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Le poids du travail au noir dans la nouvelle Union europénne
Publie le dimanche 4 juillet 2004 par Open-PublishingL’importance du travail au noir dans la nouvelle Europe à 25 varie considérablement d’un Etat à l’autre, et oscille de 1,5 % du produit intérieur brut en Autriche à plus de 20 % en Grèce, selon un rapport publié vendredi par la Commission européenne.
– L’importance du travail au noir dans la nouvelle Europe à 25 varie considérablement d’un Etat à l’autre, et oscille de 1,5% du produit intérieur brut en Autriche à plus de 20% en Grèce, selon un rapport publié vendredi par la Commission européenne.
D’après cette enquête, réalisée par deux centres d’études suédois et néerlandais, le travail au noir représentait ainsi 2% du PIB au Royaume-Uni en l’an 2000, de 4 à 6,5 % en France en 1998, mais de 16 à 17 % en Italie entre 1998 et 2001, et même plus de 20 % en Grèce en 1998.
Le document entend par "travail non déclaré" des activités légales mais qui ne sont pas déclarées aux pouvoirs publics.
Selon la Commission européenne, il s’agit de la première étude sur l’ampleur du phénomène dans l’Union européenne élargie. Elle s’inscrit dans la ligne de l’action de l’UE visant depuis 2003 à régulariser l’emploi non déclaré.
UNE ACTIVITÉ TOLÉRÉE OU ENCOURAGÉE ? ?
Les domaines d’activités où le travail non déclaré est le plus répandu sont la construction, suivie de l’agriculture, l’hôtellerie et la restauration. Viennent ensuite les services domestiques. Dans les dix nouveaux Etats membres, entrés dans l’UE le 1er mai, les services médicaux et les cours privés sont également répandus.
Le rapport relève aussi que les travailleurs au noir chez les Dix comptent une "plus grande proportion de retraités et de personnes possédant un bon niveau d’instruction".
"Les rémunérations "de la main à la main" et le fait de déclarer un revenu inférieur au niveau réel, en ne mentionnant que le salaire minimum officiel, sont également monnaie courante" dans plusieurs des nouveaux Etats membres, poursuit le document.
Mais que ce soit dans les pays d’Europe occidentale ou ceux d’Europe orientale, "les conditions de travail des femmes dans l’économie informelle sont dans l’ensemble moins favorables que celles des hommes". "Les femmes sont engagées à des postes moins autonomes, elles gagnent moins et semblent effectuer ce travail non déclaré par nécessité économique plutôt que pour gagner un peu plus à côté, comme c’est le cas des hommes", selon la même étude.
Dans des pays comme la Pologne, la Hongrie et la Slovénie, "le niveau actuel de travail non déclaré est toléré par les hommes politiques, qui le considèrent comme une mesure contre le chômage de masse, prévenant les tensions socio-économiques et aucune action sérieuse n’est entreprise pour le contrecarrer". Ces trois pays possèdent une "longue tradition d’économie informelle", souligne le rapport.
Il explique le travail non déclaré en particulier par la "rigidité du marché du travail, le poids de la fiscalité et un manque de confiance dans le fonctionnement de l’Etat".
Dans ses recommandations pour combattre le travail au noir, le document préconise notamment de réduire les formalités administratives entre employeurs et travailleurs. Il appelle les autorités à inciter les travailleurs au noir "à se faire connaître", sans que cela ne leur coûte ou présente des risques.