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Le scandale de l’année 2009 : la retraite supplémentaire des dirigeants de la banque BNP Paribas.

Publie le jeudi 2 avril 2009 par Open-Publishing
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Le prix spécial du jury distinguant le dirigeant d’entreprise ayant le plus contribué au rayonnement de la France à l’étranger a été attribué à Michel Pébereau. ici


Monsieur Dupont a déposé toutes ses maigres économies à la banque BNP Paribas.

Monsieur Dupont est client de la banque BNP Paribas depuis de très longues années.

Monsieur Dupont a toujours été fidèle à la banque BNP Paribas.

Monsieur Dupont a été très en colère quand les dirigeants de la banque BNP Paribas ont joué à l’économie-casino avec ses maigres économies.

Monsieur Dupont a été très en colère quand les contribuables français ont dû verser des milliards d’euros pour sauver la banque BNP Paribas de la faillite.

Mais aujourd’hui, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Monsieur Dupont vient d’apprendre que, rien que pour l’année 2008, la banque BNP Paribas avait provisionné une retraite supplémentaire de 28,6 millions d’euros pour les trois dirigeants de BNP Paribas.

Rien que pour l’année 2008.

Monsieur Dupont va immédiatement fermer tous ses comptes à la banque BNP Paribas.

Monsieur Dupont va déposer toutes ses maigres économies à la Banque Postale.


Le président de BNP-Paribas devrait toucher 800 000 euros de retraite annuelle

de Claire Ané

La Société générale n’est pas la seule à prévoir de très confortables retraites pour ses dirigeants (33 millions d’euros pour six mandataires sociaux). BNP-Paribas a ainsi provisionné 28,6 millions d’euros pour les retraites "supplémentaires à prestations définies" de ses quatre plus hauts responsables, souligne jeudi 2 avril France Info, qui cite le document de référence 2008 de la banque, consultable sur son site Internet (voir les pages portant les numéros 232 à 235).

Sollicitée par le Monde.fr, la banque a précisé que sont potentiellement concernés son président, Michel Pébereau, son directeur général, Beaudoin Prot, et ses deux directeurs généraux délégués. Ils ne toucheront pas de retraite chapeau (somme versée en une seule fois), mais des pensions, et ce, seulement s’ils appartiennent toujours au groupe lors de leur départ en retraite. Et ni parachute doré ni indemnité de départ n’ont été prévus. En revanche, des indemnités de fin de carrière pourraient être versées à M. Prot et à ses deux directeurs généraux délégués, dans la mesure où tous trois bénéficient d’un contrat de travail, et ce, dans la limite de "11,66 mensualités, plafonnées à 14 112 euros, du salaire de base".

BNP, UNE BANQUE AIDÉE PAR L’ÉTAT

Les provisions ont été constituées avant même la fusion entre la BNP et Paribas en 2000, leur montant variant surtout en fonction des arrivées et départs des mandataires sociaux, indique la banque. Les 28,6 millions ont été calculés sur une hypothèse de versement de pensions durant vingt-cinq ans, à quatre personnes. Une rapide division laisse augurer d’un montant moyen annuel de 286 000 euros pour chacun, mais la répartition ne sera en réalité pas équitable. La banque précise que ces pensions seront de toute façon plafonnées à 50 % de la moyenne des rémunérations fixes et variables perçues par chacun en 1999 et 2000. Selon les rapports annuels, M. Pébereau avait touché 1,67 million d’euros en 1999 (voir page 156) et 2,1 millions en 2000 (lire p. 92), année où M. Prot gagnait 1,44 million - contre plus de 3 millions en 2007. "Au final, M. Pébereau devrait toucher près de 800 000 euros par an [contre 1,7 million pour 2007], quand il fera valoir ses droits à la retraite", indique la banque. Précisant qu’il est le seul dont les droits ont pu être calculées, puisqu’il a atteint l’âge légal de 60 ans.

BNP-Paribas fait partie des banques où l’Etat a pris une participation ces derniers mois, pour les soutenir face à la crise. Après le scandale soulevé par le projet de distribuer des stock-options à la Société générale, un décret du gouvernement, paru mardi au Journal officiel, encadre certaines rémunérations variables - notamment les bonus - des hauts dirigeants des entreprises aidées par l’Etat. Mais il n’évoque pas ces retraites supplémentaires. MM. Pérebeau et Prot ont pour leur part renoncé à leurs rémunérations variables pour 2008, qui s’élevaient respectivement à quelque 472 000 euros et 1,25 million.

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