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Le préfet des Côtes d’Armor a les pieds dans les algues vertes
Publie le mardi 20 octobre 2009 par Open-PublishingLire le rapport : ici
Alors qu’en préfecture, la mission interministérielle chargée du rapport sur les algues vertes recevait cette après-midi les comités de suivi des bassins versant de Lannion et de Saint-Brieuc, une note confidentielle adressée par Jean-Louis Fargeas le préfet des Côtes-d’Armor au Premier ministre, des ministres de l’Intérieur, et à la secrétaire d’État chargée de l’écologie, résonne comme un aveu d’impuissance.
Cette note confidentielle datée du 4 septembre 2009 fait suite au dépôt de 300 plaintes déposées par des associations environnementalistes et des particuliers à l’encontre de l’État et de l’« inaction » de cette dernière vis-à-vis de la prolifération des algues vertes sur le littoral costarmoricain.
Dans cette note de onze pages, le préfet ne cherche en rien à minimiser les choses. Il liste toutes les conséquences des marées vertes. Rappelle clairement que « la putréfaction des tonnes d’ulves dégage de l’hydrogène sulfuré, non seulement nauséabond, mais aussi néfaste pour les espèces vivantes du milieu et pour l’homme, ainsi que de l’ammoniac ». Autant d’affirmations plutôt portées jusque-là par les environnementalistes.
Le représentant de l’État fait plus loin état des actions déjà engagées pour enrayer le phénomène. Mais fait montre d’un certain scepticisme. « La mise en œuvre de ces mesures a permis, au mieux, de stabiliser les taux de nitrates présents dans les rivières, sans obtenir un résultat visible de diminution du phénomène des marées vertes. » Et d’entrevoir une solution radicale : « L’arrêt total de l’agriculture sur le bassin-versant avec conversion totale des terres en prairies fauchées mais non fertilisées permettrait d’atteindre 10 mg/l (de nitrate) en 2020, ce qui aurait un impact marquant sur le phénomène des algues vertes ».