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Le maire PS d’Amiens, Gilles Demailly, refuse la diversité des opinions au sein de sa majorité

Publie le vendredi 27 août 2010 par Open-Publishing
8 commentaires

Fabienne Debeauvais, Maria-Helena Loew et Cédric Maisse, conseillers municipaux communistes, déplorent le fait que Gilles Demailly n’ait pas souhaité les inviter aux discussions concernant l’avenir de la ville d’Amiens. Le maire d’Amiens a toujours affirmé haut et fort qu’il était un homme de dialogue en proclamant que chaque Amiénois avait le devoir de critique envers son action politique. Il faut croire que ce n’était qu’une posture politicienne...
Le refus d’inviter 3 élus communistes qui ont le mérite de lui dire les choses franchement démontre qu’il est incapable de confronter son point de vue à celui des autres comme il l’a déjà prouvé en juin dernier en évitant de rencontrer les chauffeurs de bus en grève.

Les documents servant de base aux discussions du séminaire montrent pourtant que les thèmes abordés sont ceux que les 3 élus communistes ont porté à la connaissance de l’opinion publique :
- La construction d’une 4ème piscine à l’ouest d’Amiens (voir le supplément au numéro 6 de l’Aube Nouvelle)
- Les tarifs d’entrée au Coliseum qui sont trop élevés par rapport aux autres piscines d’Amiens : nous nous sommes opposés à toutes les augmentations...
- La construction d’un centre social et culturel dans le quartier d’Elbeuf (109 personnes du quartier ont signé notre pétition réclamant sa construction en juin dernier)

Toutes ces propositions figurent dans le programme de la majorité « unie et solidaire » élue en 2008. Pourquoi refuser d’en débattre ? La créativité vient de la diversité des points de vue.

En réalité, Gilles Demailly n’a que 2 projets :

- Le transfert des étudiants à la citadelle, projet qui mériterait un débat d’envergure avec l’ensemble des Amiénois tant son coût est élevé. Il faudrait au moins les consulter par un référendum d’initiative local.

- Pratiquer une politique de rigueur à l’égard du personnel préjudiciable au développement des services publics.

D’autre part, la présidente des élus Verts a fait savoir à l’ensemble des élus de la majorité que les élus Verts rappellent qu’ils n’ont pas participé à cette prise de décision et ne souhaitent pas être associés à cette initiative.

Le secrétaire départemental du PCF, Joël Carliez, a demandé à Gilles Demailly de bien vouloir inviter les 3 élus communistes ostracisés. Sa demande n’a eu aucun effet sur l’intéressé ni sur les 5 autres membres du groupe communistes et citoyens qui ont plutôt conforté le maire dans son entêtement.

http://cedric.maisse.over-blog.fr/article-communique-concernant-le-seminaire-de-la-majorite-municipale-les24-25-et-26-aout-2010-56026615.html

Messages

  • Il veulent gérer les communes, les régions avec les socialos et s’apperçoivent trop tard que ceux-ci ne les utilisent que dans un cadres électoraliste, c’est du pain-béni... Si seulement ça pouvait les faire réfléchir à leurs futures alliances.

    Je suis désolé, je vais être acerbe, mais à la limite ils n’ont que ce qu’ils méritent. La PS n’est plus au service du travaillleur, mais simplement un accompagnateur du capital, un peu plus social dirons certains, ça reste à démontrer. C’est donc une rupture qu’il faut faire avec ces zigotos, comme ces communistes sont exclus de fait pourquoi ne pas en profiter pour se démarquer du PS au lieu d’aller pleurer qu’on les a entubé...

  • Ah ! Vraiment le genre d’article à pleurer !

    Oh ! Qu’ils sont malheureux, les colocataires des mairies PS !

    Au moment ou un pouvoir proto-fasciste poursuit une guerre impitoyable contre les pauvres, les étrangers, tous ceux qui sont "différents, c’est tout ce qu’ils nous proposent : de s’apitoyer sur leurs erreurs et leurs petits malheurs de mal-aimés ?
    Quelle pitié !

