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’’Le lit de l’extrême-droite’’ (05/12/2006) dernière heure (belgique)

Publie le mardi 5 décembre 2006 par Open-Publishing

Pour info ... mais je n’avais jamais entendu parler. A lire, mais...

’’Le lit de l’extrême-droite’’ (05/12/2006)

Radicaliste de droite, Mourad Ghazli refuse l’idée d’un communautarisme quelconque et le clientélisme politique. Un chiraquien !

BRUXELLES Coluche disait, "en France, on a des idées sur tout. Mon pote Ahmed, lui, il a surtout des idées..." Mourad Ghazli est un peu comme Ahmed. Mais la comparaison s’arrête là. Ancien sportif de haut niveau, jeune responsable politique engagé, membre du bureau exécutif du parti radical (UMP), il refuse d’être "l’Arabe de service" . D’ailleurs, il n’hésite pas à écrire : "Je m’appelle Mourad Ghazli et, comme mon nom l’indique, je suis né à Aubagne" . Sous le titre accrocheur "Ne leur dites pas que je suis Français, ils me croient Arabe" (Presses de la Renaissance) , il publie une véritable critique, constructive, de la société politique où logement, emploi, éducation et tous partis politiques confondus en prennent pour leur grade. En guerre ouverte contre le monopole du pouvoir transmis au sein des familles en place, il prône l’ouverture et bannit le communautarisme. Rencontre avec un politicien de demain, ardent défenseur d’un Jacques Chirac qu’il souhaite voir réélu.

Mourad Ghazli, dans votre avant-propos, vous n’hésitez pas à dire que vous êtes engagé en politique depuis plus de dix ans, à droite naturellement...

"En France, comme en Belgique, on a laissé croire que les Français de culture méridionale étaient forcément de gauche. C’est une escroquerie car les valeurs incarnées par la gauche ne sont pas du tout celles que je défends. Le travail, l’ordre, la famille... Tout ça, ce sont des valeurs de droite, et pas de gauche !"

Vous reprochez à l’ensemble des partis politiques de se livrer au communautarisme. Une pratique que vous condamnez fermement.

"Je trouve particulièrement idiot de composer des listes en fonction de critères ethniques, religieux, sexuels ou autres. Si c’était un critère de compétence, ça se saurait. À ce tarif-là, si on parle de listes électorales représentatives de la société, pourquoi ne pas en faire de même dans tous les domaines. On aurait aussi pu dire que je devais prendre la place de David Douillet aux championnats du monde, alors qu’il était meilleur que moi. Il faut choisir les gens en fonction de leurs compétences. Je crois à l’égalité de traitement, ou d’opportunité, mais l’égalité des chances n’a aucune signification. De plus, je trouve particulièrement idiot de penser que parce qu’on est d’origine arabe, tous les arabes vont voter pour un arabe. Ou de penser que les homosexuels vont tous voter pour un homosexuel, ou les femmes pour une femme. Tout ce que les gens veulent, quand ils votent, c’est avoir une réponse. Une réponse qui correspond à leur situation. Ce que les électeurs jugent, ce n’est pas ce que vous êtes, c’est ce que vous avez à proposer."

Vous prônez également une réforme du mode de scrutin électoral. Pour vous, la démocratie participative doit passer par la démocratie représentative. N’y a-t-il pas un danger de voir l’extrême-droite en profiter ?

"Au contraire ! Au même titre que j’estime que le communautarisme fait le lit de l’extrême-droite, il ne faut pas sous prétexte d’une extrême-droite grimpante, se laisser aller à des magouilles électorales structurelles pour que la gauche et la droite puissent, à tour de rôle, exercer le pouvoir. À Toulon, le FN a accédé à la mairie et on a vu le résultat. Une fois au pouvoir, l’extrême-droite fait montre de sa démagogie et de son inefficacité. C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon. Alors si les urnes donnent l’extrême-droite gagnante, qu’elle aille au pouvoir. On se rendra alors compte de la supercherie et l’électeur pourra en tirer les conclusions."

Ancien champion du monde de ju-jitsu, membre de l’équipe de France de judo, cela ne constitue cependant pas un argument de campagne pour vous. Que pensez-vous des célébrités qui soutiennent les hommes politiques dans la course à la présidence ?

