Accueil > Le syndrome TSS

Les dés, à 48 heures du 1er tour, semblent jetés. Il y aurait, selon tous les organismes de sondage, sauf surprise – car ils sont prudents – un second tour opposant la candidate du PS à celui de l’UMP. Et déjà les esprits sont animés d’une lame de fond que les politologues nomment le syndrome TSS.
TSS : l’enjeu du second tour ?
Rarement un candidat et une candidate n’auront cristallisé autant d’avis si contrastés à leur égard, allant même jusqu’à battre M. Le Pen sur ce registre là tout au moins.
TSS, pour les uns, c’est « Tout Sauf Sarkozy », ce qui signifie des alliances entre les deux tours, alliances contre nature, alliances pour battre le bouillant candidat de la « rupture tranquille ».
TSS, pour les autres, c’est « Tout Sauf Ségolène », avec les mêmes risques de voir s’allier des courants très éloignés des valeurs portées par l’UMP, le grand parti qui revendique ses origines gaullistes.
TSS, la France, à nouveau, coupée en deux : voilà le risque auquel nous sommes dès lors confrontés, un risque encore aggravé par un patron de presse rédempteur sorti de son rôle de journaliste que pourtant il revendique, M. Colombani, qui appelle à cet affrontement, « zappant » et appelant à zapper François Bayrou pour – dit-il – clarifier les choses. Une fois de plus, l’indépendance des médias est en cause, ici contre M. Bayrou, ailleurs, avec une rare virulence contre M. Sarkozy, moins souvent mais sans concession contre Madame Royal.
S’il existe un but que les électrices et les électeurs doivent se fixer c’est celui de créer les conditions de la cohésion nationale, de la cohésion sociale et de l’unité pour restaurer confiance et dialogue dans notre pays. Il nous faut, impérativement et au plus vite trouver l’antidote au TSS qui est une pathologie contagieuse ressemblant fort à une « arme bactériologique » qu’auraient mis au point les conseillers véreux de politiciens en quête de pouvoir.
Ne donnons pas à la France une nouvelle fois l’image d’un pays divisé, coupé en quatre avec ces troisième et quatrième hommes qui perturbent le jeu rendant plus que jamais incertaine une élection qui devrait, avant tout, être sereine.
Les « petits candidats », potentiellement victime du vote utile ont raison de protester : le premier tour est fait pour exprimer ses idées, ses convictions, pour que pèsent certaines propositions entre les deux tours, pour protester aussi contre des idées que l’on ne partage pas.
Alors pourquoi passer à coté de cette opportunité que nous offre notre démocratie au motif que le 21 avril 2002 certains n’ont pas fait leur devoir civique ? Pourquoi ne pas donner à ces petits courants l’écho qu’ils méritent ? Ce serait une erreur de plus, générant frustrations et déceptions alors qu’une mobilisation normale et républicaine, avec une participation forte au premier tour, permettrait, en tout état de cause, de départager sereinement les deux finalistes …
BM