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Le gouvernement "respectera l’avis de la cour d’appel"

Publie le mercredi 30 juin 2004 par Open-Publishing

Le ministre de la Justice Dominique Perben affirme qu’il se pliera à la décision de la justice qui doit se prononcer mercredi sur la légalité de l’extradition vers l’Italie de l’ex-militant d’extrêmte gauche.

Le gouvernement "respectera l’avis de la cour d’appel" de Paris qui doit se prononcer mercredi 30 juin sur l’extradition vers l’Italie de Cesare Battisti, ex-militant d’extrême gauche, a indiqué lundi 28 juin sur LCI le ministre de la Justice, Dominique Perben.
La cour d’appel va donner son avis "en toute liberté" et "bien entendu le gouvernement respectera cet avis" favorable ou défavorable à l’extradition, a déclaré M. Perben.
En cas d’avis favorable, il appartiendra alors "au gouvernement, à l’executif de décider s’il extrade effectivement ou s’il ne le fait pas", a-t-il ajouté.
Le parquet général s’est déclaré favorable à l’extradition de l’ancien dirigeant du "mouvement des prolétaires armés pour le communisme" (PAC), condamné dans son pays à la prison à perpétuité pour meurtres.

Soirée de soutien

De nombreuses personnalités se sont réunies samedi 26 juin au théâtre de l’Oeuvre à Paris en faveur de Cesare Battisti.
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Cette soirée, organisée à l’initiative de l’archéologue et écrivain de polars Fred Vargas, de la chanteuse Lio et du maire socialiste du IXe arrondissement parisien Jacques Bravo, a réuni notamment l’écrivain Philippe Sollers, l’élu Verts Yves Cochet, la communiste Nicole Borvo, le socialiste Julien Dray, mais aussi Bernard-Henri Levy, Pierre Vidal-Naquet, Dan Franck, Georges Moustaki ou Jacques Higelin. Pendant cinq heures ils se sont relayés pour chanter ou lire des textes d’espoir de voir bientôt Cesare Battisti libre de toutes poursuites sur le territoire français.

Extradition

Tous demandent en effet que la justice française refuse de répondre favorablement à la demande italienne d’extrader cet ancien activiste condamné dans son pays à contumace à la perpétuité pour deux meurtres et une complicité d’assassinat. Ils contestent en effet les procédés de la justice italienne durant les années de plomb envers les activistes d’extrême gauche, constatant que la justice actuelle ne permet pas, en Italie, à un nouveau procès lorsque le premier a eu lieu par contumace.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris rendra mercredi sa décision.
Lors de l’audience, le parquet s’était déclaré favorable à l’extradition de l’ex-dirigeant du "mouvement des prolétaires armés pour le communisme" (PAC), estimant que la demande de l’Italie "ne souffr(ait) aucune discussion". Pour la défense de Cesare Battisti, une extradition serait "illégale" car la justice française a déjà rejeté une première demande présentée pour les mêmes faits en 1991.
Installé en France depuis le début des années 90, Cesare Battisti y a refait sa vie, devenant gardien d’immeuble et auteur de romans policiers.

http://permanent.nouvelobs.com/societe/20040628.OBS1872.html