    • Je n’ai pas mis ce message pour que l’on nous prenne pour des pleurnichards. Le programme de 2008 pour lequel nous avons été élus est valable. Notre idée est de mettre le PS devant ses contradictions. On ne peut pas faire avancer les choses en se drapant dans le rôle du noble chevalier qui tient avant tout à préserver sa pureté. Au contraire il faut entrer dans l’arène et porter ses efforts à dénoncer les faux-semblants et les divers renoncements.

      Nous avons obtenu la gratuité pour la bibliothèque municipale du centre-ville. Nous tentons de mobiliser les Amiénois afin que la mairie lance le projet de 4° piscine sur Amiens et la construction d’un centre socio-culturel. Ce n’est peut-être pas grand-chose mais c’est concret. Je préfère cela que d’entendre les discours qui justifient, au final, l’inaction, tout cela parce qu’il faudrait tout de suite atteindre la perfection.

      Ce n’est pas tant le PS qui m’intéresse mais la conquête de son électorat qui est bien souvent plus à gauche que lui mais qui croit voter utile... il faut le convaincre...

    • On ne peut pas faire avancer les choses en se drapant dans le rôle du noble chevalier qui tient avant tout à préserver sa pureté. Au contraire il faut entrer dans l’arène et porter ses efforts à dénoncer les faux-semblants et les divers renoncements.

      (...) Je préfère cela que d’entendre les discours qui justifient, au final, l’inaction, tout cela parce qu’il faudrait tout de suite atteindre la perfection.

      Je crois que l’alternative est mal posée.

      D’un côté, il y a effectivement rentrer dans l’arène (sous-entendu "institutionnelle", car il y a d’autres arènes pour mener la lutte des classes). Au passage, pour faire un bilan sérieux de cette voie, il ne faut pas oublier le prix à payer pour les petits gains durement obtenus : cautionner le parti dominant, le PS, et les aspects les plus libéraux de sa politique ; contribuer à leurrer son électorat (et non pas le gagner, comme tu l’espères naïvement : voir l’évolution des scores du PS et du PCF depuis qu’il y a alliance systématique) ; contribuer à dépolitiser les travailleurs, à développer l’abstention. A mes yeux, les petits gains dus à la présence d’élus PCF au côté d’exécutifs socialistes sont négligeables à côté de ce qu’il y a dans la colonne des moins.

      De l’autre côté, tu dis qu’il y a stérilité et isolement. Sauf que tu omets totalement le fait que si tous ceux qui se réclame de la gauche du PS s’alliaient sur la base de l’indépendance avec le PS, une dynamique se ferait (sans doute ? peut-être ?) jour, et il n’y a aucune raison de penser que ça aboutirait au même résultat que quand l’extrême-gauche est seule, sans dynamique, et effectivement assez stérile, en tout cas à court terme. Exprimé autrement, tu fais comme si une rupture avec le PS de la part du Front de gauche (et une alliance avec entre autre le NPA) amènerait le poids politique de la gauche du PS à 5%, alors que ce serait plutôt 15 voire 20% (exemple du Limousin, malgré ses limites). Ce qui ouvrirait quelques perspectives pour agir sur le réel.

      Mais même en s’en tenant à l’alternative telle que tu la poses, moi je préfère me dire que de fait pour l’instant mon action ne réussit pas à notablement changer les choses, plutôt que de me donner bonne conscience en me faisant croire que j’ai une action au final un minimum positive (ce qui a justifié la participation à la gauche plurielle). Un petit peu, c’est mieux que rien, sauf que quand ce petit peu est payé au prix fort, c’est finalement pire que rien.

      Chico

    • Le débat que nous avons me fait penser à ce passage de l’UTOPIE de Thomas More (1516). (Le problème principal est, à mon avis, est que l’on ne doit pas laisser la place aux seuls politiciens. C’est trop commode. On leur facilite la tâche en leur laissant libre le terrain.)

