Accueil > Le flouze des mulliez... sur campus

Le flouze des mulliez... sur campus

Publie le lundi 8 décembre 2008 par Open-Publishing

CE MERCREDI 10 DECEMBRE 2008

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

Bien sûr, tous les chefs d’Etat du G20, du G8, du G4, essaient de garder une certaine contenance dans la tempête. Chacun y va de ses petites recettes pour tenter de conjurer la crise, une montagne accouche ici d’une souris, là, on colle un sparadrap sur une jambe de bois, ailleurs on pisse dans les violons. C’est bien naturel. Et l’on voit bien qu’eux-mêmes n’y croient pas. Ils connaissent la nature du système qu’ils ont pour mission de défendre et conserver. Mais ils sont dans leur rôle.

Il en est un qui semble se prendre à son propre jeu. Celui-là, il a une confiance illimitée dans le management, la communication, l’image. C’est comme ça qu’il a réussi lui, à la manière d’un héros balzacien, si Balzac s’était intéressé aux marchands d’aspirateurs. Comme tous les parvenus, il nourrit une foi fanatique envers le système qui l’a promu. Lui, c’est le G1.

Jeudi, il a encore fait preuve de « volontarisme » comme l’écrivent les journaux à son service, qui ne peuvent pas écrire « fanfaronnade ridicule » ou « agitation stérile » comme le ferait n’importe quel observateur un peu lucide. « Aussi coincé qu’un roll-mops tombé dans une cuve à mazout », le majordome du MEDEF appelle plan de relance une énième série de petits cadeaux au patronat – un patronat assisté vivant aux crochets de l’Etat, et ledit plan ne révèle qu’une seule chose : l’étroitesse pathétique de la marge de manœuvre que les maîtres laissent au valet.

Mais il faut absolument donner à penser, puisqu’on ne nous donnera rien d’autre, qu’il y a un capitaine à bord du radeau. C’est peut-être même la fonction première de la « relance », lancée comme un talisman vers la foule, avec en prime ces quelques miettes dont les Princes font leur choux gras. Alors que les licenciements et le chômage explosent, que la pression se fait encore plus forte sur le monde du travail et que le détricotage de nos conquêtes passées alimente la machine à écraser, alors que nulle poudre aux yeux ne saurait inverser cette logique-là, le seul plan tangible qui se dessine est celui d’une société fliquée à outrance. Dans ce domaine, la croissance est au rendez-vous… Entre les militants fichés, les étrangers pourchassés, les gosses à foutre en taule, les fouilles au corps, les coups de matraques sur les jeunes, les épiciers corréziens et les collégiens gersois, on s’aperçoit que le danger est partout…Ben tiens !

Heureusement il y a la gauche…

Non, nous ne donnerons pas dans la plaisanterie facile. Ne comptez pas sur nous pour parler du parti socialiste. Non, nous parlons de la gauche, celle qui, dans l’Histoire, et en particulier dans ces moments-là, s’est soulevée avec les peuples. LES peuples, car, en l’occurrence, c’est plutôt en dehors de nos frontières hexagonales qu’il faut porter les regards. Le 22 novembre dernier, à Villeneuve d’Ascq, à l’initiative du Cercle Henri Barbusse, était organisée une rencontre sur le thème Regards croisés sur trois révolutions. Après évocation des révolutions russe de 1917, chinoise de 1949 et cubaine de 1959, il fut question d’en mesurer la portée à la lumière de la période actuelle, celle de la crise du système qui les combattit et les combat encore.

Nous diffuserons l’entretien que nous eûmes, voilà une semaine, avec Benoît Boussemart, auteur, aux éditions Estaimpuis, de La Richesse des Mulliez. Les maîtres du groupe Auchan et de ses multiples satellites, sont à la tête, d’après le magazine Challenge, d’une fortune de 21 milliards d’euros, qui restent en famille… Car le groupe est familial, et comme il « est au service de l’humanité, donc les hommes au service du groupe sont au service de l’humanité » comme l’explique l’auteur. Vous voyez, eux aussi, ils y croient, à leurs propres salades. Comme le chef de rayon de tout à l’heure… Pareil.