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Le "manque de respect" aux professeurs
Publie le lundi 3 mars 2008 par Open-Publishing6 commentaires
Comme des dizaines de milliers d’autres, enseignants ou non, j’ai signé la pétition de soutien au collègue Chin qui est traîné devant un tribunal après avoir été insulté par un fils de gendarme de onze ans dans sa salle de classe.
J’ai lu, sur le site du SNES, d’abord avec intérêt, puis avec une lassitude croissante les commentaires des signataires.
Comm dans les salles de professeurs, c’est le mur des lamentations.
Tous déplorent devant l’écran que le métier n’est plus "respecté".
Fait évidemment incontestable.
La faute à qui ? Au gamin de onze ans ? Au géniteur de l’apprenant ? A Sarkozy ? A la société ?
A tous ceux-là, évidemment.
Mais les collègues ne doivent-ils pas commencer par balayer devant leur porte ?
N’acceptons-nous pas au quotidien l’inacceptable ?
Sur des questions parfois très simples :
La plupart des colègues n’a même pas le courage d’exprimer un refus quand un buraucrate exige que nous versions une caution pour obtenir la clé de nos salles de classe !
Des syndicalistes viennent nous dire qu’il n’y a rien d’anormal au fait de payer pour travailler...
Cela peut paraître anodin, mais le symbolique est très important. On ne peut exiger d’être respecté si on ne respecte pas soi-même. Ca commence par cela, même si la cause première du naufrage de l’EN tient au fait que l’administration est pourrie jusq’à la moelle.
De plus en plus souvent, des cheffaillons d’établissement tentent de nous imposer de garder en cours des élèves qui nous empêchent le fonctionnement d’un cours, nous menacent parce que nos notes sont insuffisamment falsifiées par rapport aux objecifs de réussite aux examens, utilisent les parents pour lancer des cabales contre nous si nous persistons à essayer de faire note métier. Ceux qui refusent de faire de la gaderie, de sacrifier les élèves qui voudraient étudier sont harcelés, victimes d’inspections-sanction, mis sur la touche.
Que font les personnels enseignants pour exprime leur solidarité avec les collègues victimes de ce genre de choses ?
Messages
1. Le "manque de respect" aux professeurs, 3 mars 2008, 18:36, par Nanard
bien d’accord avec vous
il faut remettre de la discipline dans les établissements
j’ai effectué mon service militaire en Afrique comme enseignant dans un lycée
il n’y avait pas de surveillants et quand on passait devant une classe dans laquelle le prof n’était pas là, on entendait une mouche voler
et les élèves avaient envie de travailler
il faudrait envoyer le jeunes Français y faire un tour
Bonne continuation
B.G.
2. Le "manque de respect" aux professeurs, 3 mars 2008, 20:12, par momo11
C’est pas de la faute des enseignants ni des éleves !Vous avez au plus haut niveau de l’etat l’exemple d’un petit président disant a un quidam :"dégage pauvre con".Alors son fils a ce petit président comment se conportait_il ? Enfin on sait qu’il avait 2 ans de retard dans ses études de droit ,ce qui prouve ses difficultés.......momo11
3. Le "manque de respect" aux professeurs, 3 mars 2008, 20:16
"La plupart des colègues n’a même pas le courage d’exprimer un refus quand un buraucrate exige que nous versions une caution pour obtenir la clé de nos salles de classe !"
Très juste. Je refuse depuis longtemps cette "fantaisie" administrative, assimilable aux "amendes" infligées par les patrons au XIXème siècle.
Je me souviens avoir bataillé ferme contre une gestionnaire de collège qui prétendait appliquer ainsi une décison du Conseil d’Administration. Je lui ai fait remarquer :
1. Que le chèque de caution be peut être encaissé car il n’y a aucun poste en comprabilité publique pour cela ;
2. Qu’il ne peut non plus être conservé sans être encaissé (c’est interdit aux comptables publics) et que cela risquait de poser de sérieux problèmes à la fois au comptable public et au tireur en cas de falsification et d’utilisation frauduleuse ;
3. Que s’il y avait effectivement une décision du Conseil d’Administration en ce sens, elle ne pouvait donc qu’être illégal, bingo ! J’ai épluché les comptes-rendus du Conseil d’Administration : rien, et pour cause...
Ca n’a pas l’air important, mais ça me semble effectivement significatif.
Les retards de paiement sont tout aussi scandaleux et indamissibles, de même que l’incapacité à fournir en temps et en heure des arrtés écrits pour des services sur deux établissements différents par exemple, ou la prétention à voulor contraindre les profs à utiliser leur (éventuel) véhicule personnel pour passer d’un lieu de travail à un autre lieu de travail.
4. Le "manque de respect" aux professeurs, 4 mars 2008, 02:20, par VALLES
Il faut lire sur AGORAVOX, média citoyen l’article de PAUL VILLACH "Il ya des gifles qui se perdent : le professeur et le droit de correction".
Toutes les mesures prises depuis 30 ans vont dans le même sens : faire des enseignants des larbins sur le modèle américain , larbins soumis aux clients- consommateurs.
Le salaire d’un certifié a baissé de 34% de 1982 à 2007, baisse à laquelle s’ajoute la hausse des prix de 15% due au passage à l’euro.
ON MESURE DONC LA CONDITION FAITE A L’ENSEIGNANT DANS UNE SOCIETE DE L’ARGENT-ROI ET DE L’ENFANT-DIEU !
1. Le "manque de respect" aux professeurs, 6 mars 2008, 15:15
Je suis d’accord avec l’article : il est temps que les professeurs cessent de baisser la tête devant leurs petits chefs. Cette question de caution est significative.
2. Le "manque de respect" aux professeurs, 22 mai 2008, 08:01
Dans toutes entreprises, l’ouverture et la fermeture de locaux incombe a l’employeur
Les enseignants comme touts employés n’ont pas a assumer cette responsabilité.
Le contrôle de l’accès aux locaux d’enseignement est sous la responsabilité pleine et entière du chef d’établissement et des services administratifs qu’il dirige.
La fonction enseignante n’inclue pas la gestion de l’accès aux locaux, mais les enseignants rendent bien souvent ce service sans mesurer les risques qu’il prennent en cas de vol de matériel par exemple.
Rien ne peut fonctionner correctement et efficacement sans l’existence d’un climat de confiance réciproque, qu’un chef d’établissement compétent doit normalement savoir développer au quotidien.
C’est de moins en moins le cas et cette réalité contraindra les enseignants a seulement respecter les textes ce qui provoquera la paralysie du fonctionnement des structures scolaires.
C’est regrettable, car au bout de la chaîne l’élève en subira les conséquences.
L’exercice de ce métier est intégré a un mal être quotidien insupportable volontairement ou involontairement entretenu, " c’est plus grave " par des directions qui ne font qu’appliquer les missions qu’ils leur sont assignées sous la forme de directives ministérielles.