"C’est de l’hypocrisie totale. Quand un artiste s’immisce dans une cause quelconque, que ce soit pour les sans papiers, pour les SDF ou pour toute autre cause, y compris le soutien aux politiciens, il le fait avant tout pour sa publicité. Certains montent au créneau pour dire que tout le monde a droit à un logement, mais ils ne veulent pas que les gens qui en sont privés soient leurs voisins..."

Propos recueillis par Vincent Schmidt

A

© La Dernière Heure 2006

’’Jacques Chirac, c’est le changement !’’

Mourad Ghazli veut un président qui sait représenter la France à l’étranger. Et il n’en voit qu’un seul...

BRUXELLES " La Cinquième République est claire. Jacques Chirac est le président de cette république, chef des armées et digne représentant de la France à l’étranger. Il n’y a pas un chef d’État qui puisse en dire autant". Mourad Ghazli n’y va pas par quatre chemins. Adepte d’un discours clair et sans la moindre équivoque, il a confiance en Jacques Chirac et ne doute pas un instant que le chef de l’État sortant se représentera.

Pourquoi marquez-vous un soutien indéfectible à Jacques Chirac ?

"Parce qu’il est un radicaliste, comme moi ! Il est le garant de la cohésion. Entre une gauche qui se cherche et une droite qui cherche l’extrême-droite, mon choix est vite fait."

La France réclame cependant un changement. N’allez-vous pas à contre-courant ?

Au contraire. Avec Jacques Chirac à la tête de l’État, on va vers le changement. Ce sont ses adversaires politiques les démagos, les médiocres. Eux, sont dans la continuité. Celle qui consiste à se partager le pouvoir, même en alternance. En dehors de toute considération réaliste. Le problème, c’est que le pouvoir se transmet entre personnes qui ont fait les mêmes études, notamment l’ENA. On se le refile de père en fils, de mari à femme, etc. Mais lorsqu’on analyse le paysage politique, il n’est pas le reflet de la France. Il y a très peu de chefs d’entreprise, très peu de professions libérales. Comment peuvent-ils se targuer d’apporter des solutions aux citoyens alors qu’ils ne connaissent rien de la réalité de terrain. Le Général De Gaule disait que le chef est celui qui, lorsqu’il mange la soupe, sait dire si elle est trop salée. Eux, ne l’ont jamais goûtée..."

Pourtant, on reproche souvent à Jacques Chirac de ne pas avoir (eu) d’idées...

"On l’a toujours présenté comme quelqu’un de très volatile. Pourquoi ne pourrait-il pas écouter les gens ? N’est-ce pas ce que veut le peuple ? De plus, sur le plan international, l’ensemble de ses actions sont saluées par le plus grand nombre des chefs d’État. Il a une capacité à être apprécié, même par les gouvernements de gauche, voire d’extrême-gauche, notamment en Amérique latine. C’est aussi un homme de paix, un humaniste, le seul à défendre le multiculturalisme face aux Américains avides de dicter au reste du monde ce qu’ils doivent dire, penser, faire ou manger. On se fout souvent de Jacques Chirac en le traitant de VRP (NdlR : représentant de commerce), mais il n’empêche que lorsqu’il se rend à l’étranger, il signe des contrats qui rapportent des milliards aux entreprises nationales, et créent donc de l’emploi. Je préfère dès lors un Jacques Chirac qui vend des avions aux Chinois qu’un Nicolas Sarkozy qui veut développer des Mc Do en France..."

Pourtant, d’après les sondages, il est loin de gagner la bataille qui semble promise au duel Royal-Sarkozy...

"Il est là pour tracer des chemins. C’est le rôle du chef de l’état. De Gaule fut aussi décrié en son temps, mais aujourd’hui, on le cite en exemple. De toute manière, je n’estime pas que la lutte pour la présidentielle se limitera au duel Royal-Sarkozy. Les sondages ne totalisent que 60 % des électeurs, auxquels il faut encore ajouter les 40 % qui ne s’expriment pas ou ne savent pas. Dès lors, ces 60 % peuvent même être ramenés à 40 % des intentions de votes, ce qui laisse la lutte particulièrement ouverte. Et je tiens aussi à rappeler que lors du référendum, le oui l’emportait avec 65 % des voix lors du début de la campagne. Au final, c’est le non qui l’a emporté avec 55 %. Donc, rien n’est joué."