa guerre du petit en essayant sans cesse de propulser sur le devant de la scène des délires sécuritaires, juste par esprit manipulateur, ses rafles sur les immigrés en France sont les répliques piteuses des rafles des brûtes militaires en Irak... Il ’agit de créer un climat, rejouer sans cesse les peurs des présidentielles précedentes pour amener les populations à ne pas regarder l’essentiel : l’insecurité et la violence sociale des ultra-liberaux.
Sarko est tout autant un bébé de l’ultra-libéralisme que Busch...
Il s’agit maintenant de savoir l’origine des fonds qui soutiendraient une certaine propagande ici... Juste par curiosité, pour savoir qui aime qui...
Partir de la politique américaine c’est comme retourner des pierres et voir ce qui grouille dessous, on trouve de tout et ça concerne tout le monde...
Pour la France, les flagorneurs qui flattent et propulsent Sarko dans les médias (par"lèche", eux qui sont montés par leur capacité à la soumission) doivent regarder le point d’arrivée de l’aventurisme libéral, integrisme qui, au final, les détruira aussi.
L’integrisme ultra-liberal n’est pas une spécialité américaine mais une impasse produite par les très grandes entreprises mondiales avec les hauts fonctionnaires qui leur sont attachés.
Copas