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Le gouvernement maintient sa réforme sur les intermittents

Publie le dimanche 13 juillet 2003 par Open-Publishing

Sat July 12, 2003 5:52 PM CEST PARIS (Reuters) - Le gouvernement a officiellement lancé la procédure d’agrément de l’accord de l’assurance-chômage des intermittents, qui est toujours combattu par une partie des syndicats du spectacle.

L’avis publié par le ministre des Affaires sociales, François Fillon, ouvre une période consultative de quinze jours avant l’application d’un arrêté rendant obligatoires les dispositions signées le 26 juin par les partenaires sociaux.

Trois des plus grands festivals d’été ont été déjà annulés - Avignon, Aix-en-Provence et les Francofolies de La Rochelle - en raison de la grève des intermittents, qui protestent contre la réforme de leur régime d’assurance-chômage.

Mais le gouvernement, qui promet de nouvelles aides, maintient sa réforme et l’inquiétude reste entière pour les prochains festivals d’été.

Selon un sondage CSA réalisé pour la ministère de la Culture et publié samedi par Le Parisien, la lassitude commence à gagner les Français en ce qui concerne ce conflit.

En effet, pour 51% des personnes interrogées, contre 43%, les intermittents sont allés trop loin et doivent stopper les grèves. Au début du mois, 77% des Français soutenaient le mouvement.

Dans ce contexte, Anne Hidalgo, secrétaire nationale du PS à la Culture, a proposé un moratoire de six mois permettant à l’ensemble des acteurs d’améliorer le système d’assurance-chômage et de résoudre la question du financement de la politique culturelle.

"L’urgence est de sortir de la crise dans laquelle le gouvernement et le Medef ont plongé le secteur culturel", écrit-elle dans un communiqué.

DEFENSE DES "VIEILLES CHARRUES"

Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, est sorti de son silence vendredi sur ce conflit pour promettre aux organisateurs des festivals annulés qu’ils seraient dédommagés.

Malgré des appels de l’opposition et de l’UDF à Jacques Chirac, le gouvernement ne semble donc pas prêt à céder après les aménagements apportés cette semaine à l’accord signé le 26 juin par des syndicats minoritaires dans le secteur.

La CGT du spectacle a de nouveau demandé au gouvernement de renoncer à ratifier la réforme et a lancé un appel au président de la République pour "calmer le jeu".

Les intermittents promettent de poursuivre la mobilisation. Samedi après-midi, une centaine d’entre eux ont mené une "action spectacle" à Avignon en projetant des fruits rouges contre les murs du Palais des papes.

La Bretagne s’inquiète à son tour pour ses manifestations culturelles, les Vieilles charrues à Carhaix et l’Interceltique de Lorient, notamment.

Le festival des Vieilles charrues, prévu du 18 au 20 juillet à Carhaix, dans le Finistère, paraît particulièrement menacé. Face à la détermination des organisateurs de maintenir la manifestation, Patrice Paichereau, responsable régional de la CGT du spectacle, a promis "d’importantes perturbations".

Dans un communiqué publié samedi, l’Union de Bretagne des syndicats du spectacle-CGT semble toutefois rechercher l’apaisement en exprimant le souhait "que toutes les manifestations se déroulent normalement".

"La finalité de la lutte des professionnels du spectacle et de l’audiovisuel n’est pas l’annulation ou le blocage des manifestations artistiques, mais le refus d’agrément de l’accord de juin qui ne règle rien sinon décrète la mort de 30.000 professionnels", explique-t-elle.

Symboliquement, 2 à 3.000 personnes favorables à la tenue des Vieilles charrues ont formé samedi à midi à Carhaix une chaîne humaine destinée à "protéger le festival".

Près de 200 associations de Bretagne appelaient à cette manifestation destinée à montrer que "le rapport de forces a changé", selon les organisateurs.

Le déficit cumulé des festivals, pour cause d’annulations imprévues cet été, avoisinerait les 15 millions d’euros, a estimé le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon.