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Le plan Luc Chatel contre l’absentéisme des profs.

Publie le mardi 9 mars 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

Le point sur ses propositions :

1- « Enclencher la recherche de solutions dès le premier jour ». Luc Chatel estime que, dans le primaire comme dans le secondaire, l’absence d’un enseignant doit être réglée au plus vite. Actuellement, un délai de carence fait qu’une absence est signalée au rectorat au bout de quatorze jours ouvrables. En deçà, elle est gérée en interne par l’établissement.

2- « Concentrer les moyens » sur les absences de courte durée. Comme le rappelle le ministre de l’Education nationale, le taux de remplacement des absences de moins d’une semaine les plus imprévisibles-, n’est que de 19%. A l’inverse, il est respectivement de 91,3 et 92% dans le primaire et le secondaire, en ce qui concerne les absences de plus de quinze jours. Or, un tiers des absences imprévisibles (maladie, accident…) ne durent qu’une journée, et les trois quart sont inférieures à six jours.

3- « Instaurer un pilote chargé du remplacement ». Chaque chef d’établissement devra désormais désigner un responsable en la matière. Aucun collègue ne peut remplacer, au pied levé, un professeur absent ? Dès le premier jour, le « pilote » devra faire appel au rectorat, où un « interlocuteur dédié à ce seul problème » tentera de lui apporter la meilleure réponse. Le ministre ne dit pas qui occupera ces fonctions dans les structures existantes.

4- « Faire bouger les frontières académiques ». Les futurs responsables de rectorat devront pouvoir contacter l’académie voisine, en cas de manque de remplaçants dans leur propre académie. Le ministre de l’Education nationale ne précise pas dans quelles limites ce dispositif pourra être utilisé. Mais il cherche visiblement à assouplir les règles qui distribuent actuellement les remplaçants par académie.

5- « Faire appel à des retraités de l’Education nationale, des étudiants ou adultes diplômés ». Peu avare en chiffres, Luc Chatel rappelle que 10 % (en primaire) et 20 % (en secondaire) des 50.000 remplaçants titulaires ne sont pas « pleinement utilisés ». Il cherche donc à « améliorer le vivier de remplaçants » de chaque rectorat. Comparant les étudiants qualifiés aux internes de médecine, Luc Chatel estime que « c’est devant les élèves qu’on apprend le mieux à enseigner ». Il n’envisage l’utilisation de ce « vivier supplémentaire de contractuels associés » que pour des remplacements courts, de un à trois jours. S’il ne précise pas ce qu’il entend par « adulte diplômé », il indique que ces nouveaux contractuels « auront déjà été vu par les inspecteurs ».

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/03/09/01016-20100309ARTFIG00301-le-plan-chatel-contre-les-profs-absents-.php

Messages

  • « Faire appel à des retraités de l’Education nationale, des étudiants ou adultes diplômés »

    Un vrai scandale,... une infamie !

  • ... après avoir tenté leur rappel en "briseurs de grève" (ne l’oublions pas), chatel en trouvera (et j’en connais) des "jaunes" retraités pour remplacements... aussi lèche-culs que bien notés quand ils étaient, il y a peu encore, en exercice !!!

  • Attention à ne pas utiliser le mot "absentéisme" à tord et à travers, ce que fait l’idéologie dominante depuis pas mal d’années.

    L’absentéisme est un vilain défaut : il consiste à être absent sans motif légal et, par extension, à être trop souvent absent.

    Le mot vient de l’anglais. il qualifiait, au XIXe siècle, les grands propriétaires anglais qui ne mettaient jamais les pieds sur leurs terres, en Irlande en particulier. On les appelait absentees.

    Parlons tout simplement d’un plan pour pallier l’absence des profs.

    • "Attention à ne pas utiliser le mot "absentéisme" à tord et à travers, ce que fait l’idéologie dominante depuis pas mal d’années."

      Oui, elle le fait même et surtout à mauvais escient.

      Je me souviens d’un principal de collège qui voulant mettre la pression sur les enseignants avait révélé en plein Conseil d’Administration, donc en présence des parents d’élèves, l’énorme absentéisme du personnel....

      Dans "cet" absentéisme était compris, les jours de maladie, de garde d’enfant malade, les jours de grève, les jours de stages et également les jours où les enseignants sont convoqués par leur hiérarchie pour être jurys aux examens de l’Éducation Nationale ! ! !

      Autant dire que dans cet exemple, l’absentéisme réel se réduisait à pas grand chose. Mais le chiffre initialement donné avait pour but de faire culpabiliser les enseignants face aux parents d’élèves.

      A une autre échelle, dans le cas évoqué dans l’article, Chatel se livre à une manip destinée, à terme, à casser le statut de fonctionnaire des enseignants.

      Avec un départ à la retraite sur deux non remplacé, voire un sur trois dans certaines disciplines, les remplaçants sont de moins en moins nombreux et quand ils existent encore, leur nombre est vite réduit à néant.

      Cela fait plusieurs années que de plus en plus de personnels enseignants précaires, vacataires et contractuels, entrent en masse dans les salles de profs.

      En se servant de la RGPP pour assécher le recrutement des profs-fonctionnnaires, il fallait passer à une nouvelle étape pour pallier les postes manquants.

      C’est ce qui est fait en faisant appel massivement aux retraités et étudiants. De plus, il semblerait que ce soit un enseignant qui devienne le relais-pilote entre rectorat et direction de l’établissement, ce qui est abject.

      Ainsi, dans quelques années, le nombre de personnels précaires sera bien supérieur à celui sous statut de fonctionnaire. Il sera alors temps de démanteler et de casser le statut.

      Depuis que les libéraux rêvent d’une éducation livrée au marché....

      Il est vrai que Chatel est un spécialiste. Passer de DRH de L’OREAL au ministère de l’Education Nationale, ça ne peut se concevoir qu’en "dégraissant le mammouth" !

      Jak

    • Pallier l’absence des PROFESSEURS, et non celle des profs, ce serait encore mieux.

  • Elle est bien bonne, celle-là !

    Depuis des années, sur décision ministérielle, il y des milliers de profs en moins (et l’hémoragie continue).

    Conséquence : les titulaires-remplaçants, dont la mission est justement de …remplacer les absents, sont maintenant nommés en grand nombre sur des postes à l’année et ne font donc plus de remplacements.

    Bien entendu, monsieur Chatel n’envisage pas de remettre des profs là où il en faut et de redonner leur rôle aux titulaires-remplaçants. Ce serait trop logique, trop honnête, trop peu économique, et ça ralentirait l’entreprise de démolition de l’Éducation Nationale.

    Bien entendu, mieux vaut avoir un gugus par établissement payé à faire du vent, embaucher (s’il y arrive, des étudiants non expérimentés ou des vieux croûtons, et exploiter des vacataires.

  • Je viens d’entendre le discours du Ministre de l’Éducation Nationale sur France Inter 13 heures,... un vrai scandale... ce type et ses copains sont de véritables escrocs ! ! ! !