      "Ainsi convient-il d’agir, quand on délibère sur les affaires de l’État, au sein d’un royal conseil. Si l’on ne peut pas déraciner de suite les maximes perverses, ni abolir les coutumes immorales, ce n’est pas une raison pour abandonner la chose publique. Le pilote ne quitte pas son navire, devant la tempête, parce qu’il ne peut maîtriser le vent.

      Vous parlez à des hommes imbus de principes contraires aux vôtres ; quel cas feront-ils de vos paroles, si vous leur jetez brusquement à la tête la contradiction et le démenti ? Suivez la route oblique, elle vous conduira plus sûrement au but. Sachez dire la vérité avec adresse et à propos ; et si vos efforts ne peuvent servir à effectuer le bien, qu’il servent du moins à diminuer l’intensité du mal : car tout ne sera bon et parfait que lorsque les hommes seront eux-mêmes bons et parfaits. Et, avant cela, des siècles passeront.


      Raphaël répondit :

      Savez-vous ce qui m’arriverait de procéder ainsi ? C’est qu’en voulant guérir la folie des autres, je tomberais en démence avec eux. Je mentirais, si je parlais autre­ment que je vous ai parlé. Le mensonge est permis peut-être à certains philosophes, ils n’est pas dans ma nature. Je sais que mon langage paraîtra dur et sévère aux conseil­lers des rois ; néanmoins, je ne vois pas que sa nouveauté soit tellement étran­ge qu’elle frise l’absurde. Si je rapportais les théories de la république de Platon, ou les usages actuellement en vigueur chez les Utopiens, choses très excellentes et infiniment supérieures à nos idées et à nos mœurs, alors on pourrait croire que je viens d’un autre monde, parce qu’ici le droit de posséder en propre appartient à chacun, tandis que là tous les biens sont communs. Mais qu’ai-je dit qu’il ne soit convenable et même nécessaire de publier ? Ma morale montre le danger, elle en détourne l’homme raisonnable ; elle ne blesse que l’insensé qui se jette à corps perdu dans l’abîme. "

    • et si vos efforts ne peuvent servir à effectuer le bien, qu’il servent du moins à diminuer l’intensité du mal

      Tant qu’on reste dans la théorie, ça parait convainquant... Mon problème, c’est que quand j’observe et fais le bilan de ces 30 dernières années (durant lesquelles le PCF a opté pour cette stratégie, "on ne doit pas laisser la place aux seuls politiciens. C’est trop commode. On leur facilite la tâche en leur laissant libre le terrain"), je ne crois pas que l’intensité du mal a diminué, bien au contraire. J’en conclus que cette stratégie, malgré son apparent bon sens, n’est pas la bonne.

      Il ne s’agit pas de dire (caricature qu’on nous sert souvent) "pour vous c’est tout ou rien". Même des petits pas en avant me conviendraient. Mais de mon point de vue, ce que certains présentent comme des pas ("certes insuffisants") en avant sont l’arbre qui cache la forêt des régressions.

      Le PCF a-t-il plus influencé le réel, plus influencé la société depuis qu’il est parti de gouvernement (depuis 1981) ou dans la période précédente ? (même si d’autres facteurs interviennent)

      Chico

    • L’écueil est celui de céder à la corruption induite par le système. Très vite des élus perdent le contact avec la réalité surtout quand ils deviennent des professionnels. Ils deviennent plus fidèles à leur mandat qu’à leur idéal. Je le vois bien dans mon groupe politique.

      Je pense qu’il n’y a qu’une solution, c’est de maintenir un lien très fort avec les militants. J’en ai marre des élus qui se croient supérieurs tout cela parce qu’ils ont un titre ou un mandat qui se veulent prestigieux. On dirait que le suffrage universel leur a donné la science infuse comme si l’esprit saint était descendu sur eux.

      En tout cas, c’est sûr, ils aimeraient bien que l’on renonce...