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Le premier "débat" de Besson sur l’identité nationale
Publie le jeudi 26 novembre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
La première réunion qui s’est tenue hier soir à Paris en présence d’Eric Besson sur le thème de l’identité nationale n’avait de débat que le nom. Un seul socialiste, invité in extremis, était présent.
Débattre, oui, mais avec qui ? Le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale Eric Besson a animé pour la première fois mercredi soir à Paris une réunion sur le thème de l’identité nationale avec des élus et associatifs du Loiret, au moment où les critiques sur l’opportunité de ce débat se multiplient.
Franck Supplisson, directeur adjoint de cabinet d’Eric Besson, mais aussi adjoint au maire de Montargis, a démenti que ce débat soit "une réunion de militants UMP". Pour autant, un seul réprésentant de l’opposition était présent : Albert Mimoun, conseiller municipal socialiste, a expliqué qu’il ne "déclinait pas une invitation d’un ministre de la République", précisant qu’il ne "représentait que lui-même" et n’était pas là pour servir de "caution ou d’alibi".
"Je suis contre ce débat, il n’a pas lieu d’être, on réveille de vieux démons avant les élections", a-t-il déclaré. "Né en Tunisie d’une mère italienne et d’un père espagnol, marié à une Suédoise et naturalisé Français il y a trente ans et juif", Albert Mimoun a estimé que "l’identité nationale se résume à la devise de la République : liberté, égalité, fraternité, plus la laïcité".
"La fieté n’est pas l’arrogance ni la supériorité"
D’après la circulaire du ministre envoyées aux préfets, "ce débat a pour objectif d’associer l’ensemble de nos concitoyens à une réflexion de fond sur ce que signifie, en ce début de vingt-et-unième siècle, être français".
Eric Besson a assuré mercredi que "ce débat ne va pas servir à décréter ce qu’est l’idendité nationale, bien sûr que le gouvernement ne va pas la décréter mais il est de son devoir de la promouvoir".
250 réunions
Quelque 250 réunions sont à ce jour programmées jusqu’à la fin janvier, organisées et présidées par les préfets et sous-préfets dans 70 départements. La prochaine aura lieu le 30 novembre à Verdun (Meuse). Une première synthèse de l’ensemble de ces forums est prévue le 4 février.
Ces discussions doivent faire émerger des propositions "permettant de conforter notre identité nationale et de réaffirmer les valeurs républicaines et la fierté d’être français", ajoute la circulaire.
"La fieté n’est pas l’arrogance ni la supériorité", a souligné Eric. Besson, qui s’est réjoui du "succès" du site internet dédié au débat où ont déjà été déposées "35 000 contributions".
Critiques de toutes parts
La gauche critique l’organisation de ce débat qui, dit-elle, oppose identité nationale et immigration, risque de stigmatiser les immigrés et survient à quelques mois des élections régionales.
"Inutile et dangereux", selon l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard. "Il aurait fallu que les responsables politiques de tous les partis soient reçus à l’Elysée pour discuter de son contenu. Là, c’est le pouvoir exécutif qui a décrété qu’il fallait débattre sans délai", a renchéri le sénateur socialiste Robert Badinter.
Pour Martine Aubry, Première secrétaire du PS, "Nicolas Sarkozy fait honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration".
Le FN n’a pas épargné l’initiative, son président Jean-Marie Le Pen estimant que "d’ici les régionales, Nicolas Sarkozy va repasser plusieurs fois encore son disque rayé".
Début octobre, le centriste François Bayrou avait vu dans ce débat "une recette électorale".
Certains appellent au boycottage comme la CFDT, estimant qu’il risque d’"occulter les vraies questions" que sont le chômage et la précarité.
Une vingtaine d’intellectuels, dont le prix Goncourt Marie NDiaye, ont aussi appelé à refuser le débat "posé en termes xénophobes", selon eux.
Un nouveau collectif, "La journée sans immigrés-24 heures sans nous", a également récusé des "termes malsains et viciés".
Les Français, eux, apparaissent "sereins sur leur identité", selon un sondage TNS-Sofres pour La Croix, qui met en évidence que 68% des sondés se sentent français.
Messages
1. Le premier "débat" de Besson sur l’identité nationale, 26 novembre 2009, 21:14, par Libertat
Le 2 novembre 2009, le ministre UMP Eric Besson a lancé un grand débat sur l’identité nationale, affirmant vouloir valoriser la République et la fierté d’être français. Ce sujet ne peut pas laisser les militants de LIBERTAT insensibles ni sans voix.
Nous voulons rappeler qu’à la veille des élections régionales, M. Besson en annonçant cette initiative, met en place une stratégie électorale des plus honteuses afin de s’assurer du soutien de l’électorat de l’extrême droite. Nous insistons sur le fait que ce type de débat à des visées purement racistes.
De quelle identité nationale veut parler M. Besson ? L’Etat français est une des plus vieilles terres d’accueil de l’Europe. Les grands principes de la Révolution française exacerbent cette image, celle d’une terre d’accueil pour tous les laissés pour compte. Pourtant au cours de sa petite histoire, l’Etat français n’a jamais appliqué ces principes. Il n’a eu de cesse d’uniformiser, de contrôler, de coloniser les esprits et les hommes. Nous occitans, avec tous les peuples en lutte d’Hexagone et d’Outre Mer, ainsi que tous les fils et filles d’immigrés, voulons revendiquer notre différence. Nous sommes tous porteurs de diverses identités et nous souhaitons le clamer haut et fort. L’identité nationale française n’est qu’une chimère que nous renions.
M. Besson et derrière lui tout le gouvernement en place souhaitent imposer une vision unilatérale et hégémonique de la citoyenneté. Nous voulons rappeler qu’une identité n’est pas un bien matériel, qu’on ne peut la contrôler et encore moins la renier. De la diversité nait la richesse, refuser cette diversité c’est refuser la différence de l’autre, la rejeter. N’est-ce pas là une position purement raciste ?
La France ne fait que poursuivre sa politique colonialiste sur son territoire. Elle tente encore et toujours de contrôler les esprits, de leur arracher leur identité particulière pour les contraindre à assimiler une identité française factice. Le fait d’imposer dans les écoles des programmes d’histoire formatés et mythifiés afin d’ancrer dans les esprits une vision nationaliste de la France est purement honteux !
En tant que mouvement internationaliste, LIBERTAT ne se retrouve pas dans l’union sacrée de la nation tant prônée par les partis politiques actuels, de droite comme de gauche. Occitans, Bretons, Corses, Basques, immigrés, faîtes entendre votre voix, faîtes valoir votre droit à la différence !
C’est pour cela qu’aujourd’hui LIBERTAT lance cet appel : investissons le débat. C’est à nous de créer des espaces publics d’échanges, à nous d’inviter tous ceux qui veulent débattre à s’exprimer librement ! Face à la censure, prenons nos responsabilités, ne restons pas muets !
http://libertatbearn.wordpress.com/
2. Le premier "débat" de Besson sur l’identité nationale, 6 janvier 2010, 22:33, par intégralementdoriginehumaine
Arrogance nationale et embourbement
Comme me disait naguère ce sage fort bien inspiré :
"le coq gaulois est le seul animal qui continue encore à chanter avec les deux pieds dans la merde"
Encore un petit effort !