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Le service minimum, à l’école aussi

Publie le jeudi 24 janvier 2008 par Open-Publishing
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Le service minimum, à l’école aussi
BERNARD DELATTRE

Mis en ligne le 24/01/2008

Innovation en ce jour de grève dans le service public : le service minimum testé dans l’enseignement primaire. Mais l’expérimentation ne touchera qu’une municipalité sur dix. Et seul l’accueil des enfants, et non les cours, sera assuré.
CORRESPONDANT PERMANENT A PARIS
Nouvelle grande journée d’action et de grève dans la fonction publique en France, ce jeudi. Sept des huit fédérations syndicales appellent à cesser le travail pour protester contre la politique salariale du gouvernement.

Dans l’Education, plus d’un enseignant sur deux devrait se croiser les bras. Dans ce secteur, c’est ce jour qu’a choisi le gouvernement pour se livrer à une grande première sociale : l’instauration à titre expérimental d’un service minimum dans les écoles, sur le modèle du service minimum instauré dans les transports publics.

Les mairies organiseront l’accueil, par des animateurs qualifiés, des élèves des classes maternelles et primaires dont les enseignants sont en grève. L’Etat leur remboursera partiellement leurs frais d’encadrement et de personnel en puisant dans les retenues effectuées sur les salaires des grévistes.

Les fédérations de parents d’élèves, abonnés au système D les jours de grève, sont ravies. Les syndicats, eux, sont furieux, parlent de "provocation", et dénoncent une atteinte au droit de grève. A les en croire, il s’agirait en outre d’une mesure purement idéologique car absolument pas nécessaire sur le terrain, puisque le nombre annuel de jours de grève dans l’enseignement n’a cessé de diminuer depuis 2003.

"Pas emmerder les gens"

"Faire grève, c’est ne pas enseigner. Ce n’est pas chercher à créer la loi de l’emmerdement maximum pour les familles", leur rétorque le ministre de l’Education, Xavier Darcos. En juillet dernier déjà, les syndicats étaient montés aux barricades lorsque, en plein débat parlementaire sur l’instauration du service minimum dans les transports, le Premier ministre François Fillon s’était demandé si un tel modèle ne pouvait pas être transposé dans l’Education. Le tollé avait redoublé lorsque son ministre du Travail avait jugé cette transposition "logique" et "indispensable". A l’époque, le gouvernement avait ensuite calmé le jeu en annonçant la tenue cette année d’une grande concertation sur le sujet avec tous les syndicats enseignants.

Avec l’expérimentation prévue dès ce jeudi, le gouvernement presse donc manifestement le pas. Ce test, cela dit, est doublement limité. Dans son ampleur, d’abord. Il ne concernera que 2000 communes volontaires, sur les quelque 20000 communes du pays comptant une école primaire. Il s’agit surtout de municipalités de droite, ce qui a conduit l’Education à dénoncer les "directives idéologiques" données par le PS (hostile au service minimum) à ses maires pour qu’ils refusent de se porter volontaires. Une expérimentation limitée dans sa portée, ensuite. Ce service minimum n’impose que l’accueil des enfants, et non la tenue de cours.

A terme, le gouvernement n’exclut pas le vote d’une loi imposant aux enseignants grévistes de se déclarer deux jours à l’avance, pour que les parents puissent s’organiser. Ce délai se retrouve dans le service minimum dans les transports ; il permet aux sociétés de transport de mieux prévoir le trafic et donc de mieux informer les usagers. La loi a été votée en août 2007 et est censée être entrée en vigueur le 1er janvier. Ce qui n’a toutefois pas totalement pu être le cas vu le retard pris dans les arrêtés d’application.

Messages

  • Ben je vois une chose dans cette histoire, comme sarko a des sondages secrets qui donnent gagnants la gauche aux élections municipales, il leur met une épine dans le pied avec cette histoire de service minimum. En effet, comme darcos a l’intention de piocher dans la caisse des profs grévistes pour le donner aux mairies, eh ben, si vous me suivez, les mairies de gauche pourront toujours attendre que les heures de garde leur soient remboursées. Histoire d’emmerder ces nouvelles mairies !